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Mobilisation

6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 16:51

CANTONS dans l'ACCORD - Candidatures "POUR UNE ALTERNATIVE A GAUCHE écologie, citoyenneté, solidarités"

Antibes-Centre : Cécile Dumas (PCF) + Daniel Alati (NPA)

Vallauris - Antibes Ouest : Suzanne Hugon (PG) + Jean Quétier (PCF)

Coursegoules : Catherine Séchet (syndicaliste) +

Guillaumes : Jean-Michel Bourdillon (PCF) + Jocelyne Racine (NPA)

Puget-Théniers : Nathalie Grilli (PG) + Christian Meyffret (PCF)

Cagnes sur mer-Centre : Michel Santinelli (PCF) + (citoyenne)

St Laurent/Cagnes-est : Antonin Tomasso (NPA) + Anne-Marie Dubois (Alternatifs)

 Roquebillière : Eliane Guigo (PCF) + Daniel Giuge (citoyen)

St Martin de Vésubie : Pierre Bernasconi (PCF) + Catherine Miron (citoyenne)

St Vallier : Bernadette Bouchard  (Alternatifs) + Guy Giani (Alternatifs)

Villefranche : Colette Mô (PCF) + Bruciamacchie Arnaldo (PCF)

Nice 5 : Roselyne Grac (PG) + J.-B. Sarrochi (PCF)

Nice 7 : Claude Daumas (FASE) + Loic Fortuit (NPA)

Nice 8 : Delphine Girard (syndicaliste) + Cédric Grimaud (syndicaliste)

Nice 10 : Florence Ciaravola (Alternatifs) + Jonathan Arcamone (NPA)

Nice 11 : Philippe Pellegrini (PCF) + Eve Galliano (NPA)


CANTONS avec SOUTIEN dans le cadre de l'ACCORD de toutes les organisations

Nice 3 : Jacques Victor (PCF) + Catherine Cohen-Seat (associative)

 

L’Escarène : Noël Albin (PCF) + (citoyenne)

Lantosque : Alain Faraut

Villars-sur-Var : Pierre-Paul Danna


CANTONS HORS ACCORD

Levens : Monserrat Collet (associative) + Honoré Giraud (associatif) (pas de soutien du PG)

Grasse Sud : PCF + associative (pas de soutien du NPA)

Grasse Nord : Paul Euzière (PCF) + associative (pas de soutien du NPA)

Mandelieu-Cannes Ouest : Hervé Lavisse (PG) + Sylvie Rolly (PCF)(pas de soutien du NPA)

Nice 12 : Yvon Guesnier (NiCEA) + Geneviève Legay (FASE)(Candidature "L'alternative à gauche" soutenue par Les Alternatifs, FASE, NiCEA, NPA, sans le soutien du Front de G.)

Nice 14 : Sandrine Bouesnard (NPA) + Mathieu Glasson (Alternatifs) (Candidature "L'alternative à gauche" soutenue par Les Alternatifs, FASE, NiCEA, NPA, sans le soutien du Front de G.)

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 16:47
DECLARATION COMMUNE
 Les Alternatifs,
la FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique),
le Front de Gauche (Gauche Unitaire, Parti Communiste Français, Parti de Gauche),
le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste). 

 

 

POUR UNE ALTERNATIVE À GAUCHE

ÉCOLOGIE, CITOYENNETÉ, SOLIDARITÉS.

   Nos organisations se sont engagées ces derniers mois aux côtés de millions de salarié-e-s, de chômeurs, chômeuses , de retraité-e-s, d'étudiant-e-s et de lycéen-ne-s dans un grand mouvement social qui ne se limitait pas à la défense des retraites, même si le rejet de la loi Sarkozy-Woerth de casse du système par répartition était au cœur de la mobilisation.

    Celles et ceux qui sont descendus à plusieurs reprises dans la rue ont fait le lien entre les retraites, l'emploi, les salaires, la lutte contre la précarité, les inégalités et les reculs démocratiques.

    Ce n'est pas la première fois que nous nous retrouvons au coude à coude dans les luttes. De la campagne du NON de gauche à la constitution européenne au référendum pour le Poste, nous avons déjà œuvré ensemble. Nous sommes aussi engagé-e-s ensemble dans de nombreuses luttes sociales et citoyennes.

 

    Nous avons des différences et des divergences, mais ce qui nous rassemble est une volonté commune de combattre les diverses facettes de l'ordre libéral qui, en France comme dans toute l'Europe, remet en cause les droits sociaux et les services publics.

    Cette volonté est d'autant plus forte, d'autant plus nécessaire dans notre département dirigé par le duo Ciotti-Estrosi qui en font un véritable laboratoire des politiques de régressions sociales et démocratiques du gouvernement Sarkozy.

    Les élections cantonales des 20 et 27 mars prochains sont certes des élections locales, mais elles auront aussi une dimension nationale certaine qui justifie d'unir nos forces pour combattre la droite et son extrême.

 

Ensemble pour un département solidaire, écologique et citoyen.

    Dans ce contexte, les Alternatifs et la FASE (fédération pour une alternative sociale et écologique), le Front de Gauche (Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Gauche Unitaire), le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), ont décidé de mener campagne ensemble pour ces élections cantonales de 2011 dans une majorité de cantons.

    Pour nous, il s'agit d'un moment important pour faire entendre de manière forte une voix à gauche de transformation sociale capable de proposer des réponses à la crise dans laquelle le capitalisme enfonce notre pays.

 

    Nous allons ensemble à cette élection sur des bases claires, avec une démarche partagée et les axes d'un projet départemental commun. Ce sont, pour nous, des préalables indispensables à un mode de désignation transparent de nos candidat-e-s et de leurs suppléant-e-s dans un maximum de cantons du département, de manière équitable, claire et respectueuse de chacune des composantes de notre rassemblement.

 

    Nous décidons de présenter dans 16 cantons renouvelables, des candidat-e-s commun-e-s,issu-e-s de nos organisations ou du mouvement social qui aspirent à rendre majoritaire unealternative à la logique du système actuel(1).

    Nous nous fixons deux objectifs : battre la droite et construire une alternative solidement ancrée à gauche. Dans le cas où nos candidat-e-s ne seraient pas en tête des candidat-e-s de gauche à l'issue du 1er tour, et que des candidat-e-s de gauche soient en position de se maintenir, nous appellerons à faire barrage sans ambiguïté à la droite et à l'extrême-droite.

 

    Il s'agit de mener une politique de rupture cohérente, applicable dans le champ des compétences des départements changeant réellement la vie des gens en donnant la priorité aux besoins sociaux, écologiques et démocratiques contre les logiques capitalistes, libérales et productivistes.

 

    Nous porterons ensemble ces quatre idées fortes :

        -Démocratie et libertés:

    Nous agirons pour la réappropriation citoyenne des institutions en créant une démocratie active, un conseil général citoyen par canton en mettant à la disposition des citoyens et citoyennes les informations et les espaces de débats nécessaires avec entre autre l'élaboration citoyenne du budget.

    Nous continuerons à nous opposer à la réforme territoriale votée par Sarkozy et sa majorité qui supprime les élections à la proportionnelle des conseillers régionaux, qui prépare une immense réduction des fonctionnaires territoriaux et qui bafoue les institutions de proximité en vidant de leur substance les départements pour donner tous les pouvoirs aux métropoles.

        -Aménagement du territoire:

    Nous voulons un aménagement du territoire respectueux de la population et de l’environnement qui conjugue à la fois préoccupations sociales et écologistes.

    Nous défendrons un urbanisme alternatif respectueux de l'environnement, un schéma des transports cohérent accessibles à tous et toutes, permettant de limiter l'émission des gaz polluants.

    Nous défendrons la réimplantation d'activités économiques de proximité à vocation sociale et écologique, nous imposerons une politique de quota de terres agricoles à chaque commune, une réhabilitation de l'agriculture de proximité à circuit court respectueuse des normes biologiques.

    Nous nous opposerons au tout-incinération pour développer une politique alternative de traitement des déchets basée sur le tri, le recyclage et la méthanisation ainsi que l’incitation à moins de production de déchets par les entreprises.

    Nous nous opposerons également frontalement à la conception qui prévaut pour l'urbanisation de la plaine du Var et au projet de l'OIN qui consiste à bétonner et polluer encore plus cette vallée au lieu de préserver ses ressources écologiques et agricoles pour le plus grand profit de Vinci et autres groupes financiers.

        -Une autre répartition des richesses:

    Nous vivons dans un département où se côtoient les plus grandes inégalités sociales tout particulièrement aggravées par le coût du logement.Nous refusons la déresponsabilisation sociale des entreprises avec la suppression de la Taxe Professionnelle.

    Dans notre pays, la fiscalité ne joue plus son rôle de solidarité et de partage des richesses. La fiscalité professionnelle doit permettre de favoriser l’emploi et l’écologie et de pénaliser les flux financiers spéculatifs. Les « impôts locaux » doivent prendre en compte les situations sociales des citoyens.

    La priorité sera donnée au rattrapage du retard en matière de construction de logements sociaux.

    Le conseil général doit arrêter de pallier les carences de l'État en finançant des investissements qui devraient l’être par l'État (commissariat, gendarmerie...). Il doit au contraire exiger de l'État le versement des dotations nécessaires pour faire face à ses obligations dans le domaine social.

        - Priorité au service public:    

    Les services publics sont un élément essentiel du lien social sur tout le territoire. La défense et le développement des services publics sur tout notre département passent par une association permanente des citoyennes et des citoyens dans l’expression de leurs besoins et leur regard sur la gestion.

    Nous souhaitons que le conseil Général favorise la mise en régie publique de l’eau dans les communes.

    Nous instaurerons la gratuité des transports collectifs et la mise en place d’une régie départementale des transports.

    Nous souhaitons la suppression des subventions aux établissements éducatifs privés, le respect de l’égalité Homme/Femme des emplois au Conseil Général,

    Nous voulons développer la politique sociale du département :

- un véritable service public pour les personnes âgées et les personnes dépendantes, au plus près de leurs attentes et dans le respect de leur dignité,

- un renforcement du service de PMI et de prévention pour la jeunesse,

- un accompagnement souple et humain en particulier pour les personnes les plus défavorisées.

    Par les aides aux associations, nous développerons le tissu associatif du département qui aura pour but de recréer du lien social sur tout le territoire, permettre l’accès à la culture, aux sports et aux loisirs à tous.

    Nous voulons une politique de subvention des investissements aux communes juste et fondée sur les besoins des populations et non sur le copinage politique et sur le clientélisme.

    Nous sommes profondément attachés au service public d’éducation, laïque, obligatoire et gratuit. C’est pourquoi nous réorienterons les dépenses du Conseil Général vers les établissements publics, vers la création d’emplois pérennes pour permettre un renforcement de la présence humaine dans les collèges plutôt que multiplier les dépenses de caméra de vidéosurveillance.

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1 - Dans quatre cantons du département, l'une des composantes de notre rassemblement, le PCF, a décidé d'un accord ponctuel de non-concurrence de candidature avec le Parti Socialiste pour préserver le travail d'élus de gauche. Les autres composantes de notre rassemblement ne sont pas liées à cet accord, et gardent la possibilité de présenter une candidature dans les deux cantons où le PS bénéficie d'un accord avec le PCF.

 

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 16:38

 

CADTMcomité pour l’annulation de la dette du tiers-monde

27 janvier 2011

 

L’assemblée constituante a été élue en novembre. Un jour, il y a quelques mois, un anglais passant par Paris, rencontré à la librairie Lady Long Solo, nous alertait sur la révolution en Islande. Quelle révolution ? On n’en entend parler nulle part. Une rapide recherche Google ne donne rien du tout, aujourd’hui, ni en associant le mot «révolution», ni même «crise», où l’on ne trouve que des détails sur la crise financière, effectivement à l’origine de cette révolution, qui a eu lieu en 2008, dans ce pays d’à peine plus de 300 000 habitants, classé au deuxième rang mondial pour l’indice du développement humain, l’IDH, derrière la Norvège, à la veille de cette crise, en 2006.

Confronté alors à la faillite brutale du système bancaire, le peuple était descendu dans la rue. Du jamais vu au pays des geysers d’eau chaude. La droite avait aussitôt dû céder la place à la gauche. Et, pour commencer, les banques avaient été nationalisées. Notre informateur anglais en avait entendu parler pour les projets législatifs de liberté totale pour internet, tels que des sites anglais pensaient à s’héberger là. Plus encore, il insistait pour parler d’une véritable révolution, sans pouvoir la décrire plus, mais s’étonnant qu’on n’en ait jamais entendu parler.

Cherchant alors avec obstination, on a fini par voir des images du palais présidentiel assiégé par une foule qu’on qualifierait ici sans hésiter d’anarcho-autonome. En plus des drapeaux noirs, on pouvait deviner dans la foule une forte composante de citoyenneté de type écologiste. Et on comprenait que le pauvre malheureux flic, tout seul devant le palais présidentiel, ait rapidement dû se rendre sous la pression de la foule. Celle-ci, néanmoins pacifique, n’usait que de casseroles et autres objets bruyants, selon la méthode argentine du cacerolazo, qui a su s’avérer très payante aussi là-bas.

Le président avait plié bagage. Un nouveau gouvernement s’était institué. Mais, quelques temps plus tard, celui-ci avait la mauvaise idée de proposer le remboursement de la dette des banques vis-à-vis du Danemark ou de la Grande Bretagne. Le peuple est de nouveau descendu dans la rue. Un référendum sur la question était imposé par volonté populaire, et une petite majorité de 93% rejetait l’accord prévu par les gentils gouvernants.

Parmi les informations glanées, cette image saisissante de l’agora dans les bains publics chauds, où le peuple s’assemble tous les matins pour débattre de comment refaire le monde.

Consécration de cette révolution, l’élection d’une Assemblée constituante, le 27 novembre 2010, événement peut-être plus considérable que la nuit du 4 août 1789 où était votée l’abolition des privilèges, dont on ne se serait pas aperçu sans la vigilance de Truks en vrac, de notre ami B.Bec, du Gers, relayant le CADTM, ou de Jean-Luc Mélenchon, qui trouve là une similitude avec ses propres thèses constitutionnalistes, mais ne semble pas voir plus loin que le bout de son nez anti-capitaliste.

Merveille de la désinformation. Un événement aussi considérable qu’une véritable révolution démocratique, telle qu’on n’en a jamais vue en Europe, peut se produire sans que la presse, ni Google, ne permettent d’en savoir quoi que ce soit. C’est sûr qu’à l’heure de la consolidation anti-démocratique que vivent la plupart des pays européens, l’exemple islandais ne fait pas vraiment l’affaire de nos régimes policiers, qui montrent là encore leur aptitude à verrouiller rigoureusement la conscience collective.

On aimerait assurément en savoir plus sur cette révolution islandaise. Voilà des mois que Paris s’éveille rêve de téléporter sa rédaction pour un reportage approfondi au pays des chasseurs de baleines et d’utopie. S’immerger dans les bains chauds de la révolution démocratique fait certes envie, surtout vu du cœur de notre hiver sécuritaire.

Il faut s’imaginer les 25 « simples citoyens » qui vont plancher sur la constitution idéale. Le souffle de l’humanité devrait se retenir. Où l’on verra probablement qu’il n’est pas difficile de faire mieux que toutes les figures de pseudo-démocraties qui se sont déclinées jusqu’ici sur les cinq continents.

Cet article se voudrait un appel à qui aurait plus d’informations sur cette extraordinaire histoire islandaise. On peut écrire à l’auteur : michelsitbon@gmail.com Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. , ou moi-même, et je relayerai avec plaisir.

Depuis le samedi 27 novembre, l’Islande dispose d’une Assemblée constituante composée de 25 simples citoyens élus par leurs pairs. Son but : réécrire entièrement la constitution de 1944 en tirant notamment les leçons de la crise financière qui, en 2008, a frappé le pays de plein fouet.

Depuis cette crise dont elle est loin d’être remise, l’Islande a connu un certain nombre de changements assez spectaculaires, à commencer par la nationalisation des trois principales banques, suivie de la démission du gouvernement de droite sous la pression populaire. Les élections législatives de 2009 ont amené au pouvoir une coalition de gauche formée de l’Alliance (groupement de partis composé des sociaux-démocrates, de féministes et d’ex-communistes) et du Mouvement des Verts de gauche. C’était une première pour l’Islande, tout comme la nomination d’une femme, Johanna Sigurdardottir, au poste de Premier ministre.

Très vite, le nouveau gouvernement se trouve face à un problème épineux : le règlement aux Pays-Bas et au Royaume-Uni d’une dette de 3,5 milliards d’euros suite à la faillite d’Icesave, banque en ligne dont les opérations étaient tournées principalement vers ces deux pays. Sous la pression de l’Union européenne, à laquelle les sociaux-démocrates souhaiteraient adhérer, le gouvernement fait voter en janvier 2010 une loi autorisant ce remboursement, ce qui reviendrait, pour chaque Islandais, à débourser pendant huit ans une somme d’environ 100 euros par mois. Mais le président de la République refuse de ratifier la loi, dont le texte est alors soumis à un référendum. À plus de 93%, les Islandais votent contre le remboursement de la dette (6 mars), et depuis le problème reste en suspens.

C’est dans ce contexte que l’Islande décide de modifier sa constitution, qui en fait n’a jamais été vraiment rédigée : lorsqu’en 1944 la république avait été proclamée, on s’était contenté de recopier dans les grandes lignes la constitution du Danemark, pays dont l’Islande dépendait depuis plusieurs décennies, en remplaçant simplement le terme de “roi” par celui de “président de la République”. C’est donc une nouvelle constitution qu’il s’agit d’écrire entièrement, et pour cela on a décidé de faire confiance au peuple souverain. Il y a eu d’abord un appel à candidatures (tout le monde pouvait se présenter à l’exception des élus nationaux, à condition d’avoir dix-huit ans révolus et d’être soutenu par au moins trente personnes) auquel ont répondu 522 citoyennes et citoyens. C’est parmi eux qu’ont été élus les 25 constituants.

Ces derniers commenceront à se réunir à la mi-février et rendront leur copie avant l’été. Parmi les propositions qui reviennent le plus souvent, on peut noter la séparation de l’Église et de l’État, la nationalisation de l’ensemble des ressources naturelles et une séparation claire des pouvoirs exécutif et législatif.

Certes, l’Islande n’est qu’un petit pays d’environ 320 000 habitants. Elle donne cependant là une belle leçon de démocratie aux grands États dont la France : songeons que, dans notre pays, la réforme constitutionnelle de 2008 a été entièrement rédigée à l’Élysée, et que les parlementaires ne l’ont adoptée qu’à deux voix près après avoir été soumis pendant des semaines à des pressions intolérables de la part du chef de l’État.

Source : truks en vracs ; comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde

 

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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 15:13

LEMONDE.FR  le 02.02.11

 

   

Une vidéo montrant un gradé de la gendarmerie faisant usage de gaz lacrymogène contre des manifestants apparemment inoffensifs à Anduze (Gard) circule sur internet et sème l'émoi dans la gendarmerie, a-t-on appris de plusieurs sources. Mis en ligne le 23 janvier, le document totalise 72 000 vues ce mercredi 2 février et a été cité par le Canard enchaîné.

 

La direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) a indiqué mercredi à l'AFP n'avoir "aucun commentaire à faire pour l'instant" sur cette vidéo. Elle a précisé "qu'à ce jour (mercredi) il n'y a pas d'enquête disciplinaire engagée" contre ce gradé.

Contactée par Le Monde.fr, la gendarmerie d'Anduze renvoit vers l'échelon supérieur, la gendarmerie d'Alès. En déplacement, le commandant de la compagnie, Frédéric Warion, n'était pas joignable mercredi en début d'après-midi.

"VIOLENCE INOUIE"

Les manifestants. avaient, le 21 janvier dernier en gare d'Anduze, bloqué, par un sit-in sur les voies, un train touristique régional afin de protester contre une réorganisation locale de communes. Ces manifestants défendent la survie de la communauté de communes d'Anduze, menacée selon eux par l'extension de celle d'Alès.

La vidéo montre un (commandant) chef d'escadron aspergeant de gaz lacrymogène des personnes âgées et des élus, apparemment pacifiques. Il semble agir sans sommation, dans le document. Et vise le visage des manifestants. S'ensuivent des contacts avec les manifestants. Certains dénoncent des coups de matraque. L'un d'entre eux montre son tibia, surmonté d'une grosse bosse.

"LES RUSHES CHEZ UN HUISSIER"

De source proche de la DGGN, on a précisé que cette vidéo était "sans aucun doute parcellaire" et que la "manifestation n'était pas aussi pacifiste qu'on veut bien le dire ou le montrer".

Alain Beaud, de la communauté de communes d'Anduze, réplique : "Il n'y a eu absolument aucune violence ou dégradation de la part des manifestants, avant l'intervention des gendarmes." Quant à  la vidéo, il affirme : "Le réalisateur m'a dit qu'il avait déposé les rushes complets chez un huissier, par précaution. Ils sont à la disposition de la justice."

L'incident a suscité des vives protestations des élus locaux : il s'agit d'une "violence inouïe". Sur des blogs et sites de gendarmes — tenus en tant que militaires à un strict devoir de réserve —, qu'elle sème l'émoi parmi les gendarmes.

Son passage sur le forum Gendarmes et citoyens a suscité 120 commentaires, souvent très sévères envers les gendarmes visibles dans la vidéo.

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 22:10
Chroniques de la révolution tunisienne (par Alma Allende)

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La LCR Belgique et le NPA publient ci-dessous un récit au jour le jour de la Révolution tunisienne, du 16 au 25 janvier - nous ajouterons ici au fur et à mesure les nouveaux textes. Il s'agit de témoignages et de reportages remarquables fait par Alma Allende, une habitante de Tunis d'origine tuniso-espagnole. Outre de nombreuses observations intéressantes, l'auteure relève avec finesse une série de détails significatifs, dans un récit où se mêlent la « grande » et la « petite » histoire d'une authentique révolution en marche. Sont racontés ou évoqués, souvent avec émotion ou poésie, les premiers jours post-Ben Ali; les mobilisations allant crescendo pour exiger la dissolution du RCD et la chute du gouvernement provisoire; la démission des ministres de l'UGTT; les discussions fiévreuses parmi la population; l'auto-organisation populaire et le rôle de la jeunesse; la formation du Front du 14 janvier rassemblant les partis de gauche et nationalistes; les policiers rejoignant les manifestants ou encore l'arrivée de la « caravane de la paix » à Tunis.

 

Lire le récit d'Alma Allende

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 22:08
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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 20:27

Forum citoyen Nice/Cantonales 2011

Les Alternatifs, FASE, NiCEA, NPA
 
    Constitué en décembre 2010 à l'initiative de l'association NICEA, le Forum citoyen Nice se propose à l'occasion des élections cantonales de 2011 de compléter et élargir l'accord départemental des forces politiques « Pour une alternative à gauche : écologie/citoyenneté/solidarités » (Alternatifs + FASE + Front de Gauche (GU-PCF-PG) + NPA) par une démarche originale : contribuer à la réflexion programmatique au-delà des forces politiques organisées et y associer les citoyens et les citoyennes intéressé-e-s par une alternative à la politique du conseil général.
 
    A Nice et à Saint-Laurent-du-Var/Cagnes-sur-Mer Est, ce Forum citoyen permettra d'enrichir les candidatures présentées dans cinq cantons  :
        . Trois cantons partie prenante de l'accord départemental « Pour une alternative à gauche » : les cantons Nice-7, Nice-10, Saint-Laurent-du-Var/Cagnes-sur-Mer Est ;
        . Deux cantons supplémentaires : les cantons Nice 12 et Nice 14.
   
    Enfin, dans le canton de Saint-Vallier, la candidature " Pour une alternative à gauche : écologie, citoyenneté et solidarités " tentera de mutualiser l'élaboration programmatique du Forum citoyen niçois avec celui de l'équipe de campagne locale.
   
    Ces candidatures sont les suivantes :
    • Nice 7 : Claude Daumas (FASE) – Suppléant : Loïc Fortuit (NPA)

    • Nice 10 : Florence Ciaravola (Les Alternatifs) – Suppléant : Jonathan Arcamone (NPA)

    • Nice 12 : Yvon Guesnier (Association NiCEA) – Suppléante : Geneviève Legay (FASE)

    • Nice 14 : Sandrine Bouesnard (NPA) – Mathieu Glasson (Les Alternatifs)

    • Saint-Laurent-du-Var/Cagnes-sur-Mer Est : Antonin Tommaso (NPA) – Suppléante : Anne-Marie Dubois (Les Alternatifs)

  • Saint-Vallier : Bernadette Bouchard (Les Alternatifs) – Suppléant : Guy Giani (Les Alternatifs).

    L'ensemble de ces candidatures a le soutien de l'association NiCEA, des Alternatifs, de la FASE et du NPA.

    L'ensemble de ces organisations se félicite de l'accord départemental « Pour une Alternative à gauche » qui couvre 16 cantons sur les 26 cantons renouvelables de ce scrutin, et souhaite que cet accord soit durable, élargi et ancré dans une démarche citoyenne.

    C'est pourquoi le Forum citoyen de Nice se réjouit du rassemblement réussi de Levens autour de la candidature de Montserrat Collet, construit sur la base d'une démarche citoyenne, en souhaitant plein succès à cette initiative originale et prometteuse pour l'avenir.

    Le Forum citoyen Nice a déjà tenu une première réunion publique consacrée aux questions de la politique sociale et au logement, le 22 janvier.

    Une seconde réunion publique aura lieu le mois prochain à Nice-ouest, consacrée aux problèmes d'aménagement du territoire et d'environnement, et en particulier à l'Opération d'Intérêt National.

    L'apport de ces réflexions sera intégré aux programmes des candidats et des candidates.

    La politique ne doit pas être synonyme de politique professionnelle et de cumul des mandats, la politique doit être l'affaire de toutes et de tous !

    L'équipe de campagne du Forum citoyen de Nice, avec le soutien de l'association NICEA, des Alternatifs, de la FASE et du NPA.

Pour tout contact :

Daniel Dalbera - 06 80 08 40 33

Antonio Molfese - 06 32 24 91 61 antonio.molfese@laposte.net

Bruno Della Sudda - 06 87 56 00 65

Radija Arabatziane - 06 20 23 26 22

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 17:00

Publié sur ACRIMED le 12 janvier 2011 par Mathias Reymond


Nicolas Demorand est un exemple exemplaire des qualités requises pour devenir un « grand » de « l’animation » journalistique à la radio et à la télévision. C’est à ce titre qu’il nous intéresse ici. Des qualités socialement marquées, dont la moindre n’est pas de savoir doser vraie complaisance et fausse impertinence avec les intellectuels médiatiquement consacrés et avec les porte-voix des partis dominants. Quant aux autres, impossible de dissimuler longtemps le mépris qu’ils inspirent. Le studio d’Europe 1 se transforme alors en salle d’interrogatoire, mais pour assurer le spectacle. Nicolas Demorand rivalise alors avec Jean-Marc Morandini. Victime de cette métamorphose, le 5 janvier 2011 : Jean-Luc Mélenchon.

 

Lire l'article et voir les morceaux choisis de la video, ICI

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 16:20

Publié sur ACRIMED le 26 janvier 2011 par Julien Salingue


L’auteur du livre actuellement le plus vendu en France, invité sur de nombreux plateaux, interdit de parole à l’ENS ? L’affaire allait, sans nul doute, faire grand bruit. Et pourtant... L’interdiction d’une conférence-débat à l’ENS qui devait se tenir en présence de Stéphane Hessel, portant sur la criminalisation du mouvement militant en faveur du boycott d’Israël [1], n’a pas été ouvertement condamnée par la plupart des grands médias traditionnels, farouches défenseurs de la liberté d’expression, mais uniquement quand elle se confond avec la liberté de la presse, voire de leur presse.

Si quelques médias indépendants se sont clairement prononcés, la presse écrite, dans ses versions imprimées ou électroniques, a très tardivement et très peu réagi et, lorsqu’elle a évoqué l’affaire, l’a fait de manière approximative, partielle et parfois surprenante. Retour sur une tragicomédie en 4 actes.

Acte I : Un silence remarquable

La décision d’interdire la conférence à laquelle était convié Stéphane Hessel a été rendue publique le 12 janvier. Dès le 13, le Conseil Représentatif des Institutions juives de France (CRIF), par la voix de son président Richard Prasquier se félicite de cette annulation et revendique, à mots à peine couverts, sa responsabilité dans la décision prise par la direction de l’ENS : « Valérie Pécresse, Ministre des Universités, ainsi que le rectorat de l’Université de Paris que nous avons contactés en urgence ont réagi sans ambiguïté : je leur rends hommage, ainsi qu’à Claude Cohen Tanoudij, Prix Nobel de Physique, Bernard Henri Lévy et Alain Finkielkraut, tous anciens élèves de l’Ecole Normale Supérieure ». Plusieurs organisations et associations membres du « Collectif National pour une Paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens » réagissent à leur tour et condamnent cette décision. C’est ainsi que l’Association France-Palestine Solidarités publie sur son site, le 15 janvier, le texte d’un « Collectif de Normalien-ne-s indigné-e-s d’une ENS indigne  », rédigé le 14 janvier par plusieurs élèves et enseignants de l’ENS.

L’information est donc, dès le 13-14 janvier, connue, publique et disponible. Gilles Paris, rédacteur en chef adjoint du service International du Monde, l’évoque d’ailleurs sur son blog le 14 dans un billet intitulé « Stéphane Hessel indigne le Crif »...

Mais un tour d’horizon des grands quotidiens nationaux et de leurs sites, ainsi que des sites des hebdomadaires et des dépêches d’agences nous apprend que l’information ne mérite même pas leur attention : l’annulation de la conférence n’est évoquée nulle part. Ce n’est pourtant pas tous les jours que l’auteur du livre le plus vendu en France (950 000 exemplaires imprimés à l’heure actuelle...) et qu’une ancienne Garde des Sceaux (Elisabeth Guigou) sont privés de la possibilité de s’exprimer dans un « haut lieu de la culture » comme l’ENS. Ce n’est pas tous les jours, non plus, qu’une organisation qui a pignon sur rue comme le CRIF déclare qu’une Ministre en exercice (Valérie Pécresse) et deux intellectuels des plus médiatiques (Finkielkraut et BHL) – qui ont démenti depuis - sont intervenus pour faire empêcher une réunion publique... Vous avez dit « silence assourdissant » ?

Acte II : Une dépêche AFP bricolée... mais largement reprise

L’information continue néanmoins de se diffuser, par ce que l’on a coutume d’appeler les « réseaux militants », mais aussi grâce à L’Humanité et à des sites comme rue89 et surtout Mediapart qui semblent, davantage que la presse traditionnelle, considérer l’événement digne d’intérêt. Est-ce pour cette raison que l’AFP se décide finalement, le 17 janvier, soit 5 jours après l’annulation, à publier une dépêche ? Nul ne le sait. A moins qu’une dépêche antérieure nous ait échappé – Acrimed n’est pas abonné à l’AFP - une première dépêche paraît donc le 17 en début d’après-midi : « Normale Sup annule un colloque d’Hessel décrié par des associations juives ». Une seconde, version un peu plus « étoffée » de la première, suivra aux environs de 17h. L’information telle qu’elle est diffusée par l’AFP est, comme bien souvent, reprise à l’identique ou à peine modifiée sur divers sites de journaux (Libération, Le Figaro, Le Nouvel Obs, 20 minutes, Les Echos...).

Le Monde se singularise en mettant en ligne sur son site un article plus fourni... après s’être singularisé quelques jours plus tôt en publiant dans l’édition datée du 15 janvier un long entretien avec Stéphane Hessel, dans lequel il n’est à aucun moment fait mention de l’interdiction. Peut-être l’entretien a-t-il été réalisé avant « l’affaire ». Mais un addendum n’aurait-il pas été le bienvenu ?

La dépêche AFP, largement reprise, est un modèle de bricolage et d’approximations journalistiques. Ainsi, la première version « présente » la conférence comme suit : « Cette conférence avait pour objet de soutenir une campagne de boycott contre Israël (Boycott, Désinvestissement, Sanctions, BDS), a affirmé à l’AFP le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier ». Rien de plus. L’AFP a donc choisi de reprendre, pour présenter l’objet d’une conférence, les termes de son plus farouche détracteur. Etonnant... Dans la seconde version de la dépêche, un membre du comité organisateur, Florian Alix, est interrogé. Mais sa parole et son honnêteté sont mises en doute par le ton et les termes de la dépêche : on y lit en effet que la conférence est « présentée comme un débat sur la liberté d’expression ». On retrouve cette méfiance sur les divers sites, par exemple sur celui du Nouvel Obs : « Le colloque était présenté comme un débat sur la liberté d’expression ».

Dominique Vidal, du Monde Diplomatique - qui devait intervenir lors de la conférence - a d’ailleurs adressé une lettre au PDG de l’AFP, publiée par Mediapart, dans laquelle il pointe d’autres erreurs factuelles et pose un certain nombre de questions :

« Il suffit de lire ce texte pour voir que son rédacteur a interrogé longuement les responsables et partisans de l’interdiction de la conférence-débat à laquelle Stephane Hessel devait prendre part mardi 18 à l’ENS de la rue d’Ulm, mais nettement moins les personnes qui l’avaient organisée, celles qui devaient y intervenir ainsi que les personnalités, associations, partis et syndicats ayant protesté contre cet acte de censure - à la seule exception de Florian Alix ».

Où sont les réactions du principal intéressé, Stéphane Hessel, pourtant facilement joignable par téléphone et par mel ? » […]

Pourquoi ne pas avoir contacté Leila Shahid, dont les coordonnées à Bruxelles, où elle représente la Palestine, sont connues de tous ? Et Benoit Hurel, secrétaire général adjoint du Syndicat de la Magistrature ? Et les enseignants comme les étudiants de l’ENS, premières victimes de cette censure ? [...]  »

Questions légitimes, auxquelles on pourrait en ajouter d’autres, à l’attention de l’AFP mais aussi des journalistes et des journaux qui ont repris l’information telle qu’elle était présentée par l’Agence et n’ont pas cherché à enquêter un peu plus. Par exemple :

- Pourquoi ne pas avoir contacté Valérie Pécresse, le rectorat de Paris, BHL et Alain Finkielkraut, qui, d’après le CRIF, seraient intervenus pour faire annuler la conférence ?
- Pourquoi ne pas avoir contacté d’autres « associations juives » que le CRIF ?
- Pourquoi ne pas s’être penché sur les conférences organisées à l’ENS par le passé, afin de vérifier si les motifs invoqués dans le cas qui nous préoccupe ont déjà justifié des annulations de ce type ? Certains auraient pu constater, en poussant l’investigation jusque sur un site aussi confidentiel que Facebook, qu’au moins une conférence récemment organisée à l’ENS semble démontrer que les explications fournies par sa directrice ne sont probablement pas aussi honnêtes qu’elles peuvent en avoir l’air.

Sauf erreur ou omission de notre part, aucun quotidien national, ni dans sa version papier ni sur son site, ne s’est ainsi demandé si cette interdiction était une première, que ce soit à l’ENS ou dans un autre établissement du même type. Seule la Charente libre, dans une comparaison qui n’engage que son auteur, a fait remarquer que l’annulation de la conférence-débat du 18 janvier avait de quoi surprendre, au regard d’autres événements passés : « En avril 2007, en pleine campagne présidentielle, Jean-Marie Le Pen avait été invité par le magazine Elle dans les locaux parisiens de l’Institut de sciences politiques. Les étudiants avaient protesté, mais le chef du FN avait pu discourir dans les locaux de l’IEP ».

Acte III : un rassemblement... qui n’a pas existé

Les organisateurs de la conférence-débat l’avaient annoncé : pour protester contre la décision de l’ENS, un rassemblement, au cours duquel plusieurs des personnalités qui devaient intervenir dans les locaux de la rue d’Ulm ont pris la parole, a été organisé le mardi 18 janvier, place du Panthéon. Cette initiative n’était pas clandestine, puisque même les dépêches AFP en parlaient : « Le comité d’organisation de la conférence, composé de plusieurs associations pro-palestiniennes, dénonce désormais la "censure" dont il ferait l’objet et appelle à participer mardi à Paris à un rassemblement "pour soutenir la liberté d’expression" ».

Nous nous sommes rendus sur place, et avons pu constater, non seulement la présence de plusieurs centaines de personnes, mais aussi de nombreuses personnalités qui se sont succédées à la tribune installée au pied du Panthéon : Stéphane Hessel bien sûr, mais aussi, entre autres, Leïla Shahid, Cécile Dufflot, Alain Krivine ou encore Daniel Garrigue, député UMP. Plusieurs d’entre eux ont rappelé qu’au-delà de leurs divergences (y compris sur le boycott), ils soutenaient la liberté d’expression et le principe de l’annulation des poursuites contre les militants de la campagne BDS. Tous se sont « indignés » de la « censure » dont étaient victimes Stéphane Hessel et les autres intervenants prévus lors de la conférence. Tous ont condamné la démarche du CRIF et la décision de la direction de l’ENS. Un événement et un plateau assez inhabituels. Et pourtant...

Et pourtant, la quasi-totalité des quotidiens a « oublié » de rendre compte de cette initiative,que ce soit dans leur version papier ou sur leur site. Les « tribunes libres » en plein air ne les intéressent manifestement pas. Une... dépêche AFP a pourtant été publiée le soir même : « Manifestation à Paris après l’annulation d’une conférence d’Hessel à l’ENS ». Curieusement, elle n’a été reprise nulle part. Est-ce parce que la teneur et le contenu des propos des intervenants ne « cadraient » guère avec la façon dont ces médias avaient présenté la conférence ? Est-ce parce que le large spectre des participants (gauche politique et syndicale, Ligue des Droits de l’Homme, magistrats, élus de droite...) ne correspondait guère à la caractérisation de « pro-palestiniens », utilisée dans les précédentes dépêches AFP et largement reprise ? Non seulement la dépêche n’a pas été reprise (événement rare) mais de plus aucun de ces journaux n’a jugé bon de faire une quelconque allusion a l’initiative. Elle est évoquée rapidement par Libération (« Hier soir, à l’appel des organisateurs du colloque interdit, un rassemblement "contre la censure et pour le respect des libertés démocratiques" s’est tenu place du Panthéon, non loin de l’ENS »). Mais les lecteurs n’en sauront pas plus. Ils n’avaient qu’à se déplacer.

Acte IV : la liberté d’expression en « débat »

L’explication de ce traitement a minima de « l’affaire » et du silence sur le rassemblement tient peut-être dans cette lumineuse et lugubre prédiction formulée à la fin d’un article publié le 18 janvier sur le site du Nouvel Obs : « Autour du mythique "bassin aux Ernest" de la rue d’Ulm, certains redoutent que l’atmosphère vire à l’Intifada dans les prochains jours ». « Certains » ?

Tout semble indiquer qu’une fois de plus, la question palestinienne et la critique de la politique d’Israël sont considérées comme une « patate chaude » dont nombre de journaux préfèrent se débarrasser. Mais en l’occurrence ce ne sont pas sur les controverses au sujet d’Israel et de la Palestine que ces journaux se sont tus, mais sur la liberté d’expression à leur propos !

C’est ainsi que l’article de Libération cité plus haut a été publié dans la rubrique... « Culture ». C’est ainsi, surtout, qu’après une évocation très factuelle (et très approximative) de l’annulation et de ses motifs, l’événement a été « transféré » dans les pages « débats » de différents journaux, notamment Le Monde et Libération. Le quotidien dirigé par Laurent Joffrin a publié, le 18 janvier, une tribune signée par de prestigieux « anciens » de l’ENS, dont Alain Badiou, Etienne Balibar et Jacques Rancière : « Pourquoi a-t-on annulé la conférence d’Hessel à l’ENS ? ». Dans son édition datée du 25 janvier, Le Monde publie à son tour un « point de vue », celui de Stéphane Hessel et Régis Debray : « Une censure indigne ». Les auteurs des textes y condamnent sans ambiguité la décision de la direction de l’Ecole. Mais leur « point de vue » n’engage évidemment pas les deux quotidiens. Il est soumis au « débat ». Plus intéressant encore, Libération publie deux tribunes le 21 janvier : « Ce que nous voulions dire à l’ENS », par Benoîst Hurel et Patrick Henriot, du Syndicat de la Magistrature, et « Monsieur Hessel est obsédé par Israël », par Richard Prasquier, du CRIF. Les deux « points de vue » sont ainsi invités à s’exprimer. Tout semble logique. Ou presque.

Depuis quand Libération, Le Monde et les autres considèrent-ils que la liberté d’expression fait « débat » ? Les deux tribunes publiées par Libé le 21 janvier sont à ce titre emblématiques, non pas tant sur le fond que sur la forme : le journal accorde en effet à peu près 5000 signes aux deux « parties », aux censeurs et aux censurés, sans se prononcer à aucun moment sur le fond de l’affaire. Cette mise en scène a de quoi surprendre, car elle semble indiquer que « tous les points de vue se valent », et que Libération n’aurait rien à dire sur la liberté d’expression et sur le silence imposé à Stéphane Hessel. On a connu le quotidien plus téméraire par le passé, et nul doute qu’il le sera de nouveau à l’avenir. Mais sur d’autres sujets.

De toute évidence, une information concernant de près ou de loin Israël et/ou les Palestiniens n’est pas une information comme les autres, et impose des précautions, ou une discrétion, exceptionnelles. Une prudence qui, dans le cas qui nous occupe, a fait perdre tout esprit critique aux responsables de rédaction.

En effet, ce qui était (et demeure…) en question n’est pas, du moins du point de vue journalistique et du nôtre, de « prendre partie » pour Israël ou pour les Palestiniens, ni de se prononcer « pour » ou « contre » le boycott d’Israël [2]. Il s’agit de savoir si l’on considère normal d’interdire à un ancien ambassadeur de France, une ancienne garde des Sceaux, une députée israélienne, des magistrats... de s’exprimer dans une « Grande école ». Ne sommes-nous pas en droit d’espérer que le caractère passionné de certains débats autour de la question palestinienne ne soit pas un prisme déformant qui empêche le traitement correct d’une information comme la censure de la conférence à l’ENS ?

À moins de considérer que la nécessité d’informer de manière rigoureuse et la défense de la liberté d’expression sont des notions à géométrie variable. Quitte à rejoindre, malgré soi, le camp d’Ivan Rioufol, éditorialiste du Figaro qui, alors qu’il s’insurge contre la « censure » (imaginaire) dont serait victime l’omniprésent Eric Zemmour, n’a pas eu un mot au sujet de celle (bien réelle) du débat de l’ENS [3].

À moins aussi d’accepter de se plier aux injonctions de chroniqueurs comme Raphaël Enthoven qui, dans un monumental article publié sur le site de L’Express, explique que tout ceci n’est en réalité qu’une banale affaire... d’antisémitisme. Evidemment. Contre toutes les évidences, et contre les revendications du Crif lui-même, Enthoven s’insurge : « Non, le Crif n’a pas censuré Stéphane Hessel ». Certes le CRIF n’a pas censuré, mais il est intervenu auprès de la Ministre des Universités. Pourquoi ? Pour l’informer de la tenue de la conférence ? Rappelons que Raphaël Enthoven est philosophe. C’est pourquoi il peut écrire en toute logique : « […] A aucun moment, le CRIF n’a revendiqué le moindre rôle dans une telle décision. Rien n’autorise à établir [...] la moindre influence du CRIF sur la décision de la directrice de l’ENS. Qu’importe. Le CRIF s’en réjouit ? Donc, il en est l’instigateur ! CQFD. Quand il s’agit des juifs, on ne croit plus au hasard. Les coïncidences sont toujours des collusions ». Et de se réjouir lui aussi de l’interdiction.

***

Une démonstration qui se passe de commentaires. Mais qui révèle à quel point les silences inquiets ouvrent la porte aux indignations sélectives et aux amalgameurs professionnels. On ne peut que s’interroger sur le crédit dont peuvent bénéficier ces médias qui – il faut le redire – ne défendent la liberté d’expression que lorsqu’elle se confond avec la liberté de la presse, le plus souvent la leur. Chacun pour soi ?

Julien Salingue

Notes

[1] Plus précisément des militants français du mouvement international Boycott-Désinvestissement-Sanctions, qui prône un isolement politique et économique de l’Etat d’Israël tant que celui-ci ne se conformera pas au droit international. La « charte » du mouvement est disponible sur le site BDS France.

[2] Débat auquel Libération a consacré une utile double page (dans laquelle il n’est pas fait mention de la conférence annulée) le 24 janvier, alors que nous rédigions cet article.

[3] Comme l’a fait remarquer Sébastien Fontenelle, sur son blog.

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 18:51

Cher Monsieur Hessel, chère Madame Shahid, chers participants,

 

Je suis désolée de ne pouvoir assister à cette importante conférence. Mais je tiens à exprimer mon admiration à Monsieur Hessel, et à tous les participants et à vous assurer que je suis de tout cœur avec vous.  J'ai lu l'éditorial du président du CRIF se félicitant de l'interdiction de notre conférence et remerciant des philosophes et écrivains hypocrites et ignorants, qui pérorent sous les ors des salons parisiens et pensent briller en étalant leur prose "politiquement correcte" tout en ignorant de manière étonnante la vie réelle des gens dans les Territoires palestiniens occupés et le caractère dictatorial du gouvernement israélien actuel. L'ignorance et l'hypocrisie de ces gens n'est pas une négligence, mais un crime, car ils encouragent la tendance fasciste qui menace de nous noyer tous, en Israël, en Palestine et en France.

En 2010, trente lois racistes visant les citoyens palestiniens d'Israël ont été proposées en Israël et, pour la plupart, approuvées. Elles séparent des familles. Elles permettent de confisquer des maisons et des terres, de refuser les traitements médicaux nécessaires à des invalides, de détruire les maisons des Bédouins, de discriminer des écoles quand elles sont druzes ou palestiniennes, d'incarcérer des enfants.

Bien plus, la justice, qui devrait de protéger les gens contre cette terreur, obéit aux lois racistes d'un régime d'apartheid. Comme en Afrique du Sud autrefois, toutes les discriminations anti-palestiniennes en Israël sont légales : nul n'est jamais puni pour les crimes perpétrés contre ces "non-citoyens".

En revanche, ce gouvernement où un Liebermann joue un rôle décisif considère comme un péché mortel la résistance non-violente à l'occupation, qui se développe dans les sociétés palestinienne et israélienne contre  les crimes et la répression découlant de l'occupation.

Ces derniers temps, la police et l'armée israéliennes arrêtent des militants des droits humains lorsqu'ils sont juifs, comme Yonathan Polack, et les tuent s'ils sont palestiniens, tels Bassem Abu-Rahma et sa sœur, Jawahr. Les organisations droits-de-l'hommistes en question sont désormais soumises à des enquêtes brutales et humiliantes par...  les criminels contre l'Humanité qui nous gouvernent. De surcroît, la pauvreté touche plus l'Israélien que jamais, et ses principales victimes sont les citoyens arabes.

Et le monde se tait… Et le CRIF soutient. Cet appui au gouvernement le plus extrémiste de l'histoire d'Israël, engendré par une peur irrationnelle à l'égard de tous les goyim (non-juifs) et aussi par la crainte réflexe de toute critique, nous met tous en danger : c'est la cause principale de la montée de l'antisémitisme en Europe. Ce sont ces Juifs-là, ces philosophes et écrivains ignorants et hypocrites qui alimentent la haine qui s'affirme contre les autres Juifs. D'autant qu'ils combattent la liberté de pensée en France et ailleurs, et prétendent interdire toute critique contre la politique criminelle et raciste d'Israël. Ainsi la fascisation nous menace vous et nous, ici et là-bas.  Les Juifs français devraient comprendre que soutenir un régime fasciste et cruel n'est ni juif ni humain et se rappeler la leçon de Hillel : "Aimez votre prochain comme vous-mêmes, voilà à quoi se résume toute la Torah." Ici, à Jérusalem, notre prochain, c'est le Palestinien. La moitié de la population dominée par Israël est palestinienne.

C'est pourquoi soutenir Israël, c'est soutenir les citoyens d'Israël, juifs comme arabes. Soutenir Israël signifie soutenir des personnes comme Haneen Zoabi, qui lutte avec un courage et une ténacité admirables pour une vraie démocratie.

Lutter pour un Etat d'Israël démocratique, c'est inséparablement lutter pour une Palestine libre, C'est aussi militer pour les droits des "non-citoyens" d'Israël, c'est-à-dire les Palestiniens des Territoires occupés, traités comme des esclaves, concentrés et incarcérés dans des camps énormes au sein même de leur propre pays, privés de tous les droits humains et civils. Soutenir Israël, cela veut dire libérer Israël de son régime criminel, des accords illégaux, des colonies de larrons, boycotter leurs marchandises - produits de terres volées, de l'eau volée, et changer Israël en un pays où chacun peut vivre dans la dignité. Tels sont les principes de sa Déclaration d'Indépendance d'Israël que les juifs du CRIF ont oublié - à moins qu'ils ne l'aient jamais lue ? Moi, mon grand-père a signé cette Déclaration, et je ne peux donc pas l'oublier.

J'espère que ce message arrivera aux oreilles de ces Juifs français que rend sourds la propagande du régime raciste d'Israël, des oreilles bouchées par le terrorisme intellectuel du CRIF.


Nurit Peled-Elhanan, mère israelienne d'une victime d'attentat, professeur à l'université hébraique de Jérusalem, prix Sakharov du Parlement européen.

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