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16 février 2007 5 16 /02 /février /2007 15:45
 
Le soutien de Nicolas Sarkozy en Italie: le chef de file des post-facistes Gianfranco Fini
 
De « Témoignage » à « Testimonianza »

La préface de l’'édition italienne du dernier livre de Nicolas Sarkozy « Testimonianza » est signée par le président de l'’Alliance nationale Gianfranco Fini.

L’'Alliance nationale est devenu le modèle des « post-fascistes » européens. Marine Le Pen s'’inspire ouvertement de la stratégie de « recentrage » mise en œoeuvre par Gianfranco Fini pour accéder au pouvoir. « Il Secolo d’Italia », journal de l’Alliance nationale (AN), fait campagne pour Nicolas Sarkozy et voit une « quasi-symbiose politique, caractérielle, générationnelle » entre le candidat de l’UMP et Gianfranco Fini. L’alliance nationale est née en 1994 du Mouvement social italien (MSI), lui-même héritier du mouvement fasciste de Bénito Mussolini, figure emblématique du mouvement fasciste.

Pour un homme politique français, les relations avec une droite de filiation fasciste devraient susciter quelques inquiétudes. Car, au-delà de l'’image moderniste construite par Fini depuis 1994, dans les sièges de l’AN, les symboles du régime mussolinien sont toujours présents : portraits et sculptures du Duce, mouvements de jeunesse néofascistes aux crânes rasés.

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Nicolas Sarkozy semble pourtant très content de l’'amitié de Gianfranco Fini (voir message adressé par Nicolas Sarkozy à l’'occasion du congrès de l’'AN) qui signe les préfaces de ses livres. Après « la République, les religions et l’'espérance », dont l’'édition italienne est parue en 2005, c'’est le même scénario pour le dernier publié en Italie fin 2006 sous le titre "la Testimonianza "(Témoignage).

Dans sa préface, « Sarkozy répond, dans les différentes situations, de manière parfois articulée et parfois très sèche, mais toujours complète, sans réticences », écrit Gianfranco Fini. Ce dernier livre de Nicolas Sarkozy, comme le précédent, est publié en Italie par une petite maison d’éditions, Nuove Idee, de Luciano Lucarini. Il est quasiment clandestin, introuvable dans les grandes librairies. Gianfranco Fini d'’ailleurs ne s'’adresse pas à un grand public mais aux siens qu’'il espère forcer à de nouveaux efforts de « modernisation ». « Le témoignage de Sarkozy, écrit-il encore, est devenu récit de vie et programme politique, identité et dynamique intérieure avant que publique, analyse et compréhension de soi-même, contribution originale à une grande construction collective qui implique l'’évolution de la droite et de la Ve République voulue par le général de Gaulle en 1958. » Et il ajoute, à propos du candidat de l’'UMP à l’Élysée : « Sarkozy a su réaliser les idées vécues au quotidien, les solutions expérimentées en tant que ministre, sur les grands problèmes globaux qu’il a su affronter : immigration, ordre public, réforme de l’administration, banlieues en flammes, crises d’entreprises prestigieuses comme Alstom. » Il loue l’'« attitude décidée et réfléchie » du chef de la droite française mais il parle toujours à la droite italienne qui n’'a pas encore réglé ses comptes avec le passé : « Beaucoup de ruptures sont nécessaires en France pour la reconstruire par l’action politique » qui, pour Fini, est la « passion du présent ». Un « présent qui n’est pas, dit-il, négation du passé, amnésie, mais élaboration créative, pragmatisme ».

Gianfranco Fini :
un parcours de l'’extrême droite à la droite extrême

Pour mémoire, Gianfranco Fini, (Bologne, 3 janvier 1952), est un homme politique italien. Il a débuté sa carrière politique au sein du Front de la jeunesse, une formation d’extrême-droite dont il devient président en 1977. En 1987, il remplace Giorgio Almirante comme secrétaire national du Mouvement Social Italien Movimento Sociale Italiano - Destra Nazionale, parti né de la nostalgie du fascisme, et en reste le secrétaire jusqu’en 1990 (date à laquelle il est supplanté par Pino Rauti) et à nouveau à partir de juillet 1991.

Peu de temps avant sa première entrée au gouvernement italien, Gianfranco Fini déclarait encore en 1994 que « Mussolini a été le plus grand homme d’Etat du 20ième siècle ».

Mais peu de temps après, M. Fini commença à prendre ses distances avec Mussolini et les néo-fascistes. C’'est lors du congrès de Fiuggi (25-29 janvier 1995) qu’il change le nom du parti en Alliance nationale et en prend la présidence. Gianfranco Fini a recentré son parti, abandonnant peu à peu toute référence au fascisme et faisant d’'Alliance nationale un parti de droite modérée. L’'aile la plus dure de l’'ex-MSI a abandonné le mouvement pour se regrouper dans d’'autres formations. Toutefois les propos plus ouverts de M. Fini continuent à secouer de temps à autre son parti dont les membres n'ont pas tous complètement oublié leur ancien courant de pensée. Alessandra Mussolini (petite-fille de Benito Mussolini et membre d’Alliance nationale jusqu’en 2003) quitta le parti avec quelques éclats peu après les propos en Israël de Gianfranco Fini qui déclarait alors que le fascisme « fut le mal absolu » du 20ième siècle et que le règne de Mussolini fut « un chapitre honteux de l'’Histoire de notre peuple » (italien).

Certains de ses opposants, comme Francesco Storace alors leader de la région du Latium, décrivent cet éloignement comme une manœuvre politique et médiatique, mais que dans le fond l'’opinion de M. Fini d’'avant 1995 est restée inchangée.

Depuis 2001, il détient le portefeuille de vice-président du Conseil des ministres, dans le second gouvernement de Silvio Berlusconi, dont il a été également nommé ministre des Affaires étrangères en novembre 2004 après le départ de Franco Frattini, suite à l'affaire Rocco Buttiglione. Ces deux postes ont été confirmés dans le gouvernement nommé le 23 avril 2005.

Il a été jusqu’en 2004 l'’un des 105 membres de la Convention sur l’'avenir de l’'Europe chargée de rédiger le Traité établissant une Constitution pour l’'Europe, représentant le gouvernement italien. (Source : Notice wikipedia)

Alexis Bachelay.


ANNEXES

Article du Il Giornale de Milan du samedi 20 jan 2007 : L'’”axe de fer” Nicolas Sarkozy - Gianfranco Fini

Le Courrier International du 18 au 24 Janvier 2007 apporte des révélations étonnantes sur les relations entre Nicolas Sarkozy et Gianfranco Fini. Le Courrier International propose une traduction récente d’'un article du Il Giornale de Milan. Ce journal est détenu par Paolo Berlusconi, frère de Silvio, qui en a fait un organe de combat contre le gouvernement de Romano Prodi.

On connaissait déjà les excellentes relations entre les leaders des deux partis de droite, les rencontres à l’'ambassade française à Rome, à l’'époque où Fini était ministre des affaires étrangères de Berlusconi, les messages entre partis, les éloges de Nicolas Sarkozy adressés à l’'ancien président du MSI. Fini avait été particulièrement sensible à la prise de distance de N.Sarkozy par rapport à la politique officielle de la France sur l’'Irak.

Mais l’'article de Il Giornale apporte des précisions très intéressantes. Il qualifie ainsi les relations entre les deux hommes : “l’'axe de fer entre le candidat à l’Elysée et le chef de la droite italienne est évident”. Nicolas Sarkozy y est défini comme “l’'astre naissant de la nouvelle droite” et un modèle pour Fini.

Cet accord est si étendu que le candidat UMP a confié par deux fois à Gianfranco Fini le soin de préfacer ses ouvrages : Témoignages, et “La République, les religions, l’'espérance”.

Peut être certains libéraux ou certains républicains vont ils s’'étonner de découvrir en Fini un admirateur de la laïcité à la française.

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