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30 janvier 2007 2 30 /01 /janvier /2007 21:50
Bataille de chiffres
autour
de la baisse du chômage


es chiffres du chômage n'en finissent pas de susciter la polémique. Derrière les nombreuses remises en cause de la fiabilité des chiffres, il s'agit bien d'un débat sur la réalité de la baisse du chômage. Le collectif Les Autres Chiffres du chômage (ACDC) a remis en cause, lundi 29 janvier, la version officielle sur la baisse du chômage. En présentant une note intitulée "Chômeurs et chiffres sous pression", ce collectif de chercheurs, de syndicalistes et d'associations de chômeurs (AC!, MNCP) a expliqué la baisse du chômage par les "sorties de liste" de l'ANPE. Or, pour ACDC, "sortir des listes signifie de moins en moins sortir du chômage".

Ce taux de sortie est passé de 14,5 % en septembre 2004 à 16,8 % en septembre 2006, pour atteindre 553811 personnes par mois. Sur ce nombre, dénonce ACDC, moins de la moitié concerne des reprises d'emploi. D'après l'enquête trimestrielle de l'ANPE qui a servi de base aux travaux du collectif, sur les 26000 sorties mensuelles supplémentaires, moins d'une sur cinq concerne une entrée en emploi ou en formation.
 
"DÉBOUTÉS ET DÉGOÛTÉS"

Les "radiations administratives", elles, auraient augmenté, selon le collectif, de 39% par rapport à 2003-2004. Une note interne du ministère de l'emploi portant sur le bilan de la réforme du contrôle de la recherche d'emploi au premier semestre 2006 indique que le nombre de sanctions a augmenté "de plus de 75% sur un an", comparé à la même période en 2005. Parmi ces sanctions, "plus justes", fait-on valoir Rue de Grenelle, près de la moitié sont des réductions d'allocation, ce que permet un décret d'août 2005 qui a instauré une nouvelle échelle de sanctions.

Le collectif ACDC dénonce aussi l'augmentation de 31 % des non-renouvellements "motivés". Ceux-ci concernent les chômeurs, "déboutés" selon ACDC, arrivés en fin de droit qui ne verraient plus l'intérêt de se réinscrire à l'ANPE. L'augmentation est aussi importante, +30 %, pour les non-renouvellements "accidentels" : ces demandeurs d'emploi, "dégoûtés", seraient "lassés des convocations à répétition et des pressions destinées à leur faire accepter n'importe quel emploi, même très éloigné de leurs aspirations et de leurs qualifications".

En réponse à ces accusations, "à deux mois de la présidentielle", qui l'ont exaspéré, Jean-Louis Borloo a expliqué au Monde que "dire que le fait de recevoir les chômeurs une fois par mois, les accueillir au mieux, les encadrer, les soutenir, faire des bilans de compétence, définir leur profil, devient une forme de harcèlement est totalement incompréhensible".

Le ministre de l'emploi a fait valoir que "le seul chiffre à prendre en compte était les 400000 cotisants supplémentaires à l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale [Acoss, qui perçoit les cotisations] en quelque vingt mois". M.Borloo estime que le "vrai débat politique" ne doit pas porter sur les chiffres mais sur "le rapport entre le taux d'emploi et la nature, la qualité de ces emplois, différente d'il y a trente ans".


Rémi Barroux
LE MONDE | 30.01.07
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