Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sur l'agenda

logo-Ensemble-jan2014.png

Recherche

Mobilisation

20 mars 2007 2 20 /03 /mars /2007 21:22
Airbus: chronique d'une réaction unitaire de toute la gauche avortée !
Partager cet article
Repost0
20 mars 2007 2 20 /03 /mars /2007 11:47

Les classes moyennes à la dérive,

de la sécurité à la précarité


Louis Chauvel répond aux questions de l'Université Syndicaliste, journal du SNES (US mag n°647)

Sociologue, Louis Chauvel est professeur à Sciences Po et chercheur à l’Observatoire des conjonctures économiques (OFCE). Il est l’auteur du Destin des générations (PUF, 1998, et de Les classes moyennes à la dérive (Seuil, La République des idées, 2006)


L’US : Dans votre ouvrage Les classes moyennes à la dérive, vous présentez cette « dérive » comme une question cruciale pour l’avenir de la société. Mais vous parlez vous-même d’un « ensemble hétéroclite ». Qui fait partie des « classes moyennes»? Et d’ailleurs peut-on encore parler de «classes»?

Louis Chauvel : Deux éléments intéressent les chercheurs : d’une part les contradictions entre les réalités et les représentations, lorsque les gens se donnent des rêves qui ne correspondent plus à la réalité ; d’autre part les interdits de penser. Classes sociales est un de ces tabous. À l’hiver 2001, j’ai publié Le retour des classes sociales ? (http://www.ofce. sciences-po.fr/pdf/ revue/9-79.pdf). Je montrais comment, après vingt ans de croissance ralentie, les frontières sociales se reconstituaient objectivement ; les représentations, au contraire, allaient vers des analyses en termes de moyennisation et de société ouverte et postmoderne. La contradiction entre les faits objectifs et les représentations (renforcées alors par les partis notamment de gauche) était porteuse de tensions : la réévaluation des faits était urgente, sous peine de voir la gauche perdre le peuple. « En attendant, des décennies peuvent aussi bien passer dans un contexte de réactivation de la pensée néo conservatrice populaire, ou dans l’abstention électorale massive du peuple. » Alors, seul Maxime Gremetz parlait encore de « classes », les autres parlant au mieux de « vrais gens », ou d’inégalités, de pauvres ou d’exclus. Le 22 avril 2002, cet article a vraiment commencé à se diffuser, mais il était trop tard. La difficulté en France est que l’on ne prend conscience des difficultés réelles qu’après la catastrophe : avant, on dit toujours : « regardez ! c’est solide, ça tient encore ! ». La réalité est qu’en 1988, on découvre la nouvelle pauvreté et on crée le RMI. En 1995, c’est la fracture sociale entre la classe populaire et la moitié supérieure de la société. Maintenant, il est temps de comprendre que les difficultés ont encore monté d’un cran : le travail salarié même moyennement qualifié ne permet plus d’affronter le marché du logement sans support massif des parents. Au sein des classes moyennes (le pluriel est très important), les jeunes « sans famille » doivent renoncer au confort.

L’US : Historiquement, vous présentez les années des « Trente Glorieuses » comme le moment du « sacre » de la classe moyenne et vous décrivez un mouvement de « moyennisation » de la société : que faut-il entendre par là ? Quelles en sont les causes et les conséquences ?

L. C. : Les années soixante-dix arrivent après 25 ans de croissance au rythme de 3,5 % par an des salaires. Bourdieu le rappelait : les jeunes bénéficient alors de l’automobile dès l’entrée dans le monde du travail, ce qui était la conquête d’une vie entière de travail pour leurs parents. Dans chaque classe sociale, les parents étaient certains d’envoyer leurs enfants dans la classe au-dessus. Le revenu du patrimoine s’effondrait sous l’inflation ; il était possible de se faire tout seul, sans les parents. Le concours d’instit se passait à 19 ans, et progresser ensuite était très envisageable. Il existait encore des inégalités criantes, mais le mythe de la moyennisation, de la fusion de toutes les « deux Français sur trois » était au bout du chemin, tendanciellement, si la croissance s’était prolongée, si l’État-providence avait continué de s’étendre, si le chômage de masse, concentré sur les jeunes, n’était devenu à partir de 1975 une réalité, si le tournant de la rigueur de 1984 n’avait porté un coup définitif à cette loi du progrès d’une génération à l’autre.

L’US : Que faut-il entendre par « dérive » de ces classes moyennes ?

L. C. : Cette dérive, c’est le fait qu’en 1970, les classes moyennes apparaissaient comme l’avenir de toute la société, comme rassemblée autour d’un noyau central homogène et en progression, susceptible de tester tout un ensemble de conquêtes sociales qui devaient se diffuser au reste de la société. La légitimité des classes moyennes dans les autres classes de la société venait de ce qu’elles étaient l’avenir, le sens de l’histoire. Ce rêve est aujourd’hui un peu plus angoissé. La sécurité croissante d’hier fait place à un sentiment de précarité qui a une part de fondement. L’homogénéité sociale au sentiment d’inégalité, d’arbitraire et d’injustice. Le progrès à la contradiction entre la stagnation du pouvoir d’achat (ou à – 20 % pour le point fonction publique) et la hausse vertigineuse du capital, et notamment du logement, au sentiment de paupérisation qui en découle pour ceux qui n’ont pas leurs parents derrière eux.

L’US : Ce mouvement se traduit-il par la mise en cause de valeurs telles que la méritocratie républicaine ou la promotion sociale ?

L. C. : Dans les temps anciens, voilà trois décennies, il était possible d’être fils de postier et d’aboutir au Collège de France. Il était envisageable de se faire soi-même sans apport personnel par la combinaison de trois ressources : le diplôme, le travail et le talent. Aujourd’hui, le soutien en particulier financier de la génération précédente est vital. Prenez deux salariés de 35 ans à 2 000 euros net ; le premier s’est fait tout seul et paye sa location (en moyenne un tiers de son budget) et le second, enfant de bourgeois, est hébergé par le prêt d’un quatre pièces par ses parents. Le méritant peine à mener une vie culturelle décente (les livres prennent de la place) et pour l’héritier, le salaire est un argent de poche qui lui procure une grande liberté. Pour comprendre la structure sociale d’aujourd’hui, connaître le métier et le salaire est maintenant insuffisant : le patrimoine des parents est devenu central. Rien n’est plus contraire à l’idée de mérite.

L’US : Vous montrez la convergence de cette crise et de la crise de civilisation en Occident, vous évoquez également le risque d’un « séisme »: en quoi le problème des classes moyennes est-il si grave pour l’ensemble des sociétés développées ?

L. C. : Les progrès humains, économiques, politiques des trente glorieuses sont intrinsèquement liés à l’émergence d’une classe moyenne intermédiaire qualifiée et cultivée qui offrait au reste de la société un sens, des espoirs, un avenir de progrès. La contradiction entre les représentations – « nous vivons dans une société d’abondance en cours de moyennisation » – et la réalité – « les classes moyennes intermédiaires peineront à donner à leurs enfants un avenir vraiment meilleur » – est porteur de grands risques pour la démocratie. Je ne fais pas de parallèles hâtifs car la situation française d’aujourd’hui est différente de ces deux cas de figure. Il reste que lorsque les enfants de la classe moyenne bismarckienne ont fait face entre 1919 et 1933 à une régression économique sans précédent, les conséquences politiques en ont été tragiques. Plus modérément, lorsque l’Argentine ou l’Uruguay ont fait face à partir de 1950 à un long déclin économique, avec une multiplication de diplômés sans emploi leur correspondant, et des classes moyennes qui économiquement se retrouvaient au niveau du prolétariat, l’ordre politique a connu une déstabilisation de fond. Je ne dis pas que c’est ce qui menace la France immédiatement, mais si les trente années qui suivent ressemblent aux trente précédentes, nous y serons.

L’US : Vous opposez la « génération 68 » et les jeunes diplômés : « Le rêve de la génération 68 pourrait être le cauchemar de ses enfants », écrivez-vous. S’agit-il d’un véritable conflit générationnel ?

L. C. : Ce problème générationnel est très difficile à poser entre les excès des tenants de la « guerre entre les générations » (les journalistes raffolent de cela, non seulement parce que cela « fait vendre », mais aussi parce qu’ils y sont confrontés au quotidien) et les dénégations de ceux pour qui « tout va très bien ». Le poser correctement exige de bien décrire la situation : par rapport à la moyenne des revenus disponibles, les trentenaires ont perdu 20 % en vingt ans ; les quinquagénaires ont gagné 10 %. Même avec trois années d’études en plus, la nouvelle génération entre en moyenne avec des salaires inférieurs à celui de leurs propres parents. La génération qui a eu 20 ans en 1968 faisait face à 6 % de taux de chômage dans les douze mois de la sortie des études ; pour celle née dix ans après et plus encore ensuite, ce taux est de plus de 30 %. Ce sont des faits. La génération 1968, les enfants de ceux qui ont connu les années trente puis la Seconde Guerre mondiale, ont été socialisés dans la pénurie et ont bénéficié de l’abondance. Leurs enfants semblent connaître le contraire. Revenus inférieurs, doublement du prix des locations ou à l’achat, sursélection à l’entrée dans la vie, rareté des emplois disponibles (l’année dernière au CNRS en sociologie, dix-sept départs à la retraite et cinq recrutements...). Ce n’est pas un conflit de génération, mais un contraste saisissant entre une génération qui, lorsque l’on inclut la propriété du logement, vit mieux à la retraite entre 60 et 65 ans que ceux qui travaillent à temps plein toute l’année entre 35 et 40 ans. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité, et peut-être la dernière car les retraites des quadras d’aujourd’hui, dans vingt ans, vont avoir à connaître de nombreux changements structurels. Ce contraste suscite des inégalités générationnelles, qui parfois posent de vraies questions de justice sociale : n’a-t-on pas trop souvent protégé les droits de ceux qui étaient déjà là à la défaveur de ceux qui viennent après ? C’est une vraie question à laquelle on ne peut plus se dérober.

L’US : Vous rappelez la vision développée par Bourdieu de ces « fractions dominées de la classe dominante », fractions marquées par une profonde frustration et dont feraient partie les enseignants. Que peut-on dire de ces derniers dans ce tableau général ?

L. C. : Mon travail sur les classes moyennes a commencé en reprenant le débat Pierre Bourdieu versus Catherine Bidou au début des années 1980. Pour Bourdieu, le capital culturel intermédiaire ne permet pas à lui seul d’accéder au sommet de la hiérarchie et de la domination, d’où un malaise, une frustration d’échapper toujours à la consécration. Pour Bidou, il n’existait pas de frustration de ces « nouvelles classes moyennes salariées » de jeunes fonctionnaires de trente ans en 1980 ; leur salaire permettait de se loger et de vivre, ils se réalisaient, lançaient des associations culturelles, et politiquement prenaient le pouvoir local aux notables et aux dames patronnesses de droite de la génération précédente. Mais que s’est-il passé depuis vingt ans ? Les jeunes élus de 1980 (ceux qui sont restés dans les instances) se sont notabilisés, et les suivants connaissent un profond sentiment d’abandon. La fête est finie et on retourne aux structures anciennes.

L’US : Quelles seraient les pistes d’action pour corriger cette « dérive » dont vous parlez ?

LC. : Avant tout, il faut refaire de la politique, et resocialiser les jeunes à la prise de conscience politique. Il faut avant cela encore remettre à plat les données depuis 25 ans (comme l’a fait Robert Gary-Bobo sur les carrières de la fonction publique http://team.univ-paris1.fr/ teamperso/rgbobo/ ). Il faut enfin abandonner tout un ensemble de tabous dans la réévaluation de ce qui a été fait depuis vingt ans, faute de quoi nous risquons de laisser à la droite conservatrice le monopole de la critique sociale d’un système où, au bout du compte, les jeunes risquent de penser que nous cumulons les difficultés d’un faux libéralisme qui le protège moins que les possédants et d’un faux socialisme qui a oublié ses enfants. 


Partager cet article
Repost0
20 mars 2007 2 20 /03 /mars /2007 10:54

Les ALTERNATIFS

solidarités - écologie - féminisme - autogestion

 

José Bové dès le premier tour !

 

    "L'obstacle des parrainages a été franchi par la candidature Bové, les Alternatifs n'en dénoncent pas moins un système qui fait la part belle aux appareils politiques installés.

    La campagne de la  gauche alternative, écologiste, féministe, antiraciste et altermondialiste va prendre une nouvelle force.

    Il était temps car le combat contre la droite et l'extrême droite a besoin d'une autre voix que celle du social libéralisme à visage participatif.

    Il était temps, car la transformation sociale ne peut pas être la chasse gardée du PCF et de la LCR, pas plus  que l'écologie celle d'un parti Vert étroitement lié au PS.

    Il était temps, car la campagne de José Bové, loin de se limiter à un combat entre "petit-e-s candidat-e-s" à gauche du PS, va s'adresser à toute la société.
    Elle le peut et elle le doit, parce qu'elle fédère des composantes politiques diverses et des engagements sociaux multiples,  qu'elle pose des jalons pour de nouveaux combats émancipateurs et un projet de société alternatif.


    Les Alternatifs sont pleinement engagés dans la campagne de José Bové. Pour une autre gauche, multiple, portant la parole des sans-voix, et pour changer le monde.
"

 

  Les  Alternatifs,

le 19 mars 2007

pour l'exécutif national des Alternatifs

Jean-Jacques Boislaroussie,

Partager cet article
Repost0
20 mars 2007 2 20 /03 /mars /2007 10:24
JOSE BOVE AU CLUB DU NET

Entre deux coups de fourchette et un verre de rouge, le leader altermondialiste lance des piques à tous les candidats, de droite à gauche en s'attardant particulièrement au centre. Il n'hésite pas à fustiger François Bayrou, "la Bernadette Soubirous des médias". Et en matière d'écologie, comme il le dit si bien lui-même : "Contrairement à Nicolas Hulot qui ne fâche personne, moi j'emmerde tout le monde !"

Partager cet article
Repost0
19 mars 2007 1 19 /03 /mars /2007 21:03
José Bové appelle à
"l'insurrection électorale contre le libéralisme économique"

"Le Conseil Constitutionnel a officiellement validé ma candidature à l’élection présidentielle.
Je veux remercier tous les élus qui m’ont accordé leurs parrainages, malgré le scandaleux verrouillage démocratique organisé par les grands partis. Je salue leur courage et leur esprit démocratique. Je veux également remercier tous les citoyens qui se sont mobilisés en un temps record pour parcourir la France et convaincre les maires de me permettre d’être présent à cette élection. Désormais, la vraie bataille commence. L’enjeu est une insurrection électorale contre le libéralisme économique.
Ma candidature, collective, est celle de tous les citoyens qui veulent changer vraiment la vie et qui ne font confiance ni à la droite antisociale ni à la gauche social-libérale pour engager la révolution sociale, féministe, démocratique, anti-raciste et écologique.
Nous voulons une révolution sociale pour imposer un autre partage des richesses entre ceux qui peinent et ceux qui se goinfrent.
Nous voulons une révolution démocratique pour imposer une autre répartition des pouvoirs entre les citoyens et les assemblées.
Nous voulons une révolution écologique pour imposer un autre arbitrage entre la croissance incontrôlée et la préservation de la planète.
Nous proposons notamment que, dès le lendemain de l’élection présidentielle, les sept mesures suivantes soient appliquées sans délai :

  • - interdiction des licenciements pour les entreprises qui font des profits ;
  • - réhabilitation immédiate de la dignité des personnes, du fonctionnement des services publics et de l’habitat dans les quartiers populaires et les banlieues ;
  • - loi-cadre contre les violences faites aux femmes ;
  • - instauration de la proportionnelle intégrale aux élections et convocation d’une Assemblée Constituante pour une Nouvelle République ;
  • - moratoire immédiat sur les cultures d’OGM en plein champ et la construction du réacteur nucléaire EPR ;
  • - veto de la France aux négociations de l’OMC visant à démanteler les services publics ;
  • - régularisation des sans papiers.

La gauche alternative que j’incarne est le trait d’union entre les citoyens qui ont dit « non » à l’Europe libérale en 2005 et l’ensemble des forces politiques, syndicales et associatives qui ont fait le choix d’une candidature unitaire en 2007.
Cette gauche alternative est rebelle, unitaire et rassembleuse. Son ambition est de faire surgir des urnes une nouvelle force citoyenne qui ambitionne de mettre fin à une alternance sans fin et sans conséquences entre la droite et la gauche.
Un autre monde est en marche, un autre avenir est possible !
Aux urnes, citoyennes et citoyens ! "

 
Publié le lundi 19 mars 2007

Partager cet article
Repost0
18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 13:33
UN CONSEIL EUROPEEN
LOURD DE MENACES


par Raoul Marc JENNAR, chercheur altermondialiste


Le Conseil européen, c’est-à-dire la réunion des Chefs d’État et de gouvernement des 27 Etats de l’Union, vient de tenir sa réunion de printemps, les 8 et 9 mars. La presse a surtout évoqué les débats relatifs au réchauffement climatique et les zélateurs de l’Europe telle qu’elle s’impose n’ont pas manqué de titrer à ce propos « un plan d’action ambitieux a été adopté à Bruxelles ». Fort bien. Mais ils ont totalement passé sous silence d’autres sujets abordés.

Parmi ceux-ci, le souhait exprimé de voir les « relations économiques transatlantiques, renforcées par un nouveau partenariat économique transatlantique ». On sait que cela signifie à terme un alignement sur la législation américaine. On connaît la vive opposition qui s’est déjà exprimée à plusieurs reprises dans différents pays d’Europe à un tel projet. Commission européenne, Chefs d’État et de gouvernement ne s’en soucient guère. Puisque c’est l’exigence du patronat…

Parmi les autres sujets abordés, se trouve une remise en question implicite du droit du travail tel qu’il est en vigueur dans plusieurs Etats membres. En effet, dans ses conclusions, le Conseil européen déclare qu’il « attend avec intérêt la discussion sur la communication de la Commission concernant la flexisécurité, qui devrait contribuer à l'élaboration d'une série de formules de flexisécurité en vue de trouver la panoplie de mesures la mieux adaptée aux besoins du marché du travail ». Les Chefs d’État et de gouvernement avalisent ainsi une usurpation de pouvoir de la part de la Commission européenne : le droit du travail est demeuré une matière nationale. Il n’est pas de la compétence de l’Union européenne. La Commission européenne s’est emparée du sujet non pas en vue d’une harmonisation par le haut du droit du travail, ce qui serait positif, mais bien dans l’intention de le démanteler. Car, donner le feu vert à des propositions de mise en œuvre de la « flexisécurité », c’est accepter le principe d’une remise en cause du travail tel qu’il existe dans plusieurs pays de l’Union. Dans son récent "Livre Vert" sur cette question, la Commission avoue qu’elle veut "combiner des formes nouvelles plus flexibles de travail avec un minimum de droits sociaux" !

Enfin, le Conseil européen a répété une formule chère aux néolibéraux : « Le renforcement des quatre libertés du marché intérieur consolidera la compétitivité internationale de l'Union européenne. » Ces quatre libertés – liberté de circulation et d’établissement des marchandises, des capitaux, des services et des personnes  – constituent l’idéologie dominante de la construction européenne. Elles justifient les libéralisations, les privatisations et la mise en concurrence des Européens entre eux. A ce propos, le Conseil a demandé à la Commission « d’exploiter pleinement les possibilités qu'offre le secteur européen des services; la directive sur les services adoptée récemment constitue un instrument essentiel à cet égard. Il convient d'accorder systématiquement un degré de priorité élevé à la transposition complète, cohérente et en temps utile des dispositions de cette directive».

De même, en application de la stratégie de Lisbonne et des décisions de Barcelone, le Conseil européen souligne « qu'un marché intérieur du gaz et de l'électricité pleinement opérationnel et interconnecté, une intégration plus poussée des marchés financiers européens,notamment par la levée des obstacles à la création d'un espace unique de paiements, ainsi que la poursuite de la libéralisation des marchés postaux, tout en assurant le financement d'un service universel efficace, contribueront grandement à la réalisation de cet objectif. »

On s’en rend compte, nos gouvernements persistent dans l’application d’une idéologie qui ne sert pas les consommateurs, mais qui vise à les soumettre aux intérêts privés et à affaiblir la puissance publique. Le projet de société combattu pendant le débat sur le traité constitutionnel européen reste à l’ordre du jour. Avec tous les risques d’un désintérêt croissant et d’une hostilité grandissante à l’idée même d’Europe unie.


Partager cet article
Repost0
18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 10:54
Partager cet article
Repost0
18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 10:14
Action de l’AFPS concernant le tramway en Palestine.


Avec le soutien et en accord avec le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens (CNP) l’association France Palestine Solidarité (Afps) a engagé une action judiciaire à l’encontre des Sociétés Alstom et Véolia Transport concernant un tramway israélien en Cisjordanie.

L’Association France Palestine Solidarité (AFPS) a engagé une action judiciaire devant le Tribunal de Grande Instance de NANTERRE à l’encontre des Sociétés ALSTOM et VEOLIA TRANSPORT en annulation d’un contrat passé par ces sociétés avec Israël pour la construction et l’exploitation d’un tramway en Cisjordanie.

Dans le cadre de ce contrat, signé le 17 juillet 2005, les Sociétés VEOLIA TRANSPORT et ALSTOM se sont vues confier, pour la première l’exploitation pendant 30 ans du réseau de tramway à construire et pour la seconde la fabrication de voitures de type Citadis, la fourniture de signalisation, de l’infrastructure et de la maintenance du tramway.

Or, ce tramway qui permettra de relier Jérusalem Ouest aux colonies de Cisjordanie constituera, si ce n’est un moyen, pour le moins un facteur d’expansion de la colonisation de Jérusalem Est par l’Etat d’Israël.

En cela la convention signée entre le Gouvernement israélien et les Sociétés ALSTOM et VEOLIA TRANSPORT est totalement contraire aux dispositions de la convention de Genève du 12 août 1949 qui interdit non seulement à un Etat occupant de transférer une partie de sa propre population civile dans le territoire occupé par elle, mais également la démolition de tous biens mobiliers ou immobiliers par l’occupant si ce n’est lorsque ces destructions seraient rendues absolument nécessaires par des opérations militaires, ce qui n’est bien évidement pas le cas pour le Tramway.

Illicite au regard du droit international, la convention l’est également au regard du droit français (articles 6, 1131 et 1133 du Code Civil) qui décide qu’est dépourvue de tout effet toute convention dont la cause est contraire à l’ordre public ou aux bonnes moeurs.

L’action engagée par l’AFPS a donc pour objet de voir appliquer cette règle de droit français et en conséquence d’obtenir l’annulation du contrat passé par les sociétés ALSTOM et VEOLIA avec le gouvernement Israélien pour la construction du tramway en Palestine, mais également qu’il soit fait interdiction à ces sociétés de poursuivre l’exécution de ce contrat.

Paris, 5 mars 2007


Article imprimé à partir du site de
l'Association France Palestine Solidarité : http://www.france-palestine.org
Partager cet article
Repost0
18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 09:58
Partager cet article
Repost0
17 mars 2007 6 17 /03 /mars /2007 22:39
 
L’HOMME QUI SOUILLE

CE QU’IL DIT AIMER


Le Réseau éducation sans frontières tient à adresser ses félicitations les plus vives aux responsables et aux exécutants, chacun selon leur grade, des deux faits relatés par le communiqué de l’ANAFE et par l’article de Dernières Nouvelles d’Alsace reproduits ci-dessous.

Deux jeunes hommes, victimes de persécutions dans leur pays, ont été renvoyés à leurs bourreaux car, selon la sentence favorite du ministre de l’Intérieur, « ils avaient vocation à être reconduits dans leur pays ». Ce qui a été fait. Issa est en prison au Tchad, Elanchelvan a été exécuté par l'armée sri lankaise..

A Marseille, un jeune kurde de 19 ans, risque de mourir, tabassé et drogué à chacune des expulsions qu'il refuse (Il y a déjà eu deux tentatives et une troisième est prévue demain), en grève de la faim depuis une semaine et partiellement (les premiers jours et de nouveau ) en grève de la soif. Il ne tient plus debout et ne reçoit pas de soins, mais il ne veut pas rentrer en Turquie où son père a déjà été en prison et où il sera enfermé comme déserteur et kurde....

Ces derniers jours l'OFPRA et le ministère de l'intérieur ne cachaient pas leur satisfaction de voir le nombre de réfugiés diminuer de façon spectaculaire (-38%). Selon eux, grâce aux réformes énergiques de ces dernières années, les « faux » réfugiés seraient, soit dissuadés d'arriver sur le sol français, soit traités sans faillir (92% de rejet) et expulsés. Force est de constater que la belle mécanique de cette machinerie administrative et policière ne s'embarrasse guère des pertes humaines. Mais les responsables politiques continueront sans doute à promettre la main sur le cœur que la France restera une « terre d'asile».


Ces victimes de la politique de démagogie anti-immigrés ne sont pas des enfants. Ils n’ont jamais été scolarisés en France. Mais la situation dans laquelle les autorités françaises les ont plongés concerne tous les élèves, tous les enseignants et tous les parents de ce pays et donc le RESF pour la honte que suscitent de tels événements. Le RESF invite les enseignants et les parents d’élèves à les commenter auprès des jeunes. Chacun doit mesurer les conséquences d’une politique qui piétine dans les faits le droit d’asile établi par la Convention de Genève et fait de ses initiateurs les complices indirects des assassins et des tortionnaires vers lesquels on renvoie les réfugiés déboutés.


Monsieur Sarkozy ânonne après Monsieur Le Pen « La France, on l’aime ou on la quitte ». Il y a erreur, Monsieur Sarkozy n’aime pas, il souille.



Communiqué de l’Anafé -- Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers :


Demandeur d'asile tchadien refoulé par la France, aujourd'hui emprisonné à N'Djamena.

Le 15 mars 2007

Au moment de la publication du rapport 2006 de l'OFPRA constatant une baisse de 38% du nombre de demandes d'asile en France par rapport à 2005, dont le ministre de l'Intérieur ne cesse de se féliciter, voici le cas d'Issa.

Issa arrive à l'aéroport de Roissy le 24 février 2007, il demande aussitôt l'asile à la frontière. Il explique, par un récit précis et circonstancié, qu'il fuit les services de renseignements d'Idriss Deby qui ont fait procéder à une vague d'arrestations au sein du groupe rebelle qu'Issa venait de rejoindre. Sa demande d'asile est examinée par la division asile à la frontière de l'OFPRA durant son maintien en zone d'attente, puis rejetée par le ministère de l'Intérieur le 27 février 2007 qui estime qu'elle est « manifestement infondée ».

Après avoir refusé deux fois d'embarquer, Issa est refoulé sous escorte policière le 6 mars 2007. Direction N'Djamena.

Son frère, réfugié statutaire en France, reçoit un appel téléphonique le lendemain. C'est Issa, il est détenu au commissariat de N'Djamena et utilise le téléphone portable d'un codétenu. Il explique qu'à son arrivée à l'aéroport de N'Djamena, il s'est fait appréhender par la police tchadienne qui l'a gardé pendant 5 heures, lui faisant subir un interrogatoire « musclé » portant notamment sur sa demande d'asile en France avant de le transférer au commissariat.

La Ligue tchadienne des droits de l'Homme a pu vérifier qu'Issa se trouvait bien au commissariat central de N'Djamena.

Les dernières nouvelles que nous avons eues d'Issa datent du 13 mars : il était très affaibli car privé de nourriture et aucune procédure ne lui avait été notifiée, l'empêchant ainsi d'avoir accès à un avocat.

Nous craignons désormais de perdre toute trace de lui.

L'Anafé dénonce la violation par la France du principe de non-refoulement de la Convention de Genève. La simple lecture de la décision du ministère de l'Intérieur démontre que le strict examen du caractère « non-manifestement infondé » a été largement dépassé.

L'Anafé demande que toute la lumière soit faite sur les conditions du refoulement de l'intéressé.

L'Anafé a demandé au gouvernement français d'intervenir rapidement auprès du gouvernement tchadien afin d'éviter le pire pour Issa.


Article paru dans les DNA du 16 03 07 / Faits divers - Strasbourg


Débouté du droit d'asile,

expulsé, tué par balles


Arrivé en France en 2002 pour fuir les persécutions dont il était victime au Sri Lanka, Elanchelvan Rajendram a eu moins de chance que les membres de sa famille déjà réfugiés à Strasbourg. Débouté du droit d'asile en 2003, il s'est trouvé sans plus aucune voie de recours en 2004. Il a été expulsé vers le Sri Lanka en août 2005. Membre du Casas (*), Simone Fluhr l'avait accompagné dans ses démarches successives. Ils avaient sympathisé. Elle l'avait regardé partir la mort dans l'âme : « Nous voyons passer beaucoup de Sri Lankais d'origine tamoule. Nous savons ce qu'ils endurent. L'oncle d'Elanchelvan installé à Hautepierre a été torturé en détention. Le certificat médical qui décrit les séquelles fait trois pages. » Pour le nouvel an 2006, Simone a pourtant eu la surprise de recevoir une carte de voeux d'Elanchelvan, avec des petits coeurs et des roses de toutes les couleurs. Elle a appris sa mort la semaine dernière. Le 28 février à l'aube, le jeune homme est tombé, le corps criblé de six balles. Exécuté par les militaires de l'armée sri-lankaise alors qu'il sortait des toilettes installées dans la cour de sa maison. Vêtu d'une simple étoffe et désarmé, Elanchelvan a rendu son dernier souffle dans les bras de sa femme. Sous l'oeil goguenard de ses assassins.

« Je savais qu'il serait en danger au Sri Lanka »

C'est David Balathas, un des amis d'Elanchelvan réfugiés à Strasbourg, qui a contacté Simone pour lui raconter. Dans son magasin de retouches du quartier des Halles, il retient encore ses larmes, une photo de son ami disparu posée sur la table. « Je savais qu'il serait en danger là-bas. Il avait déjà perdu deux frères. Et l'un d'eux était membre des Tigres-tamouls (**), appuie David. Je ne comprends pas pourquoi l'Ofpra (***) ne l'a pas cru. » Ebranlée, la famille vient d'envoyer, avec l'aide du Casas, un faire part de décès aux organismes intervenus dans le traitement du « dossier » d'Elanchelvan : l'Ofpra, la Commission de recours des réfugiés, la préfecture du Bas-Rhin, la Police aux frontières, etc. « Il ne s'agit pas de les culpabiliser. Mais de rappeler que, dans le cas de personnes victimes de persécutions, l'expulsion peut être synonyme de mort », précise Simone. Elanchelvan avait 30 ans. Il laisse derrière lui son épouse et une petite fille âgée de trois mois ainsi que des parents brisés par la perte de leur troisième et dernier fils.

Manuel Plantin


(*) Collectif d'accueil pour les solliciteurs d'asile à Strasbourg.

(**) Le LTTE est une organisation indépendantiste tamoule en lutte depuis 1972 contre le pouvoir cinghalais.

(***) Office français de protection des réfugiés et apatrides.

© Dernières Nouvelles d'Alsace: <http://www.dna.fr/> - 16.3.2007


Partager cet article
Repost0