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13 juin 2007 3 13 /06 /juin /2007 23:28
Cette vidéo en 3 parties (à cause de la taille) suit une parodie de manifestation organisée à Vannes samedi 9 juin 2007, la veille des législatives. Pour soutenir de manière originale la candidate antilibérale « Osez Bové » aux élections dans la 1re circonscription du Morbihan, une quarantaine de personnes ont décidé d’organiser une « manifestation de droite ». Le départ est donné vers 11 h 30. Selon la candidate altermondialiste, « ce rassemblement était bon enfant ». Pourtant, cela n’empêchera pas, quelques minutes plus tard, une « bousculade » avec les forces de l’ordre.


MANIF Part I
envoyé par J_Fandor


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13 juin 2007 3 13 /06 /juin /2007 23:10

Le reste de la gauche laminé:
Les alliés du PS vont jouer leur survie au second tour, dimanche.
Par Matthieu ECOIFFIER, Pascal VIROT
"Libération" : lundi 11 juin 2007
 
 
Le Parti socialiste est affaibli, ses alliés, laminés. Les ex-formations de la gauche plurielle pourraient ne pas rassembler 20 députés dans la nouvelle Assemblée nationale. Une déroute, notamment pour le Parti communiste, qui devrait perdre son groupe parlementaire. Une première depuis 1958.
 
. Le PCF
5 % des suffrages
Le groupe à l'Assemblée menacé
Sauf énorme surprise, le groupe communiste de l'Assemblée sera réduit à la portion congrue pour les cinq prochaines années. Pourtant, les estimations de la Sofres attribuaient 5 % des voix aux 512 candidats du PCF. Selon les projections en sièges du même institut, le parti pourrait envoyer entre 6 et 12 élus à l'Assemblée. En 2002, il avait recueilli 4,82 % des voix et 22 députés (1). «Le PCF n'est pas mort», a lancé Marie-George Buffet hier soir sur TF1. Parmi les sièges perdus, celui, emblématique, de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, le dernier que le PCF détenait à Marseille.
 
S'il venait à être rayé de la carte parlementaire, ce ne serait là qu'une nouvelle étape dans la lente descente aux enfers amorcée par le PCF depuis 1981, alors qu'il obtenait encore 16,1 % des voix. Aujourd'hui, plusieurs ex-fiefs pourraient basculer à droite mais aussi tomber dans l'escarcelle du PS, qui, en Seine-Saint-Denis par exemple (l'un des deux départements de métropole, avec le Val-de-Marne, que le PCF dirige), souhaite le faire disparaître de la scène politique. C'est dans ses bastions de l'ancienne «ceinture rouge» de la région parisienne, dont les résultats devaient parvenir tard dans la soirée, que le PCF est le plus fragilisé.
 
Marie-George Buffet ne semblait pas être menacée dans sa circonscription du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis). Alain Bocquet, le président du groupe à l'Assemblée dans la 20e du Nord, et Maxime Gremetz, pourtant en communiste dissident dans la 1re de la Somme, devraient pouvoir conserver leur siège.
 
Mais la secrétaire nationale va avoir d'autres chats à fouetter. Notamment la refondation du PCF. Après avoir accusé «un coup sur la tête» suite à son piteux score à la présidentielle (1,93 % des voix, le score historiquement le plus bas du PCF depuis sa création en 1920), elle avait affirmé que le parti devait «s'occuper de trouver la relève nécessaire». Son départ aurait pu avoir lieu lors du congrès extraordinaire de décembre. Mais elle pourrait se retirer lors du congrès ordinaire prévu en 2008. Vendredi, elle a fait savoir qu'elle était prête à mener le travail de rénovation du PCF. Hier soir, elle a prévenu qu'elle lancera le 22 juin «un appel à un grand débat populaire sur l'avenir de la gauche et du PCF». Bouger pour ne pas périr. Et répondre à cette question que même des dirigeants se posent : à quoi peut servir un PCF en 2007 ?
 
. Les Verts
2,8 % des suffrages
Score présidentiel doublé
Face à la vague bleue, la petite digue verte a tenu. Avec 2,8 % (estimation Sofres) des suffrages, les Verts ont quasiment doublé le score de 1,57 % de Dominique Voynet à la présidentielle. Même si certains espéraient un ou deux points de plus. Scrutin majoritaire oblige, le parti écologiste pourrait cependant n'avoir qu'entre un et trois députés élus (selon la Sofres) dans les circonscriptions «protégées» où le PS n'a pas présenté de candidat face au Verts : Noël Mamère en Gironde, Yves Cochet à Paris, voire François de Rugy en Loire-Atlantique. Autre sortante, Martine Billard à Paris serait en ballottage difficile.
«Tous les Cassandre qui disaient que les Verts allaient disparaître se sont trompés, réagissait Cécile Duflot, leur secrétaire nationale. Trois pour cent, c'est le même score qu'en 2002. On est revenus à notre étiage.» Dans un électorat de gauche démobilisé, les écologistes ont plutôt limité la casse : «Les électeurs ont compris qu'il fallait nous redonner une bouffée d'oxygène. Et que la logique du vote utile n'est pas gagnante.» 
 
Ce résultat conditionne le chantier de refondation des Verts. La stratégie de l'actuelle majorité ­ ancrage à gauche et autonomie par rapport au PS ­ devrait se voir confortée. Au grand dam des environnementalistes et des proches de Cochet qui, dans le sillage de l'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, prônent une «coalition réunissant les démocrates sociaux, les écologistes et le centre»
 
. Le PRG et le MRC
Espèces en voie de disparition
Jean-Pierre Chevènement et ses amis du Mouvement républicain et citoyen n'avaient qu'un seul objectif dans ce scrutin : retrouver une représentation à l'Assemblée dont ils sont privés depuis 2002. Une mesure de rétorsion du PS à l'encontre de celui qui est jugé responsable de l'élimination de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle. Chevènement, qui s'est largement investi dans la campagne de Royal, est en ballottage défavorable dans le Territoire de Belfort. Tout comme Georges Sarre, maire du XIe arrondissement de Paris, qui a dû s'exiler dans la Creuse, son département natal.
Quant aux radicaux de gauche, qui disposent de 9 députés sortants (ils pourraient perdre leurs deux députés de Haute-Corse), ils devront se pencher sur l'avenir de leur parti. Après la défaite de Royal, leur président, Jean-Michel Baylet, avait souhaité un rapprochement avec le Parti radical valoisien de Jean-Louis Borloo. Il avait dû se résoudre à reculer, face la fronde d'une majorité de députés, hostiles à un changement d'alliances.
 
. Extrême gauche
3,3 % des suffrages
Nouvelle «gamelle»
Toujours divisée, la gauche radicale se retrouve encore plus ratatinée. Avec 3,3 % des voix, elle n'a pas réussi à incarner une vraie résistance à Sarkozy.
Ce premier tour est un nouvel échec pour la LCR, qui comptait surfer sur le bon score d'Olivier Besancenot (4,34 %) pour imposer son leadership à ses rivaux trotskistes. «On savait que c'était plié depuis le second tour de la présidentielle», a réagi hier Besancenot sur TF1. Et d'attribuer cette «gamelle» à la «démobilisation de l'électorat de gauche décuplée par l'absence de proportionnelle», avant d'appeler à «faire barrage à la droite». Avec ce score décevant, la LCR risque d'avoir des difficultés à imposer son «grand parti anticapitaliste» dans son camp.
Surtout que les ex-bovétistes, rebaptisés «gauche alternative», ont amélioré le score du leader paysan à la présidentielle. «Là où on pensait faire 1 %, on a fait 2 %. Avec quelques pics entre 6 et 10 %», se félicitait Pierre Cours-Salies. En Lozère, François Roux, l'avocat de Bové, fait plus de 6 %. Pour cette nouvelle force «unitaire», dépasser 1 % dans plus de 50 circonscriptions permet d'obtenir les dotations publiques et de se construire un avenir. «C'est un début. La LCR et le PCF se sont pris la baffe qu'ils ont vraiment cherchée. Mais c'est vraiment exaspérant», commentait Emmanuel Chanial, un militant «unitaire». 
 
(1) Le PCF détient 21 sortants, Pierre Goldberg (Allier) ayant été déchu de son mandat fin 2006.
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13 juin 2007 3 13 /06 /juin /2007 23:06
Gauche, l’heure des choix

Plusieurs acteurs* des collectifs antilibéraux prennent la plume pour tirer un premier bilan de la présidentielle et tracer quelques pistes pour l’avenir.

    La défaite est sévère. Après cinq ans de pouvoir, le « sortant » Nicolas Sarkozy a réussi à se faire passer pour un homme « neuf », prônant la « rupture ». Il a construit sa victoire en proposant une perspective agrégeant les diverses valeurs de la droite, mariant ultralibéralisme et autoritarisme, « laisser-faire » économique, et ordre sécuritaire et identitaire. Poursuivant son offensive par la composition du gouvernement, il plonge la gauche dans un désarroi profond. Lourdement battue à la présidentielle, celle-ci risque d’être écrasée aux législatives. Pourtant, près d’un électeur sur deux s’est opposé, le 6 mai, au héraut de la droite dure. Il faut tout faire, les 10 et 17 juin, pour empêcher Sarkozy de disposer d’une majorité à l’Assemblée nationale, au service de sa politique de contre-révolution libérale et conservatrice. Encore faut-il, pour cela, ne pas poursuivre les orientations qui viennent de conduire à la défaite.

    L’heure des choix à gauche est donc clairement venue. Pas question, comme en 2002, d’évacuer les raisons profondes de l’échec et d’attendre la prochaine échéance électorale. L’urgence est au réarmement idéologique, politique et culturel. Et c’est un choix fondamental entre les orientations existantes à gauche qui s’impose.

    Bien des voix s’élèvent pour inviter la gauche à se rassembler autour d’une politique dite « réaliste », renonçant à contester l’ordre capitaliste et cherchant son salut au centre. Cette « analyse » oublie que l’adaptation social-libérale caractérise l’évolution de la politique du Parti socialiste depuis 1983, que les gouvernements de gauche successifs ont été sanctionnés jusqu’au désastre du 21 avril 2002, que les exemples européens souvent cités n’ont rien produit de bon pour les peuples. Elle ignore aussi que Ségolène Royal a tenu durant la campagne un discours de facture « blairiste » sur le « goût du risque », « l’esprit d’entreprendre », le refus de « l’assistanat », la réconciliation avec le profit, allant jusqu’à disputer à Sarkozy une part du discours sécuritaire et identitaire. Ce parti pris, accentué entre les deux tours, a désorienté l’électorat de gauche. Nous sommes convaincus que c’est l’une des clés de la défaite. Et il faudrait maintenant entretenir toujours plus cette machine à perdre ? Jusqu’où ? Une gauche qui ne sert plus à rien parce qu’elle ne change plus rien ? Une gauche assistant impuissante à la domination de la droite pour les dix années à venir ?

    Ce n’est pas en aggravant les orientations qui ont déjà conduit à l’échec que la gauche pourra défaire la droite et sa politique. C’est en refusant la fatalité libérale que le mouvement populaire a retrouvé son allant dans la dernière décennie. Demain, c’est aussi en conjurant les ravages de l’éparpillement que la gauche de transformation, la gauche antilibérale, pourra contribuer à la reconstruction d’une perspective porteuse d’espoir. On mesure à quel point son incapacité à se rassembler à l’occasion de cette séquence électorale aura contribué au désastre. Faute de pouvoir peser sur le champ politique et dessiner une offre alternative à celle qu’incarnaient le Parti socialiste et sa candidate, elle aura favorisé un vote utile à son détriment, affaibli la dynamique d’ensemble à gauche et n’aura pu empêcher les thèmes de la droite de marquer le débat public.

    Pour retrouver le chemin des catégories populaires, rouvrir la voie d’un changement radical, offrir un débouché aux mobilisations sociales, c’est à une refondation qu’il faut s’atteler, de la gauche, d’une gauche qui soit à gauche. Une gauche fidèle à ses valeurs et qui invente de nouvelles réponses aux nouveaux défis. Une gauche qui mette l’émancipation individuelle et collective au cœur de son projet et vise la conquête de nouveaux droits et libertés. Une gauche qui donne la priorité à la satisfaction des besoins du plus grand nombre, qui relève le défi du partage des richesses et des pouvoirs, qui défende un nouveau modèle de développement respectueux des équilibres écologiques, qui replace la démocratie, c’est-à-dire la souveraineté populaire, au coeur de ses propositions pour la France et pour l’Europe.

    Un tel projet ne manquerait pas de soutien populaire. Les nombreux mouvements sociaux des dernières années et le rejet d’une constitution libérale pour l’Europe attestent d’une résistance aux politiques libérales. Des forces sont donc disponibles pour lier la résistance aujourd’hui nécessaire à l’affirmation d’une perspective ambitieuse de transformation sociale, de justice, d’égalité, de solidarité. On les retrouve avec les organisations et courants qui ont mené la campagne du « non » de gauche au TCE, dans les collectifs unitaires antilibéraux, mais aussi, plus largement désormais, dans les partis, les forces syndicales et associatives, dans le monde intellectuel et culturel, parmi les citoyennes et les citoyens, dans la jeunesse.

    L’urgence est à la résistance et à la mobilisation pour battre les candidats sarkozystes aux législatives. Elle est tout autant à reprendre l’offensive sur le terrain des idées et des propositions autour de contenus transformateurs attractifs. Une gauche molle n’est pas l’outil politique adéquat face à la contre-révolution libérale ; quant à une « petite » gauche, elle serait cantonnée au rôle d’aiguillon minoritaire d’un social-libéralisme hégémonique.

    Rassemblons les énergies antilibérales et transformatrices dans un processus pouvant déboucher sur un moment fort, du type états généraux. L’heure pour la gauche est d’être, maintenant, à gauche !

*Ce texte porte les signatures de : Éric Coquerel (président de Mars Gauche républicaine), Claude Debons (ex-coordinateur des collectifs du 29-mai), Charlotte Girard (secrétaire nationale PRS), François Labroille (élu régional IDF Alternative citoyenne), Patrice Leclerc (conseiller général communiste 92), Jacques Lerichomme (syndicaliste), Claude Michel (syndicaliste), Christian Picquet (courant Unir de la LCR), Catherine Tricot (communiste unitaire), José Tovar (syndicaliste).
 
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4 juin 2007 1 04 /06 /juin /2007 21:26
« FRANCHISE » SUR LES SOINS : L'ASSURANCE MALADIE SOLIDAIRE EN DANGER
  En matière d'assurance maladie l'UMP et Nicolas Sarkozy ont une idée fixe: l'augmentation des dépenses de santé, ce serait d'abord et avant tout la faute des patients. Il faudrait donc les « responsabiliser », c'est à dire les pénaliser financièrement pour « qu'ils consomment moins », ou, au minimum, pour que « la Sécu rembourse de moins en moins ».  
Déremboursements incohérents, augmentation du « ticket modérateur » sur des soins courants, généralisation des dépassements tarifaires pour les médecins spécialistes, invention du forfait de 1€ par acte de soins ou de biologie, du forfait de 18 euros sur les actes supérieurs à 91€, l'actuelle majorité a multiplié les atteintes à la prise en charge solidaire des soins. Mais si elle a augmenté le reste à la charge des patients, le déficit de l'assurance maladie n'en a pas été comblé pour autant.

Aujourd'hui Nicolas Sarkozy va plus loin, beaucoup plus loin, en annonçant que s'il est élu il mettra en place une « FRANCHISE » c'est-à-dire un seuil annuel de dépenses en dessous duquel l'assurance maladie ne remboursera rien. Rien du tout. Franchise qui, pour mieux jouer son rôle de dissuasion de la consommation, ne sera pas remboursable par les assurances complémentaires, au moins dans un premier temps.

Nous, professionnels de santé, acteurs du monde associatif ou médico-social, universitaires, représentants des usagers et/ou usagers du système de santé dénonçons les RISQUES MAJEURS D'UNE TELLE FRANCHISE :
 Franchise = Régression sociale : Dans son principe même une franchise d'un montant identique pour tous « pèsera » différemment selon les revenus. C'est la fin d'un système d'assurance maladie solidaire dans lequel chacun cotise selon son revenu et qui protège, équitablement, les individus en bonne santé et les malades. On quitte la logique de la solidarité pour celle de l'assurance privée. 

Franchise = Menace sur l'accès aux soins des plus modestes : Dans une France où vivent plus de 3 millions de chômeurs et 7 millions de « travailleurs pauvres », 100 € de soins de santé non remboursés ce n'est pas rien... Et ce sont eux qui seront les premières victimes de la franchise si jamais elle voit le jour. La franchise, c'est la remise en cause de ce progrès social et sanitaire évident qu'avait été la création de la CMU.
Franchise = Menace sur l'accès aux soins primaires et la santé publique: Pour les « gros consommateurs », c'est-à-dire les patients atteints de maladies lourdes, il n'y aura pas le choix : il faudra payer. Mais au-dessus du montant de la franchise, ce sera sinon gratuit du moins «comme avant ».
La cible de cette mesure ce sont surtout les petits ou moyens consommateurs qu'il faut dissuader de se faire soigner pour des maladies apparemment moins sévères (celles qui, non soignées, peuvent justement s'aggraver) et bien évidemment pour les actes de prévention que l'on croit toujours pouvoir « reporter » à plus tard. L'inverse d'une politique cohérente de santé publique.
   Franchise = Remise en cause du « tiers payant » : Les professionnels de santé ne pouvant savoir si le montant de la franchise a, ou non, déjà été acquitté, les patients devront systématiquement faire intégralement « l'avance de frais ». Ce qui constituerait un obstacle supplémentaire à l'accès aux soins des plus modestes. 

Franchise = Porte ouverte à l'escalade : Nicolas Sarkozy ne s'en est pas caché, cette franchise sera « modulable » c'est-à-direque « si les dépenses augmentent et si le déficit augmente on pourrait augmenter le montant », et comme les dépenses augmenteront, inéluctablement, la franchise augmentera, non moins inéluctablement, et avec elle augmentera la gravité de ses effets pervers.
Nous refusons l'instauration d'une telle « FRANCHISE», socialement injuste, économiquement inefficace et dangereuse pour la santé publique.
Rejoignez-nous afin d'exiger des candidats à la présidentielle une clarification de leur position face à cette menace inacceptable sur l'accès aux soins en France.
  Pour signer la pétition :

http://www.appelcontrelafranchise.org/
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4 juin 2007 1 04 /06 /juin /2007 11:40

Le Comité d'éthique dénonce
la "généralisation" de la biométrie

LE MONDE


Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) demande "un contre-pouvoir" devant la "généralisation excessive" de la biométrie. Dans son 98e avis, rendu public jeudi 31 mai, le CCNE dénonce le manque de moyens, en France, de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) et juge "indispensable la mise en oeuvre d'un réel contre-pouvoir à la généralisation excessive de la biométrie".


« Subrepticement, notre société, au nom du paradigme sécuritaire, s'habitue à l'usage des marqueurs biométriques et chacun accepte finalement, et même avec quelque indifférence, d'être fiché, observé, repéré, tracé, sans souvent en avoir conscience", relève le Comité. Il souligne aussi que l'utilisation croissante des procédés d'identification via la reconnaissance de "particularités de comportement" (reconnaissance de la voix, de la frappe du clavier, de la démarche) n'a plus seulement pour but de décrire l'individu, mais de le définir, de savoir qui il est, ce qu'il fait et ce qu'il consomme. »


SURVEILLANCE CONSTANTE DE LA LIBERTÉ D'ALLER ET VENIR

«A cette utilisation s'ajoute la multiplication des caméras de vidéo-surveillance, la localisation des personnes par l'intermédiaire de leur téléphone portable (ou de la carte Navigo de la RATP) qui, dès lors qu'elles permettent leur parfaite traçabilité, peuvent être considérées comme une mise sous surveillance constante de la liberté d'aller et venir", font valoir les membres du CCNE. S'interrogeant sur le prix que la société devra payer pour rendre la vie en collectivité plus sûre, ilsestiment urgent et nécessaire l'ouverture de débats qui prennent en compte le désir de sécurité et le respect des droits de l'homme, deux notions au coeur même de la problématique dont ils se sont saisis.

Le comité estime que les trois questions les plus "angoissantes" sont celles du glissement du contrôle de l'identité à celui des conduites, celle de l'interconnexion des données et leur obtention à l'insu des personnes concernées. Le CCNE exprime aussi sa vive inquiétude devant la généralisation de l'usage de la RFID (Radiofrequency identification, étiquettes permettant l'identification d'un objet sans contact). "Cette technique qui se substitue au code barre donne une dimension spectaculaire à la biométrisation par sa miniaturisation, ses possibilités infinies d'interrogation à distance et leur usage commercial banalisé par leur faible coût.", souligne-t-il.

"COLLUSION ENTRE DONNÉES PUBLIQUES ET PRIVÉES"

"La collusion entre données publiques et privées représente un risque majeur, et tout mixage doit être rejeté, fait encore valoir le CCNE. Par exemple, le croisement de bases de données, les unes administratives, les autres ayant trait à la santé, peut entraîner de graves discriminations dans le domaine des assurances ou de l'emploi, en particulier au moment de l'embauche. Il suffit pour s'en convaincre de songer à la systématisation actuelle de l'usage des moteurs de recherche électronique par les employeurs et les recruteurs."

Le comité souligne que le passeport biométrique, récemment mis en service dans vingt-sept pays d'Europe et d'Amérique, témoigne des risques d'abus de l'usage de la biométrie - différentes expertises ayant démontré que la confidentialité des données transmises à partir de puces électroniques intégrées à ce document était illusoire. Cette observation prend un sens tout particulier quand on la rapproche du projet INES (Identité nationale électronique sécurisée), développé depuis plus de cinq ans par le ministère français de l'intérieur, qui vise une refonte générale du système de la carte d'identité ; refonte qui repose sur la biométrie et en particulier les empreintes digitales de tous les titulaires de carte nationale d'identité. Dans sa dernière mouture, le projet de nouvelle carte d'identité nationale prévoyait une convergence technologique avec le passeport biométrique. Jusqu'à présent, ce projet, très sensible, a été sans cesse repoussé, mais l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République pourrait conférer une nouvelle actualité à ce dossier.

Comment mettre en oeuvre un réel contre-pouvoir face à la généralisation excessive de la biométrie ? Le CCNE juge ici indispensable l'instauration de dispositifs capables de protéger les libertés citoyennes, qui devraient s'appuyer sur des instances indépendantes de lutte contre les dérives technocratiques, économiques, policières ou politiques liées à l'exploitation des données biométriques. "La CNIL, qui représente en France un exemple d'instance répondant à ces critères, devrait se voir conférer le statut et les moyens permettant de mieux garantir son efficacité et son indépendance, estime le comité. Ces instances devraient être coordonnées à l'échelle européenne."


Stéphane Foucart et Jean-Yves Nau

Article paru dans l'édition du 02.06.07.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-917721@51-917479,0.html

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3 juin 2007 7 03 /06 /juin /2007 18:13

ALERTE :
CONVOCATION PIEGE
A CLERMONT FERRAND

 

Ci-dessous, le témoignage d'Agnès Ledeux, Vice-présidente et bénévole du groupe Cimade 63. Il s'agit du récit d'une "convocation-piège" qui a eu lieu à la Préfecture de Clermont Ferrand. Une convocation-piège, c'est quand la préfecture vous convoque pour officiellement étudier avec vous votre dossier et finalement ce sont les menottes qui vous attendent.

 

 

 

Ce procédé pour le moins déloyal, irrespectueux de la dignité humaine, peut être assimilé à de la tromperie, chose inacceptable pour une administration d'un État de Droit et d'une République Démocratique. Par ailleurs, la Cour de Cassation a prononcé un rejet rendant cette pratique illégale

 

http://www.blogg.org/blog-58823-date-2007-02-21-billet-referencement_du_blog-541031.html
et
http://www.courdecassation.fr/jurisprudence_publications_documentation_2/actualite_jurisprudence_21/premiere_chambre_civile_568/arrets_569/br_arret_9874.html

 

Mais vraisemblablement la Préfecture se croit au dessus de la Justice, peut être parce que le Ministre de l'Immigration et de l'Identité Nationale est Clermontois.De plus, le candidat désormais Président de la République avait clairement annoncé pendant la campagne et après l'élection, que la France offrirait une protection particulière aux femmes victimes de violences

 

http://fr.news.yahoo.com/08022007/202/sarkozy-aux-femmes-battues-de-coeur-de-femmes-on-vous.html

 
M. Hortefeux est un fidèle de M. Sarkozy, que faut-il y voir ? Que faut-il comprendre ? Tout celà n'était que promesse ? Clermont Ferrand sera un laboratoire pour la politique de M. Hortefeux ? Ils ont là l'occasion de montrer s'ils sont sincères ou menteurs.



Témoignage

Ce vendredi 1er juin 2007, bénévole à la CIMADE j’ai accompagné à la préfecture de Clermont-Ferrand une jeune femme indienne conjointe de Français, victime de violences conjugales. A la suite d’une demande d’examen de sa situation par courrier recommandé avec accusé de réception, Joséphine était convoquée à 14h 15 ce 1^er juin 2007 au bureau du service des étrangers.

 

Pour la première fois depuis 1984, soit depuis 23 ans que j’accompagne des étrangers à la Préfecture dans le cadre d’une demande de régularisation, je n’ai pas été admise à assister à l’entretien.

 

La situation de Joséphine est très claire. Mariée le 3 août 2005 en Inde avec un français, mariage régulièrement retranscrit sur les registres de l’Etat civil français, elle est arrivée le 2 février 2007 à Colmar où réside son mari.

Hélas l’accueil ne fut pas celui qu’elle attendait et elle n’était plus la bienvenue. Très vite elle est victime de violences, privée de nourriture et jetée à la rue le soir du 28 mars 2007, sans papiers et même sans chaussures. Ce sont des policiers de Colmar qui lui ont porté secours et l’ont conduite au CHU. Ensuite elle est hébergée dans un foyer de femmes battues avant de rejoindre sa sœur à Clermont-Ferrand le 5 avril 2007.

 

A partir de son arrivée sur le territoire Joséphine disposait de trois mois pour demander un titre de séjour. Ce titre elle ne peut l’obtenir qu’en présence de ce mari qui la rejette.

Dès son arrivée à Clermont-Fd elle entame des démarches , auprès des associations et du CIDF (Centre d’Information du Droit des Femmes) Son visa est valable jusqu’à fin avril.

Joséphine ne souhaite pas rester en France elle veut repartir à Pondicherry et demande de se voir accorder une Autorisation Provisoire de Séjour, sachant que son visa expire le 24 avril 2007, afin de lui permettre de régler son divorce pour rentrer dignement dans son pays.

Mais voilà, le piège se referme sur Joséphine. Elle est accueillie à la Préfecture comme par son mari et si elle n’est pas jetée dans la voiture de police elle est malgré tout menottée une fois assise et à l’abri des regards des témoins qui l’accompagnaient et de celui des passants *pour aller coucher en garde à vue, avant d’être reconduite dans son pays. *

Quel crime a commis cette jeune femme pour être traitée ainsi ?

*Article L. 313-12 *(Loi nº 2006-911 du 24 juillet 2006 art. 26 Journal Officiel du 25 juillet 2006) : "Toutefois, lorsque la communauté de vie a été rompue à l'initiative de l'étranger en raison des violences conjugales qu'il a subies de la part de son conjoint, l'autorité administrative peut accorder le renouvellement du titre."

Groupe CIMADE de Clermont-Ferrand
Agnès LEDEUX
http://cimde63.blogg.org

   
ENVOYER VOS FAX DE PROTESTATION A La PREFECTURE DU PUY DE DOME
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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 22:08
Violentes échauffourées en marge de la manifestation anti-G8 en Allemagne
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 02.06.07 | 17h48
  Des milliers d'altermondialistes, pacifistes ou écologistes ont manifesté, samedi 2 juin dans la ville allemande de Rostock, donnant le coup d'envoi à une semaine de protestation contre le sommet du G8, prévu du 6 au 8 juin dans la station balnéaire toute proche de Heiligendamm. Le défilé a rassemblé 25 000 personnes selon la police, 80 000 selon l'organisation Attac. En fin d'après-midi, des groupes autonomes ont pris à partie la police allemande, blessant une centaine de membres des forces de l'ordre. "Une petite fraction" des manifestants, selon les autorités, ont lancé des pierres, bouteilles et cocktails molotov sur les forces de l'ordre, qui ont alors chargé. Dès le départ, 2 000 manifestants, pour la plupart cagoulés et rassemblés dans un groupe intitulé "Schwarzer Block" (Bloc noir), avaient été repérés au milieu de la foule bariolée des manifestants. Entre 13 000 et 16 000 policiers sont mobilisés depuis le début de la semaine pour éviter tout débordement, soit la plus grande opération de police en Allemagne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
 
Les protestataires, venus par autocars ou trains spéciaux de toute l'Allemagne mais également de l'étranger, se sont d'abord rassemblés dans le centre de la ville, où une quarantaine d'événements distincts – rassemblements, concerts, prises de paroles – sont programmés tout au long du week-end.
manif-g8.jpg
A 13 heures, le cortège s'est mis en branle en direction du port de Rostock, aux cris de "No G8". "Des milliers de personnes sont venues aujourd'hui dire qu'elles n'attendent rien du G8. Ou pire, qu'elles n'en attendent rien de bon", a déclaré lors d'un point presse Werner Rätz, d'Attac Deutschland.

Dans les cortèges, les slogans dénonçaient pêle-mêle la pauvreté dans le Tiers Monde, les guerres ou le capitalisme : "Le monde n'est pas une marchandise", "Bush à Guantanamo", "pas de dialogue avec le capitalisme", "G8 = tueur de climat", proclamaient ainsi certaines banderoles.

A 70 kilomètres de Rostock, une autre manifestation contre le G8, organisée à Schwerin par le parti néo-nazi NPD, a finalement été interdite par la justice allemande.






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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 22:03
 
 

 

Le G8 nourrit les multinationales,
Ensemble à Rostock pour alimenter les alternatives!



 
Les chefs d’Etat et de gouvernements des huits pays les plus riches et les plus puissants du monde se rencontreront du 6 au 8 juin à Heiligendamm, sur la côte de la mer Baltique, au Nord Est de l’Allemagne. Ces huit gouvernements décident et mettent en place les politiques néo-libérales qui aggravent la faim dans le monde, qui amènent la guerre dans la plupart des régions, qui renforcent la crise environnementale et qui créent des déséquilibres sociaux dans le monde entier. Le petits paysans et les travailleurs agricoles sont partout parmi les premières victimes de ces politiques. Les politiques de libéralisation commerciale et de privatisation qu’ils imposent pillent nos ressources et nos connaissances et font qu’il est de plus en plus difficiles de vivre de l’agriculture. Leur irresponsabilité environnementale détruit la biodiversité et les richesses naturelles dont nous dépendons pour notre survie. Parmi les 854 millions de personnes qui ont faim dans le monde, les trois quarts sont des ruraux. Les millions de migrants à qui on dénie les droits fondamentaux et les urbains pauvres des bidonvilles sont nos frères et nos sœurs qui ont été chassés de leurs terres.

Nous sommes persuadés que la crise agricole actuelle, qui s’accompagne d’une gigantesque crise environnementale, sociale et culturelle, n’est pas une fatalité. La souveraineté alimentaire, la réforme agraire, la re-localisation de la production alimentaire et l’agriculture paysanne sont de vraies alternatives à l’impasse néo-libérale.
 
Nous viendrons donc à Rostock pour réclamer le droit pour les générations présentes et futures d’être paysan-ne-s!
Nous viendrons à Rostock pour dire que ce sont les paysan-ne-s dans le monde entier, et non les firmes multinationales, qui nourrissent le monde!
Nous viendrons à Rostock pour dire que le temps est venu de la souveraineté alimentaire et la réforme agraire !

Nous appelons les paysan-ne-s en Europe et dans le monde, les jeunes et tou-te-s les citoyen-ne-s à rejoindre les mobilisations à Rostock pour protester contre le G8 et appeler à des alternatives.

2 juin: Manifestation internationale anti-G8
3 juin: Journée d’action sur l’agriculture
  • 10h Manifestation contre les OGM, les supermarchés et l’agriculture industrielle sous le contrôle des multinationales
  • 18h30 Assemblée des Jeunes pour le droit à la terre et à la production agricole, Mau Club, Rostock.
5-7 juin: Sommet alternatif
6 juin: Blocage de l’arrivée des délégations des gouvernements

Non à la mainmise des multinationales sur notre alimentation!

Accès à la terre et à l’agriculture pour les jeunes !

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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 21:55
Banner-mittel-1-an.gifG8 2007 : des alternatives sont
possibles !

Sommet international alternatif au G8
Rostock, 05 -
07 juin 2007

En 2007, le sommet des huit Etats les plus riches et les plus puissants du monde se tiendra à Heiligendamm, près de la ville de Rostock, sur la côte allemande de la mer Baltique. Les mesures préconisées par le G8 font depuis longtemps l’objet de manifestations, de critiques et de refus à travers le monde entier. Le Sommet alternatif de Rostock, du 05 au 07 juin, sera l’un des temps forts de ces contestations. Toutes les personnes qui recherchent des solutions alternatives à la mondialisation actuelle.

Les chefs d’Etat et de gouvernement du G8, qui ne représentent que 13 % de la population mondiale, discuteront de l’économie mondiale, le développement, l’environnement, les conflits et la paix, entre autres ; sujets pourtant concernant l’ensemble de l’humanité. Et comme à l’accoutumée, priorité sera donnée à la satisfaction d’intérêts nationaux, souvent étriqués et à court terme. Rien ne changera en 2007. Le gouvernement allemand a d’ailleurs déclaré que la « sécurité de l’investissement » serait le fil conducteur du Sommet.

La forme actuelle de la mondialisation a produit et continue de produire très peu de gagnants pour un grand nombre de perdants.

L’un de ces perdants est la justice sociale. La pauvreté et la polarisation sociale se généralisent à travers le monde. Alors que le nombre de personnes aux prises avec la famine est passé de 840 millions à 854 millions au cours de ces dix dernières années, l’infime minorité de millionnaires et d’hyper-riches a multiplié par deux sa fortune, qui est passée de 16 000 milliards à 33 000 milliards de dollars. Les investisseurs institutionnels et les entreprises multinationales, entre autres « acteurs globaux », bénéficient également de cette mondialisation. Dans le même temps, pauvreté et précarité gagnent du terrain, même dans les pays les plus développés.

L’environnement est l’autre grand perdant. En détruisant la biodiversité et en pillant les ressources naturelles de la planète, le modèle économique actuel, et le mode de vie qu’il induit, entraîne un bouleversement dramatique du climat. Ainsi, les fondements mêmes de la vie humaine sur terre sont mis en danger. Et les mesures préconisées par le G8, fondées sur la croissance illimitée et la déréglementation du marché, accentuent fortement les problèmes mondiaux d’environnement.

La paix et la sécurité internationale sont elles aussi du mauvais côté de la barrière, à mesure que se multiplient les causes des conflits. Le nationalisme, le racisme, l’intégrisme, la violence, le terrorisme et la guerre sont encouragés. Les stratégies de prévention à long terme des conflits font place à une militarisation croissante de la politique internationale des Etats. Tous les pays du G8 sont, d'ailleurs, soit en guerre, soit indirectement impliqués dans des conflits armés. Parmi les perdants de la mondialisation, les femmes payent un lourd tribut. Des millions de personnes sont obligées d’immigrer ou de supporter des conditions de vie misérables. Dans le même temps, les pays riches élèvent des fortifications contre l’immigration.

Nous ne pouvons plus tolérer une telle situation ! La mondialisation peut être différente, si elle est au service de la majorité. Nous voulons une mondialisation démocratique, venant d’en bas, une mondialisation de la justice et de la sécurité sociale. Nous voulons des relations et un commerce équitables entre les pays développés et les pays en développement. Nous voulons une économie fondée sur la solidarité. C’est l’économie qui doit être au service des personnes et non l’inverse ! Nous exigeons un traitement responsable et durable de notre environnement. Nous plaidons pour des solutions pacifiques et politiques aux conflits.

Il existe des orientations autres que celles du G8. Nous voulons les présenter et en débattre en public. Nous voulons également échanger nos idées et trouver ensemble des réponses à toutes les autres questions qui se posent.
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26 mai 2007 6 26 /05 /mai /2007 23:00

...Écrasante

par Jean-Paul Piérot

François Fillon semble rêver tout haut d’une France sans opposition, d’une « Chambre introuvable » à l’image de celle de la Restauration de 1815, qui, au lendemain des élections législatives de juin, se mettrait au garde-à-vous pour ratifier en rafale le plan autoritaro-libéral annoncé par Nicolas Sarkozy.

Le nouveau premier ministre aimerait pouvoir tenir en respect les syndicats, enjoints de « négocier » au plus vite avec le MEDEF de lourdes remises en cause du droit du travail, sous la menace, le cas échéant, d’un recours à la voie parlementaire, dont on devine le sens.

Donnant le coup d’envoi à la campagne de l’UMP pour les élections législatives, mercredi soir à Marseille, le discours de François Fillon éclaire d’une lumière particulièrement crue le danger que représenterait pour le monde du travail, et aussi pour la démocratie, la constitution d’une majorité écrasante de droite que l’hôte de Matignon a appelée de ses voeux.

Affirmer que l’Assemblée nationale n’est pas un « contre-pouvoir, mais le pouvoir », c’est pour lui manière de suggérer qu’à ses yeux le Parlement est bien davantage une chambre d’enregistrement des orientations présidentielles que la représentation nationale dans toute sa diversité politique.

L’instauration du quinquennat et l’inversion du calendrier, décidés en leur temps par Jacques Chirac et Lionel Jospin, avait déjà marqué un jalon dans la présidentialisation accrue de la Ve République. La « rupture » revendiquée par Nicolas Sarkozy risque de faire franchir une étape dangereuse vers un nouveau recul de la démocratie.

Des médias audiovisuels aux mains des hommes de confiance du président, une Assemblée réduite à l’impuissance par une domination sans partage de la droite sarkozyste, le rêve de M. Fillon est un peu le cauchemar de la démocratie. L’enjeu parlementaire est de taille. À la hauteur de la gravité des réformes, on devrait plutôt dire des contre-réformes, que la droite veut imposer au pas de charge à la société française.

Elle veut frapper vite et fort, saisir ce que M. Fillon appelle « une occasion historique de transformer la France en profondeur ». La victoire électorale de Nicolas Sarkozy, l’affaiblissementde la gauche constituent pour la droite « moderne et conquérante », comme dit Fillon, une fenêtre de tir contre tout ce qui subsiste de notre modèle social issu de la Résistance. Et les snipers, semble-t-il, veulent tirer en rafale ! Le bouclier fiscal et la suppression des droits de succession en guise de premiers cadeaux aux plus riches. La « libération » des heures supplémentaires défiscalisées, l’instauration du contrat unique facilitant les licenciements et précarisant encore davantage les salariés répondent aux attentes enthousiastes du MEDEF. Le droit de grève est également sur la sellette sous le prétexte de service minimum dans les transports publics. L’autonomie des universités, la fin programmée de la carte scolaire, les peines planchers, la remise en cause de la minorité pénale, mais aussi la privatisation de GDF sont au programme de la nouvelle Assemblée, dès cet été, qui peut s’avérer meurtrier.

Dans un tel contexte, quelle valeur peut-on accorder aux nouvelles rencontres entre le président Sarkozy et les « partenaires » qui débutent aujourd’hui et vont se prolonger la semaine prochaine ? Les dirigeants syndicaux ont toutes les raisons d’exprimer leurs inquiétudes.

La campagne des élections législatives est donc entrée, avec le discours de François Fillon, dans le vif du sujet. Il veut une majorité écrasante. Mais il n’est pas donné pour acquis que les citoyens seront disposés à se laisser écraser.    

Page imprimée sur http://www.humanite.fr

 

 

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