MANIF Part I
envoyé par J_Fandor
La défaite est sévère. Après cinq ans de pouvoir, le « sortant » Nicolas Sarkozy a réussi à se faire passer pour un homme « neuf », prônant la « rupture ». Il a construit sa victoire en proposant une perspective agrégeant les diverses valeurs de la droite, mariant ultralibéralisme et autoritarisme, « laisser-faire » économique, et ordre sécuritaire et identitaire. Poursuivant son offensive par la composition du gouvernement, il plonge la gauche dans un désarroi profond. Lourdement battue à la présidentielle, celle-ci risque d’être écrasée aux législatives. Pourtant, près d’un électeur sur deux s’est opposé, le 6 mai, au héraut de la droite dure. Il faut tout faire, les 10 et 17 juin, pour empêcher Sarkozy de disposer d’une majorité à l’Assemblée nationale, au service de sa politique de contre-révolution libérale et conservatrice. Encore faut-il, pour cela, ne pas poursuivre les orientations qui viennent de conduire à la défaite.
L’heure des choix à gauche est donc clairement venue. Pas question, comme en 2002, d’évacuer les raisons profondes de l’échec et d’attendre la prochaine échéance électorale. L’urgence est au réarmement idéologique, politique et culturel. Et c’est un choix fondamental entre les orientations existantes à gauche qui s’impose.
Bien des voix s’élèvent pour inviter la gauche à se rassembler autour d’une politique dite « réaliste », renonçant à contester l’ordre capitaliste et cherchant son salut au centre. Cette « analyse » oublie que l’adaptation social-libérale caractérise l’évolution de la politique du Parti socialiste depuis 1983, que les gouvernements de gauche successifs ont été sanctionnés jusqu’au désastre du 21 avril 2002, que les exemples européens souvent cités n’ont rien produit de bon pour les peuples. Elle ignore aussi que Ségolène Royal a tenu durant la campagne un discours de facture « blairiste » sur le « goût du risque », « l’esprit d’entreprendre », le refus de « l’assistanat », la réconciliation avec le profit, allant jusqu’à disputer à Sarkozy une part du discours sécuritaire et identitaire. Ce parti pris, accentué entre les deux tours, a désorienté l’électorat de gauche. Nous sommes convaincus que c’est l’une des clés de la défaite. Et il faudrait maintenant entretenir toujours plus cette machine à perdre ? Jusqu’où ? Une gauche qui ne sert plus à rien parce qu’elle ne change plus rien ? Une gauche assistant impuissante à la domination de la droite pour les dix années à venir ?
Ce n’est pas en aggravant les orientations qui ont déjà conduit à l’échec que la gauche pourra défaire la droite et sa politique. C’est en refusant la fatalité libérale que le mouvement populaire a retrouvé son allant dans la dernière décennie. Demain, c’est aussi en conjurant les ravages de l’éparpillement que la gauche de transformation, la gauche antilibérale, pourra contribuer à la reconstruction d’une perspective porteuse d’espoir. On mesure à quel point son incapacité à se rassembler à l’occasion de cette séquence électorale aura contribué au désastre. Faute de pouvoir peser sur le champ politique et dessiner une offre alternative à celle qu’incarnaient le Parti socialiste et sa candidate, elle aura favorisé un vote utile à son détriment, affaibli la dynamique d’ensemble à gauche et n’aura pu empêcher les thèmes de la droite de marquer le débat public.
Pour retrouver le chemin des catégories populaires, rouvrir la voie d’un changement radical, offrir un débouché aux mobilisations sociales, c’est à une refondation qu’il faut s’atteler, de la gauche, d’une gauche qui soit à gauche. Une gauche fidèle à ses valeurs et qui invente de nouvelles réponses aux nouveaux défis. Une gauche qui mette l’émancipation individuelle et collective au cœur de son projet et vise la conquête de nouveaux droits et libertés. Une gauche qui donne la priorité à la satisfaction des besoins du plus grand nombre, qui relève le défi du partage des richesses et des pouvoirs, qui défende un nouveau modèle de développement respectueux des équilibres écologiques, qui replace la démocratie, c’est-à-dire la souveraineté populaire, au coeur de ses propositions pour la France et pour l’Europe.
Un tel projet ne manquerait pas de soutien populaire. Les nombreux mouvements sociaux des dernières années et le rejet d’une constitution libérale pour l’Europe attestent d’une résistance aux politiques libérales. Des forces sont donc disponibles pour lier la résistance aujourd’hui nécessaire à l’affirmation d’une perspective ambitieuse de transformation sociale, de justice, d’égalité, de solidarité. On les retrouve avec les organisations et courants qui ont mené la campagne du « non » de gauche au TCE, dans les collectifs unitaires antilibéraux, mais aussi, plus largement désormais, dans les partis, les forces syndicales et associatives, dans le monde intellectuel et culturel, parmi les citoyennes et les citoyens, dans la jeunesse.
L’urgence est à la résistance et à la mobilisation pour battre les candidats sarkozystes aux législatives. Elle est tout autant à reprendre l’offensive sur le terrain des idées et des propositions autour de contenus transformateurs attractifs. Une gauche molle n’est pas l’outil politique adéquat face à la contre-révolution libérale ; quant à une « petite » gauche, elle serait cantonnée au rôle d’aiguillon minoritaire d’un social-libéralisme hégémonique.
Rassemblons les énergies antilibérales et transformatrices dans un processus pouvant déboucher sur un moment fort, du type états généraux. L’heure pour la gauche est d’être, maintenant, à gauche !
En matière d'assurance maladie l'UMP et Nicolas Sarkozy ont une idée fixe: l'augmentation des dépenses de santé, ce serait d'abord et avant tout la faute des patients. Il faudrait donc les « responsabiliser », c'est à dire les pénaliser financièrement pour « qu'ils consomment moins », ou, au minimum, pour que « la Sécu rembourse de moins en moins ».
Franchise = Régression sociale : Dans son principe même une franchise d'un montant identique pour tous « pèsera » différemment selon les revenus. C'est la fin d'un système d'assurance maladie solidaire dans lequel chacun cotise selon son revenu et qui protège, équitablement, les individus en bonne santé et les malades. On quitte la logique de la solidarité pour celle de l'assurance privée.
Franchise = Menace sur l'accès aux soins des plus modestes : Dans une France où vivent plus de 3 millions de chômeurs et 7 millions de « travailleurs pauvres », 100 € de soins de santé non remboursés ce n'est pas rien... Et ce sont eux qui seront les premières victimes de la franchise si jamais elle voit le jour. La franchise, c'est la remise en cause de ce progrès social et sanitaire évident qu'avait été la création de la CMU.
Franchise = Remise en cause du « tiers payant » : Les professionnels de santé ne pouvant savoir si le montant de la franchise a, ou non, déjà été acquitté, les patients devront systématiquement faire intégralement « l'avance de frais ». Ce qui constituerait un obstacle supplémentaire à l'accès aux soins des plus modestes.
Franchise = Porte ouverte à l'escalade : Nicolas Sarkozy ne s'en est pas caché, cette franchise sera « modulable » c'est-à-direque « si les dépenses augmentent et si le déficit augmente on pourrait augmenter le montant », et comme les dépenses augmenteront, inéluctablement, la franchise augmentera, non moins inéluctablement, et avec elle augmentera la gravité de ses effets pervers.
Pour signer la pétition :
http://www.appelcontrelafranchise.org/
Le Comité d'éthique dénonce
la "généralisation" de la biométrie
LE MONDE
Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) demande "un contre-pouvoir" devant la "généralisation excessive" de la biométrie. Dans son 98e avis, rendu public jeudi 31 mai, le CCNE dénonce le manque de moyens, en France, de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) et juge "indispensable la mise en oeuvre d'un réel contre-pouvoir à la généralisation excessive de la biométrie".
« Subrepticement, notre société, au nom du paradigme sécuritaire, s'habitue à l'usage des marqueurs biométriques et chacun accepte finalement, et même avec quelque indifférence, d'être fiché, observé, repéré, tracé, sans souvent en avoir conscience", relève le Comité. Il souligne aussi que l'utilisation croissante des procédés d'identification via la reconnaissance de "particularités de comportement" (reconnaissance de la voix, de la frappe du clavier, de la démarche) n'a plus seulement pour but de décrire l'individu, mais de le définir, de savoir qui il est, ce qu'il fait et ce qu'il consomme. »
SURVEILLANCE CONSTANTE DE LA LIBERTÉ D'ALLER ET VENIR
«A cette utilisation s'ajoute la multiplication des caméras de vidéo-surveillance, la localisation des personnes par l'intermédiaire de leur téléphone portable (ou de la carte Navigo de la RATP) qui, dès lors qu'elles permettent leur parfaite traçabilité, peuvent être considérées comme une mise sous surveillance constante de la liberté d'aller et venir", font valoir les membres du CCNE. S'interrogeant sur le prix que la société devra payer pour rendre la vie en collectivité plus sûre, ilsestiment urgent et nécessaire l'ouverture de débats qui prennent en compte le désir de sécurité et le respect des droits de l'homme, deux notions au coeur même de la problématique dont ils se sont saisis.
Le comité estime que les trois questions les plus "angoissantes" sont celles du glissement du contrôle de l'identité à celui des conduites, celle de l'interconnexion des données et leur obtention à l'insu des personnes concernées. Le CCNE exprime aussi sa vive inquiétude devant la généralisation de l'usage de la RFID (Radiofrequency identification, étiquettes permettant l'identification d'un objet sans contact). "Cette technique qui se substitue au code barre donne une dimension spectaculaire à la biométrisation par sa miniaturisation, ses possibilités infinies d'interrogation à distance et leur usage commercial banalisé par leur faible coût.", souligne-t-il.
"COLLUSION ENTRE DONNÉES PUBLIQUES ET PRIVÉES"
"La collusion entre données publiques et privées représente un risque majeur, et tout mixage doit être rejeté, fait encore valoir le CCNE. Par exemple, le croisement de bases de données, les unes administratives, les autres ayant trait à la santé, peut entraîner de graves discriminations dans le domaine des assurances ou de l'emploi, en particulier au moment de l'embauche. Il suffit pour s'en convaincre de songer à la systématisation actuelle de l'usage des moteurs de recherche électronique par les employeurs et les recruteurs."
Le comité souligne que le passeport biométrique, récemment mis en service dans vingt-sept pays d'Europe et d'Amérique, témoigne des risques d'abus de l'usage de la biométrie - différentes expertises ayant démontré que la confidentialité des données transmises à partir de puces électroniques intégrées à ce document était illusoire. Cette observation prend un sens tout particulier quand on la rapproche du projet INES (Identité nationale électronique sécurisée), développé depuis plus de cinq ans par le ministère français de l'intérieur, qui vise une refonte générale du système de la carte d'identité ; refonte qui repose sur la biométrie et en particulier les empreintes digitales de tous les titulaires de carte nationale d'identité. Dans sa dernière mouture, le projet de nouvelle carte d'identité nationale prévoyait une convergence technologique avec le passeport biométrique. Jusqu'à présent, ce projet, très sensible, a été sans cesse repoussé, mais l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République pourrait conférer une nouvelle actualité à ce dossier.
Comment mettre en oeuvre un réel contre-pouvoir face à la généralisation excessive de la biométrie ? Le CCNE juge ici indispensable l'instauration de dispositifs capables de protéger les libertés citoyennes, qui devraient s'appuyer sur des instances indépendantes de lutte contre les dérives technocratiques, économiques, policières ou politiques liées à l'exploitation des données biométriques. "La CNIL, qui représente en France un exemple d'instance répondant à ces critères, devrait se voir conférer le statut et les moyens permettant de mieux garantir son efficacité et son indépendance, estime le comité. Ces instances devraient être coordonnées à l'échelle européenne."
Stéphane Foucart et Jean-Yves Nau
Article paru dans l'édition du 02.06.07.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-917721@51-917479,0.html
ALERTE :
CONVOCATION PIEGE A CLERMONT FERRAND
Ci-dessous, le témoignage d'Agnès Ledeux, Vice-présidente et bénévole du groupe Cimade 63. Il s'agit du récit d'une "convocation-piège" qui a eu lieu à la Préfecture de Clermont Ferrand. Une convocation-piège, c'est quand la préfecture vous convoque pour officiellement étudier avec vous votre dossier et finalement ce sont les menottes qui vous attendent.
Ce procédé pour le moins déloyal, irrespectueux de la dignité humaine, peut être assimilé à de la tromperie, chose inacceptable pour une administration d'un État de Droit et d'une République Démocratique. Par ailleurs, la Cour de Cassation a prononcé un rejet rendant cette pratique illégale
http://www.blogg.org/blog-58823-date-2007-02-21-billet-referencement_du_blog-541031.html
et
http://www.courdecassation.fr/jurisprudence_publications_documentation_2/actualite_jurisprudence_21/premiere_chambre_civile_568/arrets_569/br_arret_9874.html
Mais vraisemblablement la Préfecture se croit au dessus de la Justice, peut être parce que le Ministre de l'Immigration et de l'Identité Nationale est Clermontois.De plus, le candidat désormais Président de la République avait clairement annoncé pendant la campagne et après l'élection, que la France offrirait une protection particulière aux femmes victimes de violences
http://fr.news.yahoo.com/08022007/202/sarkozy-aux-femmes-battues-de-coeur-de-femmes-on-vous.html
Témoignage
Ce vendredi 1er juin 2007, bénévole à la CIMADE j’ai accompagné à la préfecture de Clermont-Ferrand une jeune femme indienne conjointe de Français, victime de violences conjugales. A la suite d’une demande d’examen de sa situation par courrier recommandé avec accusé de réception, Joséphine était convoquée à 14h 15 ce 1^er juin 2007 au bureau du service des étrangers.
Pour la première fois depuis 1984, soit depuis 23 ans que j’accompagne des étrangers à la Préfecture dans le cadre d’une demande de régularisation, je n’ai pas été admise à assister à l’entretien.
La situation de Joséphine est très claire. Mariée le 3 août 2005 en Inde avec un français, mariage régulièrement retranscrit sur les registres de l’Etat civil français, elle est arrivée le 2 février 2007 à Colmar où réside son mari.
Hélas l’accueil ne fut pas celui qu’elle attendait et elle n’était plus la bienvenue. Très vite elle est victime de violences, privée de nourriture et jetée à la rue le soir du 28 mars 2007, sans papiers et même sans chaussures. Ce sont des policiers de Colmar qui lui ont porté secours et l’ont conduite au CHU. Ensuite elle est hébergée dans un foyer de femmes battues avant de rejoindre sa sœur à Clermont-Ferrand le 5 avril 2007.
A partir de son arrivée sur le territoire Joséphine disposait de trois mois pour demander un titre de séjour. Ce titre elle ne peut l’obtenir qu’en présence de ce mari qui la rejette.
Dès son arrivée à Clermont-Fd elle entame des démarches , auprès des associations et du CIDF (Centre d’Information du Droit des Femmes) Son visa est valable jusqu’à fin avril.
Joséphine ne souhaite pas rester en France elle veut repartir à Pondicherry et demande de se voir accorder une Autorisation Provisoire de Séjour, sachant que son visa expire le 24 avril 2007, afin de lui permettre de régler son divorce pour rentrer dignement dans son pays.
Mais voilà, le piège se referme sur Joséphine. Elle est accueillie à la Préfecture comme par son mari et si elle n’est pas jetée dans la voiture de police elle est malgré tout menottée une fois assise et à l’abri des regards des témoins qui l’accompagnaient et de celui des passants *pour aller coucher en garde à vue, avant d’être reconduite dans son pays. *
Quel crime a commis cette jeune femme pour être traitée ainsi ?
*Article L. 313-12 *(Loi nº 2006-911 du 24 juillet 2006 art. 26 Journal Officiel du 25 juillet 2006) : "Toutefois, lorsque la communauté de vie a été rompue à l'initiative de l'étranger en raison des violences conjugales qu'il a subies de la part de son conjoint, l'autorité administrative peut accorder le renouvellement du titre."
Groupe CIMADE de Clermont-Ferrand
Agnès LEDEUX
http://cimde63.blogg.org
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En 2007, le sommet des huit Etats les plus riches et les plus puissants du monde se tiendra à Heiligendamm, près de la ville de Rostock, sur la côte allemande de la mer Baltique. Les mesures préconisées par le G8 font depuis longtemps l’objet de manifestations, de critiques et de refus à travers le monde entier. Le Sommet alternatif de Rostock, du 05 au 07 juin, sera l’un des temps forts de ces contestations. Toutes les personnes qui recherchent des solutions alternatives à la mondialisation actuelle.
Les chefs d’Etat et de gouvernement du G8, qui ne représentent que 13 % de la population mondiale, discuteront de l’économie mondiale, le développement, l’environnement, les conflits et la paix, entre autres ; sujets pourtant concernant l’ensemble de l’humanité. Et comme à l’accoutumée, priorité sera donnée à la satisfaction d’intérêts nationaux, souvent étriqués et à court terme. Rien ne changera en 2007. Le gouvernement allemand a d’ailleurs déclaré que la « sécurité de l’investissement » serait le fil conducteur du Sommet.
La forme actuelle de la mondialisation a produit et continue de produire très peu de gagnants pour un grand nombre de perdants.
L’un de ces perdants est la justice sociale. La pauvreté et la polarisation sociale se généralisent à travers le monde. Alors que le nombre de personnes aux prises avec la famine est passé de 840 millions à 854 millions au cours de ces dix dernières années, l’infime minorité de millionnaires et d’hyper-riches a multiplié par deux sa fortune, qui est passée de 16 000 milliards à 33 000 milliards de dollars. Les investisseurs institutionnels et les entreprises multinationales, entre autres « acteurs globaux », bénéficient également de cette mondialisation. Dans le même temps, pauvreté et précarité gagnent du terrain, même dans les pays les plus développés.
L’environnement est l’autre grand perdant. En détruisant la biodiversité et en pillant les ressources naturelles de la planète, le modèle économique actuel, et le mode de vie qu’il induit, entraîne un bouleversement dramatique du climat. Ainsi, les fondements mêmes de la vie humaine sur terre sont mis en danger. Et les mesures préconisées par le G8, fondées sur la croissance illimitée et la déréglementation du marché, accentuent fortement les problèmes mondiaux d’environnement.
La paix et la sécurité internationale sont elles aussi du mauvais côté de la barrière, à mesure que se multiplient les causes des conflits. Le nationalisme, le racisme, l’intégrisme, la violence, le terrorisme et la guerre sont encouragés. Les stratégies de prévention à long terme des conflits font place à une militarisation croissante de la politique internationale des Etats. Tous les pays du G8 sont, d'ailleurs, soit en guerre, soit indirectement impliqués dans des conflits armés. Parmi les perdants de la mondialisation, les femmes payent un lourd tribut. Des millions de personnes sont obligées d’immigrer ou de supporter des conditions de vie misérables. Dans le même temps, les pays riches élèvent des fortifications contre l’immigration.
Nous ne pouvons plus tolérer une telle situation ! La mondialisation peut être différente, si elle est au service de la majorité. Nous voulons une mondialisation démocratique, venant d’en bas, une mondialisation de la justice et de la sécurité sociale. Nous voulons des relations et un commerce équitables entre les pays développés et les pays en développement. Nous voulons une économie fondée sur la solidarité. C’est l’économie qui doit être au service des personnes et non l’inverse ! Nous exigeons un traitement responsable et durable de notre environnement. Nous plaidons pour des solutions pacifiques et politiques aux conflits.
Il existe des orientations autres que celles du G8. Nous voulons les présenter et en débattre en public. Nous voulons également échanger nos idées et trouver ensemble des réponses à toutes les autres questions qui se posent....Écrasante
par Jean-Paul Piérot
François Fillon semble rêver tout haut d’une France sans opposition, d’une « Chambre introuvable » à l’image de celle de la Restauration de 1815, qui, au lendemain des élections législatives de juin, se mettrait au garde-à-vous pour ratifier en rafale le plan autoritaro-libéral annoncé par Nicolas Sarkozy.
Le nouveau premier ministre aimerait pouvoir tenir en respect les syndicats, enjoints de « négocier » au plus vite avec le MEDEF de lourdes remises en cause du droit du travail, sous la menace, le cas échéant, d’un recours à la voie parlementaire, dont on devine le sens.
Donnant le coup d’envoi à la campagne de l’UMP pour les élections législatives, mercredi soir à Marseille, le discours de François Fillon éclaire d’une lumière particulièrement crue le danger que représenterait pour le monde du travail, et aussi pour la démocratie, la constitution d’une majorité écrasante de droite que l’hôte de Matignon a appelée de ses voeux.
Affirmer que l’Assemblée nationale n’est pas un « contre-pouvoir, mais le pouvoir », c’est pour lui manière de suggérer qu’à ses yeux le Parlement est bien davantage une chambre d’enregistrement des orientations présidentielles que la représentation nationale dans toute sa diversité politique.
L’instauration du quinquennat et l’inversion du calendrier, décidés en leur temps par Jacques Chirac et Lionel Jospin, avait déjà marqué un jalon dans la présidentialisation accrue de la Ve République. La « rupture » revendiquée par Nicolas Sarkozy risque de faire franchir une étape dangereuse vers un nouveau recul de la démocratie.
Des médias audiovisuels aux mains des hommes de confiance du président, une Assemblée réduite à l’impuissance par une domination sans partage de la droite sarkozyste, le rêve de M. Fillon est un peu le cauchemar de la démocratie. L’enjeu parlementaire est de taille. À la hauteur de la gravité des réformes, on devrait plutôt dire des contre-réformes, que la droite veut imposer au pas de charge à la société française.
Elle veut frapper vite et fort, saisir ce que M. Fillon appelle « une occasion historique de transformer la France en profondeur ». La victoire électorale de Nicolas Sarkozy, l’affaiblissementde la gauche constituent pour la droite « moderne et conquérante », comme dit Fillon, une fenêtre de tir contre tout ce qui subsiste de notre modèle social issu de la Résistance. Et les snipers, semble-t-il, veulent tirer en rafale ! Le bouclier fiscal et la suppression des droits de succession en guise de premiers cadeaux aux plus riches. La « libération » des heures supplémentaires défiscalisées, l’instauration du contrat unique facilitant les licenciements et précarisant encore davantage les salariés répondent aux attentes enthousiastes du MEDEF. Le droit de grève est également sur la sellette sous le prétexte de service minimum dans les transports publics. L’autonomie des universités, la fin programmée de la carte scolaire, les peines planchers, la remise en cause de la minorité pénale, mais aussi la privatisation de GDF sont au programme de la nouvelle Assemblée, dès cet été, qui peut s’avérer meurtrier.
Dans un tel contexte, quelle valeur peut-on accorder aux nouvelles rencontres entre le président Sarkozy et les « partenaires » qui débutent aujourd’hui et vont se prolonger la semaine prochaine ? Les dirigeants syndicaux ont toutes les raisons d’exprimer leurs inquiétudes.
La campagne des élections législatives est donc entrée, avec le discours de François Fillon, dans le vif du sujet. Il veut une majorité écrasante. Mais il n’est pas donné pour acquis que les citoyens seront disposés à se laisser écraser.
Page imprimée sur http://www.humanite.fr