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Mobilisation

15 décembre 2006 5 15 /12 /décembre /2006 22:33
23 ans. Origines notamment argentines. Marseillaise. Inclassable. Un flow extraordinaire. Un fond hors norme (...). C’est le fan, plus que le blogreporter qui s’exprime. Keny est LA rappeuse non pas du moment mais de "demain". Keny est un ovni, un extra-terrestre, une alter-terrestre, qui a les pieds rivés sur terre et le regard qui porte loin. Keny est en guerre. Permanente. Contre les inerties, les iniquités, les placebos de solutions, elle est LA RAGE, une rage nourrie de foi (la foi en la vie, l’autre, l’espoir, rien qui ne dorme dans des livres convenus et autres best-seller de la croyance dogmatique). Et Keny est amour. Un amour armé prés à incendier les immobilismes. Elle s’appelle donc Keny Arkana, Son album : "Entre ciment et belle étoile". L’an passé - grâce ou via, et peu importe, une amie à l’ouie fine - je découvrais et bloguais son premier clip. Aujourd’hui Keny est "mainstream", Goncourisée par BBB. Vous ne la verrez pourtant pas sur les plateaux télé. "Pas demain", me confie-t-elle. Elle ne sera pas "l’alibi démocratique" d’un système qu’elle condamne et récuse. Elle ne sera pas la Bimbo péchue du PAF, la rappeuse explosive "caution du totalitarisme" aux rythmes rugueux et aux produits dérivés "made in misère". Keny est une alter-terrestre. Qu’on se le dise. Je vous propose de découvrir ici son clip, parmi les plus plébiscités chez Daily, son docu-carnet de route (filmée par la miss et réalisée par sa "sœur" Clem - sauf bug de dernière minute), mais aussi quelques titres de son album (en écoute tout ce mois de novembre sur le podcast express de Nuesblog) ainsi que de prêter l’oreille à ce qui devait être une interview "papier" et restera un échange hors du temps. Confidence pour confidence, Keny a plus que ce quelque chose de magique. Elle a cette sincérité et cette énergie qui déplace les certitudes. Les montagnes, c’est connu, il faut plus d’un homme pour les mouvoir. A ce jeux c’est à vous, à nous, d’entrer maintenant en course. Demain est riche. De possible. De luttes. De dangers. Demain n’est pas si loin. Demain est ce que vous en ferez... Elle, n’est pas la dernière à l’ouvrir. Attention talent...


Interview / Partie 1 (6 minutes) > Nous évoquons : ses parents, le(s) foyer(s), les fugues, les voyages, l’Amérique du sud, la nouvelle scène rap, Assassin, NTM, la Fonki Family, les familles musicales, ses frères et soeurs, sa famille, les galères d’une jeune artiste autoproduite, "la Callita", "Because Music", les licences, les majors et autres maisons de disques, ses engagements militants, introduction à son carnet de route...

Interview / Partie 2 (20 minutes) > "Un autre Monde est possible", le Chiapas, les luttes, l’alternative au modèle capitaliste, le tournage de son docu, les diffusions et la diffusion virale, Marcos, le zapatisme, les causes universelles, ses vagabondages estivaux, les conférences internationales, l’Argentine, la crise économique, le FMI, ses combats sociétaux, les causes de nos maux, Bamako, les forums mondiaux, les alters, sa bio, le néolibéralisme, notre modèle de société, la mondialisation, l’OMC, les souverainetés nationales, les poches de résistances, les localités autogérées, les réseaux, l’émancipation et la construction, les coopératives paysanes, la consommation locale, les consomacteurs, les expérimentations locales, le pouvoir de l’acte de consomation citoyen, la construction alternative, le poids (nul selon Keny) du/des politique(s), les privatisations, le monde de demain, la qualité du travail, la rentabilité, les services publiques, l’humain et le vivant au coeur de la politique, le capitalisme financier "ils jouent au monopoly sur nos têtes", le roi-profit, la "révolution interieure et la révolution radicale", les mécanismes du système, changer le monde, "avoir versus être", l’éducation, "on est tous des lumières et on ne demande qu’à briller (...) soyons nous-même, nous serons moins névrosés", la réhumanisation, inertie et immobilisme, la haine inerte et la rage constructive, l’embourgeoisement, les convictions vicérales, la religion et la spititualité (on y revient ensuite également), le rôle des médias et les placébos de la libre expresion, son clip sur MTV, les censures malignes, les organismes qui gangrènent les dynamiques citoyennes, les leurres des espaces "soupapes de sécurité du système" et autres récupérations et mensonges sous forme de "cautions rebellion" éphémères, son refus du culte (et de la société) de l’image, de la starification, la conjoncture modiale et les enjeux de la présidentielle : "éviter la dictature", Keny électrice, Alternative Unitaire, les partis et idéologies, retour sur les alters et "un autre modèle", le communisme impossible en Europe, les utopies des idéologies politiques, Le Pen, le vote Front National, les traités européens, Le Pen-Sarko, les stratégie du danger, le clash de la démocratie, le "meilleur" révélé dans les crises...


Interview / Partie 3 (12 minutes) > Cachan, les sans papiers, l’immigration, le CPE, le syndicalisme, l’engagement militant, le double-jeux des associations, la sclérolisation des luttes par les services individuels rendus, "la rage du peuple" son collectif, le fake du travail pour tous et des outils démocratiques, le réformiste et "babylon", la démocratie participative et Ségolène Royal, l’UMPS, l’esclavagisme du confort, la prise en compte des précarités réelles, le rôle de l’information et de la connaissance, la société de modération, public versus privé, le cas des nanotechnologies, la maîrise de l’humain et du vivant par le progrès manufacturé, les systèmes de fréquences, la défense de l’environnement, du vivant, le réchauffement climatique "si tu vis en harmonie avec ta nature, tu vis en hamonie avec la nature", "microcosme versus macrocosme", les nouveaux modèles, les croyances (suite), la part de spiritualité versus religions & doctrines, la foi, croire en soi, "la religion qui anesthésie la foi", la spiritualité libératrice, l’idéalisme, la foi dans le changement qui va au-delà de la rage, "la belle étoile" entre la rage et la foi, sa tournée (...) et la discussion s’estompe pour laisser la place à vos réactions. J’ai voulu dire réflexions. A vous...
> écouter l'interview et voir son clip / La Rage : http://www.nuesblog.com/?396/Keny-Arkana-entre-la-rage-le-talent-et-la-foi
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15 décembre 2006 5 15 /12 /décembre /2006 21:56
Contre la philosophie
de l'idiot utile,

Pour une conscience trans-organisationnelle.

Lettre ouverte à Marie Georges Buffet.

Par Alex Neumann


Chère camarade,

Nous nous connaissons depuis 2003, lorsque j'ai conduit, au nom de l'appel Nous voulons autre chose ! une petite délégation, jusqu'au siège historique du PCF, où tu nous a acceuillis au milieu des originaux de Fernand Léger. L'Humanité en témoigne. La discussion était fraternelle, l'analyse politique du temps que nous vivons plutôt affûtée. Je dis cela pour calmer par avance la tempête passionnelle qui s'est emparée d'une partie des militants communistes s'arc-boutant sur ta candidature.

Lors de notre entrevue, le problème de fond que rencontre le mouvement unitaire actuel est clairement apparu. Alors que je suggérais, avec bien d'autres, d'organiser des collectifs unitaires, comprenant toutes les sensibilités et individualités intéressées, tu me répondais que les forums de débat du PCF étaient ouverts à tout le monde. Lénine utilisait le terme plus direct " d'idiot utile " pour exprimer son idée de rassembler des courants mal structurés et des intellectuels indépendants sous l'hégémonie de son parti.

Loin de tout procès d'intention, j'aimerais te rappeler quelques faits qui montrent que tu restes encore prisonnière de cet héritage, dont il s'agit de se débarasser au plus vite si ton souci est de sauver ton parti. Je ne vais pas exprimer une quelconque méfiance anti-communiste, mais parler d'actes précis. Ta démarche actuelle est intenable, comme le montrent les quatre éléments suivants.

1.La campagne que tu as menée en association avec Claire Villiers aux régionales, en Ile de France, est souvent citée en exemple. Ouverture unitaire du PCF, co-animation et dynamisme sont au menu. En dehors de cette image idyllique, il faut rappeler que le PCF avait dans un premier temps imprimé et collé partout des affiches montrant ton seul portrait, assorti d'une petite mention au sujet du " soutien " des courants " alternatifs ".
Ce passage en force a déclenché une première crise interne et de nouvelles affiches furent tirés. Par la suite, le huit-pages de campagne présentait une même maquette partout, ce qui cachait mal l'existence de deux versions différentes, au choix, selon la préference Buffet ou Villiers. L'hebdo Politis garde la trace du fait que je m'étais personnelment intéressé à l'idée d'une campagne unitaire et démocratique à gauche du PS, mais voilà les raisons pour lesquelles je ne pouvais que me rétracter. J'étais loin d'être le seul, déjà.

2.Parmi les intellectuels politiques et anti-staliniens ayant cherché à renouer un dialogue critique avec le PCF, après l'implosion électorale de 2002, on trouve Jean-Marie Vincent (1934-2004), ancien porte-parole du PSU et fondateur du département de sciences po de l'Université Paris VIII St.Denis.
Il a écrit quelques commentaires pour l'Humanité, sans se douter que ce journal allait publier, juste après sa mort, un hommage dans lequel il est décrit comme un vieux compagnon de route du PCF ! Toi, Marie Georges Buffet, tu as accompagné cette présentation par un commentaire, soulignant sa collaboration politique récente (en réalité fort modeste et occasionnelle).
Face au scandale que cette récupération absurde et grossière a provoquée, le journal s'est senti obligé de publier trois hommages plus authentiques, venant de ses amis Toni Negri, Oskar Negt et de ma part. Nous ne serons jamais les idiots utiles du PCF.

3.Le troisième point concerne bien entendu ton interprétation du refus net de la quasi-totalité des organisations impliquées, et de près de la moitié des collectifs locaux, d'entériner ta candidature. Tu désignes le petit parti des Alternatifs comme coupable. Mais en réalité, près de 7.000 sur 16.000 participants refusent catégoriquement de porter tes drapeaux. Une fois de plus, tu sembles traiter ces citoyens autonomes comme des forces d'appoint, des râleurs de couloir et des idiots utiles. L'unique enjeu de la consultation militante était pourtant de trouver une candidate ou un candidat susceptible de faire l'unanimité et d'incarner la cause commune.
Force est de constater que tu ne réalises qu'une courte majorité partisane et que tu roules pour le seul PCF, au détriment des tous les autres.

4.La querelle actuelle n'est que l'aboutissement d'un long et puissant processus d'érosion de la représentation politique du PCF que tu connais mieux que quiconque. Débordé en mai 68 par le mouvement étudiant contestataire et la spontanéité populaire durant la grève générale, étranglé électoralement et culturellement par le modernisme du PS à partir de 1971, effondré idéologiquement suite à la chute du mur de Berlin et de l'Union soviétique en 1989-91, marginalisé sous les gouvernements socialistes, dont celui de Jospin, le PCF finit avec 3% aux dernières présidentielles, derrière deux candidats trotskystes. Aujourd'hui, ton parti ne peut plus imposer ses vues aux autres courants de gauche, c'est un fait.

Comme tu m'as donné l'impression d'être une femme intelligente, Marie George, capable d'une certaine écoute, il s'agit maintenant de réfléchir au risque que tu prends de faire disparaître ton propre parti, pour avoir tenté de réactiver les vieux schémas politiques qui ont perdu toute prise sur le mouvement réel qui abolit les choses. On peut comprendre ta réticence, car il est difficile de lâcher les identités politiques anciennes en faveur d'un processus créatif dont nul ne connaît l'issue, ce qui est angoissant.
Pourtant, nous sommes arrivés à un point de non-retour, constat que tu semblais partager lors de notre entrevue politique en 2003. Le parti communiste ne peut survivre sous la forme d'un appareil politique, mais il est encore temps de l'inscrire dans un mouvement qui tire vers le haut ses atouts.
Le PCF n'est pas le seul concerné, bien qu'il soit particulièrement exposé.
La politique de délégation et de dépossession pratiquée par le PS est aussi en cause, raison de plus de s'en démarquer. La stratégie d'auto-affirmation des partis trotskystes est largement contestée, ce qui doit nous inviter à les tirer sur le terrain unitaire.

Le problème de fond est que toutes ces traditions politiques ne se fondent pas sur la multitude d'expériences vécues de toutes les personnes qui résistent aujourd'hui à la mondialisation capitaliste et aux institutions qui la gèrent. Ces traditions, et les directions qui les représentent, n'écoutent pas ce que ces citoyens veulent dire, parce qu'ils ont du mal à le formuler. Au lieu de cela, les appareils de gauche, dont aucun ne porte un projet de société qui soit partagé par des millions de personnes,
proposent des alternatives abstraites, grâce à la médiatisation de leurs discours. Ce sont des discours qui collent plus ou moins à la conjoncture, produits grâce à une centralisation des opinions qui émergent à la surface de la société. Comme ces partis se coupent ainsi structurellement de l'expérience concrète des milieux très larges, qu'ils n'interpellent que dans des moments électoraux, ils sont happés par la logique de reproduction de l'Etat. Il faut obtenir des conseillers régionaux, des ministres, des subventions, de la visibilité. En un mot, ces partis se fondent dans l'espace public bourgeois, avec les résultats que l'on a vu le 21 avril 2002. Cela est une impasse. Pour en sortir, il s'agit de traduire l'expérience plurielle par une prise de parole directe, à travers de milliers de collectifs, afin d'aboutir à un espace public oppositionnel. On ne demandera plus alors " contre qui ? ", mais " qu'est-ce que nous voulons? ". Dans ce cadre, les noms des candidats perdraient rapidement de leur importance.

Salutations unitaires,

Alex Neumann

Chercheur en sociologie, rédacteur en chef de la revue VARIATIONS
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15 décembre 2006 5 15 /12 /décembre /2006 18:32
L'excellente rappeuse Keny Arkana présente ses clips et chansons:
Nettoyage au karcher
et
La rage


Choisir l'option Videos pour visionner les clips.

http://www.keny-arkana.com/

La rage du peuple,
Ok, on a la rage mais c'est pas celle qui fait baver
Demande à Fabe, la vie claque, comme nos semelles sur les pavés
La rage de voir nos buts entravés, de vivre en travers
La rage gravée depuis bien loin en arrière,
La rage d'avoir grandi trop vite,
Quand des adultes te volent ton enfance
Pah ! Imagine un mur et un bolide
La rage, car impossible est cette paix tant voulue,
La rage de voir autant de CRS armés dans nos rues,
La rage de voir ce putain de monde s'autodétruire
Et que ce soit toujours des innocents au centre des tirs,
La rage, car c'est l'homme qui a créé chaque mur
S'est barricadé de béton aurait-
il peur de la nature?
La rage, car il a oublié qu'il en faisait partie,
Désharmonies profondes mais dans quel monde la Colombe est partie ?
La rage d'être autant balafrée par les piquants des normes,
Et puis la rage, ouais la rage, d'avoir la rage depuis qu'on est môme

Parce qu'on a la rage
On restera debout quoiqu'il arrive
La rage!
D'aller jusqu'au bout et de là où veut bien nous mener la vie
Parce qu'on a la rage
On ne pourra plus se taire ni s'asseoir,
Dorénavant on se tiendra prêts, parce qu'on a la rage, le coeur et la foi
Parce qu'on a la rage
On restera debout quoiqu'il arrive
La rage !
D'aller jusqu'au bout et de là où veut bien nous mener la vie
Parce qu'on a la rage
Rien ne pourra plus nous arrêter,
Insoumis, sage, marginal, humaniste ou révolté

La rage, parce qu'on choisit rien et qu'on subit tout le temps
Et vu que leurs choix sont bancals et bah tout équilibre fout le camp
La rage car l'irréparable s'entasse depuis un bout de temps
La rage, car qu'est-ce qu'on attend pour se mettre debout et foutre le boucan?!
La rage, c'est tout ce qu'ils nous laissent, t'façon, tout c'qui nous reste,
La rage, car combien des nôtres finiront par retourner leur veste
La rage de vivre et de vivre l'instant présent
De choisir son futur, libre et sans leur grille d'oppression
La rage, car c'est la merde et que ce monde y adhère
Et parce que tous leurs champs OGM stérilisent la terre…
La rage pour qu'un jour l'engrenage soit brisé
La rage, car trop lisent " Vérité " sur leur écran télévisé
La rage car ce monde ne nous correspond pas ;
Nous nourrissent de faux rêves pour placer leurs remparts
La rage car ce monde ne nous correspond pas
Où Babylone s'engraisse pendant qu'on crève en bas !
(Refrain)
La rage d'y croire et de faire en sorte que ça bouge
La rage d'un Chirac, d'un Sharon, d'un Tony Blair ou d'un Bush
La rage car ce monde voit rouge mais de grisaille s'entoure
Et parce qu'ils n'entendent jamais les cris lorsque le sang coule
La rage, car c'est le pire que nous frôlons
La rage, car l'Occident n'a toujours pas ôté sa tenue de colon
La rage, car le mal tape sans cesse trop
Et que ne sont plus mis au goût du jour tant de grands savoirs ancestraux
La rage, trop de mensonges et de secrets gardés
L'élite de nos états, riche de vérité pouvant changer l'humanité
La rage, car ils ne veulent pas que ça change hein
Préférant garder leurs pouvoirs et nous manipuler comme leurs engins
La rage, parce qu'on croit aux anges
Et qu'on a choisi de marcher avec eux
La rage, parce que mes propos dérangent
Vois aux quatre coins du globe, la rage du peuple en ébullition
La rage, ouais la rage, ou l'essence de la Révolution
(Refrain)

Vous pouvez aussi retrouver Keny Arkana sur le site
http://www.laragedupeuple.org/
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14 décembre 2006 4 14 /12 /décembre /2006 17:38

Voici un texte de Robert Guédiguian présenté par Ariane Ascaride, Pierre Ascaride, Serge Avedikian, Didier Besace, Jacques Boudet, Eléonore Faucher, Philippe Foulquié, Christophe Kantcheff, Gérard Meylan, Christophe Otzenberger, Jean Henri Roger qui en sont les premiers signataires.

Il est destiné à tous les intervenants de la culture à fin de signatures. Il est à faire circuler largement.


Adresse de signature:

appelculture@club-internet.fr


Pour une assemblée

du refus


Tous les arguments, les bons et les mauvais ont été développés ces jours-ci. N´en ajoutons pas. Soyons tranchants.

Les collectifs du non, seuls, ne sont rien. Le parti communiste, seul, n´est plus rien. La ligue, seule, ne sera plus rien demain.

Ces trois forces là réunies, auxquelles s´ajouteraient, à l´évidence, les écologistes persuadés que la gauche et la droite n´ont pas, par essence, le même rapport à l´intérêt général (genre Noël Mamère), et les socialistes qui, pour citer Jaurès, comprennent le réel, sans oublier leur idéal (genre Jean-Luc Mélenchon), formeraient la représentation politique de tout le mouvement social qui dit non.

Non à l´expulsion des enfants sans papiers, non aux contrats précaires, non à la liquidation du statut d´intermittent du spectacle, non à la constitution européenne (dans la version proposée jusqu´à alors)...


Je continue à croire que ce mouvement d´opposition constitue le quart de la population française. Pardonnez moi ce chiffre mais dans cette période électorale et « sondagière », il faut en passer par là pour se faire entendre.


Ce peuple est uni grâce à une culture du refus du réel tel qu´il est, autrement dit une culture de l'engagement permanent et grâce à une volonté de partager les richesses. Entre parenthèses, il est sûr que le SMIC demain à 1.500€ brut ne changerait pas d´un iota les lignes générales de l´économie française. Il s´agit de morale et pas de rationalité économique. Encore que, la consommation augmenterait... et ainsi de suite.


Pour cette assemblée du refus et du partage, il ne s´agit pas de prendre le pouvoir, il s´agit de prendre du pouvoir, du poids. Il s´agit de peser dans le rapport des forces que le pouvoir sera contraint, comme de toute éternité, de gérer.


La ligue et le parti ont un capital qui fond à vue d´oeil. Ils vont à la faillite depuis longtemps. Combien de temps leur faudra-t-il pour comprendre qu´ils doivent se retirer, se déclarer eux-mêmes faillis, pour pouvoir conserver leurs actifs, c'est-à-dire pour que leur histoire, leur tradition se perpétuent dans une forme nouvelle.


Je sais que, sans les forces de ces deux partis, les collectifs du non n´auraient pas existé. Mais, sous leurs bannières, ils n´auraient pas existé non plus. C´est un paradoxe qu´il faut avoir le courage et l´intelligence de dépasser sous peine de mort annoncée de toute la gauche.


Olivier Besancenot et Marie-Georges Buffet doivent se retirer au profit de n´importe quel autre candidat... On pourrait aller jusqu´à imaginer que le (la) candidat(e) choisi(e) soit en permanence accompagné(e) d'un autre prétendant non retenu... Pourquoi pas ?


C´est le seul moyen de poursuivre le processus de réinvention d´une gauche radicale.
C´est aussi le seul moyen pour que ces deux partis survivent.


Robert GUEDIGUIAN


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11 décembre 2006 1 11 /12 /décembre /2006 19:43

A la délégation du PCF

au Collectif national unitaire antilibéral

 

La fronde que vous avez affrontée en ce dimanche 10 décembre n'est pas un avertissement gratuit. Le courant unitaire antilibéral qui enfle dans ce pays pour que les choses et la vie changent ne peut en aucune façon être réduit à la satellisation autour du Parti communiste français. Le processus de rassemblement pluraliste des forces antilibérales dans lequel nous sommes engagés ne peut s'accommoder du passage en force ou de l'imposition majoritaire. Il est donc essentiel que vous ne profitiez pas de la semaine qui vient pour une nouvelle manoeuvre qui aboutirait à l'impasse et à l'échec, ce que la lecture de l'interview de Marie-George Buffet dans L'Humanité de ce matin laisse présager.

Il serait temps que vous compreniez la nature et le sens de ce rassemblement antilibéral unitaire et que vous compreniez ce qu’est véritablement, en dehors de vous, la galaxie de la gauche antilibérale. Je ne peux me résoudre à croire que l'aveuglement et l'arrogance des colosses aux pieds d'argile vous tiennent lieu de politique. Nous savons tous que même si la charge était belle et le son du clairon entraînant, la brigade légère a fini dans la débandade et la catastrophe.

Il serait temps que vous compreniez qu'il n'est pas bon pour nous tous de renouer avec les méthodes, les pratiques et les comportements d'un autre âge. Vous allez, si vous persévérez dans cette voie, réussir l'exploit historique de détruire en quelques semaines la confiance et la compréhension que nous avions patiemment, assidûment, avec acharnement, souvent malgré les nôtres, tenté de reconstruire entre votre parti et nos cultures politiques.

Laissez-moi vous raconter une histoire personnelle qui en vaut bien une autre. Il y a une trentaine d'années, alors que par dizaines nous étions arrêtés par la Sécurité militaire, jetés dans des culs de basse fosse ou déférés devant la Cour de sûreté de l'État pour avoir milité en faveur des libertés démocratiques au sein des armées, le PCF n'avait pas eu alors assez de mots pour nous dénoncer. Que de chemin il a fallu parcourir pour rattraper cela car, ayez bien cela à l’esprit, les centaines de jeunes appelés du contingent qui ont participé à ce dur combat sont aujourd'hui dirigeants syndicaux, dirigeants associatifs, universitaires, cinéastes, que sais-je encore? Nous nous sommes réunis à la fin de l'été dernier avec quelques-uns de ces si particuliers « copains de régiment » et j’ai pu leur expliquer ce que nous faisions ensemble et combien, notamment après la victoire contre le TCE, l'évolution du PCF au cours des dernières années changeait la donne politique et ouvrait la possibilité d'une reconstruction à gauche. Il m’a fallu beaucoup discuté pour convaincre de votre évolution. Certains de ces camarades, notamment ceux qui exercent aujourd’hui des responsabilités syndicales, m'ont appelé ces derniers jours, inquiets du cours pris par votre parti. J'ai expliqué, défendu ce qui était défendable, souligné les difficultés sans rien cacher, ni l'indéfendable ni l'enjeu majeur qui est devant nous. Il nous faut réussir, chacun le ressent profondément, malgré les vieux mauvais souvenirs. Mais face à votre comportement politique, le scepticisme gagne et enfle. Les mauvais souvenirs – qui sont aussi pour notre génération autant de bons souvenirs – reprennent le dessus. Ce n’est plus à moi de dissiper les réserves et les préventions contre vous. J’ai fait ce que j’ai pu et ce que j’ai cru devoir faire pour que se forge et se rassemble une gauche de combat. C’est à vous désormais de donner un signal fort. La même histoire peut d’ailleurs, j'en suis certain, se raconter avec celles et ceux qui avaient 20 ans en Mai 68, avec celles et ceux qui ont pratiqué clandestinement les avortements au temps du MLAC, avec celles qui ont construit le féminisme, avec celles et ceux qui ont combattu le productivisme capitaliste et le tout nucléaire, avec celles et ceux qui ont cru à la possibilité d'un renouveau démocratique du socialisme dans les pays de l'Est. J'en passe. La liste est longue et ce n'est pas la litanie des portes d'usines où Marie-George Buffet est accueillie à bras ouverts qui changera quelque chose à cette donnée politique, sociale, historique. Arlette Laguillier est, elle aussi, accueillie avec chaleur à la porte des entreprises. Et alors? Qu'est ce que ça change ?

Il serait temps que vous compreniez que le temps des compagnons de route plus ou moins dociles qui ne voulaient pas désespérer Billancourt est révolu. Les composantes organisées et inorganisées qui participent au rassemblement représentent des générations et des cultures militantes qui se sont construites non seulement en dehors du PCF mais contre lui. C'est un fait, et non une attaque anticommuniste, et il est temps d'en prendre la mesure pour aller plus avant dans le dépassement des antagonismes anciens. ll serait temps que vous compreniez que le rassemblement en cours est le fruit de dizaines d'années d'évolution respective, de batailles politiques et d'un lent mûrissement des conditions objectives et subjectives, comme on disait autrefois. Celles et ceux qui ont tenté de vous convaincre de l'erreur de vouloir organiser la campagne autour de votre secrétaire nationale représentent plus qu'une addition arithmétique de militant(e)s. lls et elles ont une influence sur de larges couches de salarié(e)s, de militant(e)s syndicaux, associatifs, écologistes, féministes, altermondialistes… et qu’ils et elles se sont construits, sinon en force politique, mais en sujet collectif. ll serait temps que vous compreniez pourquoi et comment vous êtes passés en un quart de siècle de 20% de l'électorat à 2%, affaiblissant par là-même, quoi que l’on puisse penser de votre politique, les capacités de combat du « peuple de gauche ». ll serait temps que vous compreniez pourquoi vos propres camarades, tel Georges Séguy, ou les quelques intellectuels qui vous accompagnent encore, vous disent « attention, ressaisissez vous ! ».

Oui il est temps de vous ressaisir pour que nous sortions victorieux ensemble de l'impasse dans laquelle vous vous êtes enfermés.

Si vous ne voulez ni comprendre ni prendre en compte les signaux qui viennent de l’histoire sociale et politique de ce pays, si vous vous ne voulez pas comprendre d’où vient le « blocage », si vous persistez à penser que l’issue réside dans une manœuvre visant à faire croire que la « parole » des  collectifs locaux est confisquée par les « organisations représentées dans le collectif national », alors les conséquences seront très graves et laisseront des traces indélébiles.

1)   Il apparaîtra que la mutation du PCF n’aura été que superficielle et qu’elle aura volé en éclat à la première échéance importante. Il est facile de prévoir  la suite…

2)   Quoi que nous fassions, et quels que soient les montages organisationnels que vous proposez, la campagne de la secrétaire nationale du PCF sera perçue comme un simple ralliement derrière vous. Quand bien même les autres organisations vous suivraient –ce qu’elles ne feront pas –, comment pouvez-vous imaginer que tous ceux et celles qui souffrent dans ce pays et qui aspirent au changement vous accorderaient leur confiance alors même qu’ils vous la refusent de plus en plus dans les urnes depuis des décennies ?

3)    L’issue électorale ne sera pas à la hauteur des espérances et des nécessités et il sera apparu clairement que le PCF qui aurait pu être le parti de l’impulsion ne sera en réalité que celui de la division du mouvement politico-social en gestation. Et, quoi que vous fassiez et quoi que vous disiez, la direction de ce parti en portera la responsabilité.

Contrairement à ce que laisse croire ce matin Marie-George Buffet dans les colonnes de L’Humanité et sur les ondes, l’issue est bien aujourd’hui entre les mains du PCF, une grosse « organisation », mais une organisation parmi d’autres au sein des collectifs et du collectif national unitaire. Les collectifs vous l’ont dit hier : « Ne changez pas la règle du jeu en cours de partie », « Ne détournez pas le sens de l’idée de « double consensus ». Des avertissements vous ont été donnés, provenant d’horizons divers, y compris de l’intérieur même de votre propre parti. Sachez les entendre. Des propositions vous ont été faites pour sortir du blocage et éviter l’échec. Sachez vous en saisir. Ça urge !

Patrick Silberstein, médecin, éditeur, membre du collectif national unitaire

Lundi 11 décembre


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11 décembre 2006 1 11 /12 /décembre /2006 18:01
Des communistes "historiques" s'adressent à leurs camarades pour sauvegarder les acquis du rassemblement antilibéral. Ce texte du 1er décembre est plus que jamais d'actualité (NDLR).
Adresse au Conseil National du PCF


Qui sommes-nous pour nous adresser ensemble à vous? Des communistes de longue date, aux trajectoires et aux sensibilités différentes, mais qui partagent intensément un même espoir et une même crainte.

L'espoir est, bien sûr, que le projet antilibéral élaboré en commun pour l'élection présidentielle de 2007 et ses suites rassemble très largement les suffrages du peuple de gauche et puisse ouvrir ainsi une tout autre perspective politique et sociale. La crainte: que cet espoir se brise dans les jours qui
viennent sur l'épreuve subalterne mais décisive de choix du nom qui seul, à notre corps défendant, pourra figurer sur le bulletin de vote.

Si nous nous adressons à vous, de façon strictement intérieure, en ce moment crucial où l'heureuse solution du problème est pour une large part entre vos mains, c'est afin de vous dire ce qui à nos yeux fait en tout état de cause problème pour beaucoup de non-communistes et aussi, ne nous y trompons pas, pour un grand nombre de communistes.

Le parti a pris la décision de proposer Marie-George Buffet pour porter notre espoir commun, une proposition qui, outre ses motivations politiques, a pour elle le soutien des dizaines de milliers de militants consultés à cet effet et la qualité indiscutée de la personnalité en cause. Et les communistes s'insurgent contre l'objection selon laquelle le choix à faire ne saurait se porter sur elle au motif qu'elle est la première dirigeante du PCF.

Nous non plus ne partageons pas l'idée nocive qu'une responsabilité de parti disqualifierait par principe pour assumer une tâche de cette sorte, à plus forte raison quand le parti en cause est pour autant dans la dynamique antilibérale. Mais la question posée n'est pas du tout à nos yeux celle du
principe, elle tient à une donnée de fait incontournable: la diversité vraiment profonde des points de vue entre participant-e-s du rassemblement antilibéral, diversité ancrée dans des histoires et des cultures politiques très différentes, et qui se traduit par des divergences persistantes sur la valeur
de notre proposition, cet état de choses dans le réseau des collectifs unitaires ne faisant au fond que refléter celui qui prévaut dans l'électorat de gauche lui-même.

Les choses étant au point où elles en sont, comme le montrent chaque jour désormais des prises de position sans équivoque, peut-on escompter que notre proposition fournisse la réponse cherchée? A vous le dire en toute franchise et camaraderie, nous nous le demandons avec grande inquiétude, et constatons chaque jour autour de nous combien nombreux sont celles et ceux qui ont pour le moins un doute à ce sujet, hors du parti et dans le parti, notamment chez les militants impliqués dans les collectifs unitaires.

Continuer à argumenter auprès de nos partenaires en faveur de notre choix est une chose. Apparaître comme nous y enfermant quoi qu'il advienne en serait une tout autre, et du plus grave effet. Car alors on serait en partance pour une alternative des deux côtés prohibitive: maintenir la proposition, malgré bien des signaux d'alerte, jusqu'à son refus par les collectifs unitaires le 10 décembre, éventualité grosse de périls, voire d'affrontements désastreux dans dans le mouvement et dans le parti lui-même; ou parvenir à les y rallier sans convaincre, voire en indisposant une forte minorité, c'est-à-dire en cassant d'emblée une bonne part de la dynamique unitaire enthousiaste dont dépend à l'évidence la nécessaire ampleur du succès.

On fait valoir qu'aucune candidature ne fera l'unanimité. Certes, mais il y a une très grande différence entre ralliement inégalement convaincu à une candidature de compromis et adoption majoritaire d'une proposition à laquelle demeurerait opposée une forte minorité, car en ce cas c'est le rassemblementdes forces et par suite le résultat du 22 avril lui-même qui se trouveraient compromis au départ, ce dont le parti ne manquerait pas d'être désigné pour responsable. Sans parler du fait qu'ainsi nous instillerions nous-mêmes le doute sur notre attachement indéfectible au «tous ensemble», sans cesse réaffirmé et illustré par des initiatives marquantes de Marie-George elle-même.
Qu'est-ce qui nous contraint à faire courir de si graves risques au mouvement et au parti lui-même? Nous ne le voyons pas.

Serait-il donc inenvisageable, sans renoncer à nos légitimes objectifs, d'aborder la question autrement? N'y a-t-il pas au moins une possibilité à explorer: combiner d'un commun accord un rôle majeur de Marie-George Buffet dans le collectif des porte-parole, qu'il s'agisse de la bataille publique ou de la campagne officielle, avec le choix pour le bulletin de vote d'un-e candidat-e apte aussi à bien passer la rampe, et dont la moindre identification publique au départ peut justement être un atout, le choc du contenu politique ne tardant pas à faire l'événement et la notoriété ?

On a eu la sagesse de décider non pas que le Parti communiste présentait Marie-George Buffet mais qu'il proposait sa candidature, sur laquelle les collectifs unitaires ne se sont pas encore formellement prononcés. Vous avez donc encore la latitude, appréciant en direct l'évolution de la situation jour après jour, de modifier la proposition en prévenant son éventuel rejet ou son adoption conflictuelle, et en trouvant les moyens d'assurer autrement, à moindres risques, la tenue du cap décidé en commun.

Faire face à la situation réelle d'une nouvelle manière parce que l'ancienne s'avère impraticable n'est en rien reculer sur le fond; c'est au contraire persévérer inventivement dans l'orientation qui n'a cessé d'être nôtre, celle du rassemblement antilibéral pour gagner ensemble à gauche. Il s'agit de dépasser par le haut la difficulté d'aujourd'hui pour mieux assurer la victoire commune de demain. Et quoi qu'il doive se passer dans les jours qui viennent, il est impératif que nous persévérions jusqu'au bout, comme nous l'avons toujours dit,  dans l'initiative unitaire dont dépend si évidemment le succès.
Nous sommes en train d'engager quelque chose de bien plus grand que nous-mêmes, donc de difficile. Mais en n'en rabattant pas sur cette difficulté, nous pouvons, c'est certain, faire beaucoup grandir l'image du communisme, ce dont l'importance est décisive pour l'avenir.

Le 1er décembre 2006

Claude Mazauric
Jack Ralite
Georges Séguy
Lucien Sève
Michel Simon



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10 décembre 2006 7 10 /12 /décembre /2006 23:11
AIR France KLM, 3ème entreprise mondiale du transport aérien deviendrait-elle la compagnie qui menotte, bâillonne et matraque ses passagers ?

Quelques exemples, parmi d’autres, trop nombreux : Jeff Babatunde Shittu, nigérian orphelin de 19 ans a été expulsé vers Lagos, menotté et bâillonné le 30 août. Au départ du vol, ses profs, copains, amis, les élus, tous ceux qui espèrent encore bloquer l’expulsion informent les passagers de ce qui se trame à bord.
Le commandant de bord, M. Labaune, militant UMP, cadre Air France qui s’est lui-même inscrit sur le vol et a fait monter les CRS à bord pour mater les passagers. Deux d’entre eux sont interpellés, jetés au sol, menottés, débarqués et placés en garde à vue. Ils ne seront libérés que le lendemain.

Chaque jour, le vol de 16h40 pour Bamako (Mali) transporte un ou plusieurs expulsés, révoltés ou résignés, objets de la collusion entre la France et leur gouvernement. En septembre, c’est le tour des ex-squatters de Cachan, assurés par leur consulat d’être protégés et trahis à leur dernier jour de rétention.
Parmi eux Bala Keita, qui laisse en France sa femme, enceinte, ainsi que sa petite fille, et Djiré Sidy Mohammed, bâillonnés et menottés pendant toute la durée du vol.
Diadié Sylla, matraqué par la police française et hospitalisé à Bamako. Pour venir à bout des nombreux passagers qui manifestent leur soutien, provoquant un retard de plus d'une heure pour le décollage, des dizaines de CRS investissent l'avion à la demande du commandant de bord.

Le 14 septembre, le Directeur général de la police nationale, M.Michel Gaudin, adresse ses plus vives et précises félicitations à M. Jean-Cyril Spinetta, Président directeur général d’Air France KLM. Il souligne dans un courrier, le comportement exemplaire des commandants de bord qui ont assuré l’expulsion et le transport de Jeff et de Diadié Sylla, et dénonce nommément tel autre qui lui a pris la décision de ne pas embarquer N’Diaye, autre expulsé de Cachan, qui se débattait. Sans doute le commandant qui le 2 décembre a choisi de faire descendre la famille RABA sera-t-il lui aussi dénoncé à sa hiérarchie ?…
Le 2 décembre, un conseiller régional de Rhône-Alpes et un haut fonctionnaire s’indignent de voyager sur un Lyon-Paris en compagnie d’une famille kosovare expulsée. Les policiers se jettent sur eux, les débarquent, les jettent à terre, les menottent et les placent en garde à vue. Air France menace de les attaquer au civil afin de leur faire payer les indemnités de retard !

Pour dénoncer la collaboration honteuse de la direction d’Air France, et appeler les équipages à refuser de participer à ces pratiques indignes, RESF et la Ligue des Droits de l’Homme ont interpellé par lettre les commandants de bord de la compagnie.


RESF et les syndicats CGT, CFDT et SUD de la plate-forme de Roissy ont appellé à un rassemblement devant l’agence Air France Opéra
49 avenue de l’Opéra, jeudi 7 décembre, pour demander si réellement, Air France souhaite devenir la compagnie aérienne qui menotte, matraque, bâillonne et rackette ses passagers.

RAPPEL : LA POLICE AUX FRONTIERES A FAIT DISPARAITRE LA FAMILLE RABA. IMPOSSIBLE DE SAVOIR OU ELLE SE TROUVE POUR LE MOMENT. IL FAUT CONTINUER A PROTESTER, A HURLER SON INDIGNATION ET SON ADMIRATION POUR LE MINISTRE DE LA CHASSE A L'ENFANT QUI PEUT AJOUTER TROIS GOSSES DE PLUS (7 ANS, 4 ANS ET 3 ANS) A SON TABLEAU DE CHASSE.
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10 décembre 2006 7 10 /12 /décembre /2006 22:51
Pinochet est mort

Source: Bellaciao

 

Pinochet meurt sans procès.

Le général Augusto Pinochet est décédé ce dimanche, à l’âge de 91 ans, à l’hôpital militaire de Santiago, où il était hospitalisé depuis une semaine après avoir été frappé d’un infarctus du myocarde. Selon la brève annonce de l’hôpital militaire, l’ancien dictateur chilien est mort de complications cardiaques. Malgré les poursuites lancées à son encontre pour violations des droits de l’Homme, il n’a jamais été jugé.

L’ex-dictateur chilien ne sera jamais jugé

Le général Augusto Pinochet est mort ce dimanche, à 91 ans, sans avoir jamais eu à répondre des crimes commis au Chili pendant les 17 ans de sa dictature (1973-1990), marquée par plus de 3.000 assassinats politiques, un millier de disparitions d’opposants et des milliers de personnes arrêtées, torturées ou contraintes à l’exil, selon un rapport officiel réalisé récemment. Malgré les centaines de plaintes déposées contre lui, il n’a jamais été traduit en justice.

En 1973, une photo en noir et blanc du général, alors âgé de 57 ans (il est né le 25 novembre 1915 à Valparaiso), a circulé dans le monde entier : assis, lunettes noires, bras croisés, le militaire qui avait anéanti le gouvernement de gauche de Salvador Allende et bloqué "la voie chilienne vers le socialisme", entrait dans l’histoire comme l’archétype du tyran latino-américain. C’était l’époque de la guerre froide Etats-Unis-Union soviétique. En Amérique latine, Cuba soutenait les guérillas. Les Etats-Unis, qui avaient échoué en 1961 à renverser Fidel Castro, s’étaient inquiétés de la victoire d’Allende en 1970 dans leur "pré carré". Selon d’anciens documents secrets aujourd’hui accessibles, le président Richard Nixon avait ordonné : "Faites souffrir l’économie !" du Chili. Ce que la CIA ne manqua pas de faire.

Dans ce contexte, Pinochet s’honorait d’avoir été le premier à vaincre le communisme, déchaînant dans son pays une répression sanglante contre ses ennemis. La police politique Dina fondée par le général Manuel Contreras puis remplacée en 1977 par la CNI, ne rendait des comptes qu’au général, proclamé "Chef suprême de la Nation" puis président de la République. La Dina "a puissamment contribué au renforcement du pouvoir personnel du général, menant la ’guerre contre le marxisme’, mais neutralisant également ses rivaux possibles au sein même du régime militaire", selon un rapport, publié en décembre 2004 par la Commission nationale sur la détention politique et la torture. Jusqu’à la fin, le général a refusé de reconnaître ses responsabilités dans le régime de terreur qu’il avait instauré. "A qui allons-nous demander pardon ? A ceux qui ont essayé de nous tuer ? A ceux qui ont essayé de liquider la patrie ?", lançait-il en 1994. Une dizaine d’années plus tard, il estimait que ce serait plutôt à "ceux d’en face, les marxistes, les communistes" de lui demander pardon.

Cependant, après avoir organisé l’impunité en promulguant en 1978 une loi d’amnistie, puis une constitution taillée sur mesure pour contrôler les forces armées dont il resta le chef après son départ du pouvoir en 1990, il s’est vu demander des comptes par les victimes ou leurs proches. En 1998, le juge espagnol Baltasar Garzon, qui instruit des plaintes de victimes de la répression en Argentine et au Chili, trouble les vacances de l’ancien dictateur à Londres. Il est arrêté en octobre par des policiers britanniques. La Grande-Bretagne libèrera Pinochet pour raisons médicales en mars 2000. De retour au Chili, c’est de nouveau son état de santé qui lui permet d’échapper à un premier procès pour violation des droits de l’Homme, la Cour suprême estimant en 2002 qu’une "démence modérée" ne lui permet pas d’être jugé. Cependant, deux ans après, les poursuites sont relancées dans le cadre de l’enquête sur les crimes de l’Opération Condor, un vaste plan de répression mis en place par les dictatures latino-américaines dans les années 1970-1980 à l’échelle continentale.

En septembre 2004, la fille de Salvador Allende, Isabel, députée socialiste, jugeait probable qu’il meure avant d’être condamné. "Mais cela n’a pas d’importance. Je veux que le procès commence pour qu’il voie qu’il n’est pas au-dessus de la loi des Hommes. Qu’il soit condamné ou pas n’est pas ce qui importe maintenant", avait-elle dit. L’année 2006 aura pourtant été pleine de menaces judiciaires pour l’ancien dictateur, privé de son immunité, assigné à résidence plusieurs fois, et inquiété pour de très graves affaires qui ont ressurgi, tels la "Caravane de la mort" ou les tortures de la Villa Grimaldi.

Ecouter Président du Chili de 1973 à 1990, Augusto Pinochet a dirigé l’un des régimes militaires les plus répressifs d’Amérique latine. Retour sur celui qui fut l’un des chefs d’Etat les plus sanguinaires avec Annie Gasnier, à Santiago (10/12/06)

Ecouter Augusto Pinochet est décédé, sans avoir jamais eu à répondre des crimes commis au Chili pendant les 17 ans de sa dictature. Yves Izart (10/12/06)

Ecouter Augusto Pinochet aura donc toujours échappé à la justice de son pays en dépit de ces crimes et le dépôt de près de 300 plaintes pour violation des droits de l’Homme. Ecoutez la réaction de Maître William Bourdon, avocat de familles de victime d’Augusto Pinochet. Il répondait à Yves Izard (10/12/06)

http://www.radiofrance.fr/reportage/laune/ ?rid=310000075

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10 décembre 2006 7 10 /12 /décembre /2006 22:43
DECLARATION
DU COLLECTIF NATIONAL ELARGI

La réunion du Collectif national, élargi aux représentants des collectifs dans la commission de synthèse, propose d¹adresser le rapport de cette commission aux collectifs, aux organisations et sensibilités politiques.

Elle leur demande leurs avis et propositions pour dépasser le blocage actuel et aboutir à un consensus.

Le collectif national est mandaté pour organiser cet échange qui doit avoir lieu dans un délai raisonnable et suffisamment court. Les modalités de cet échange et la façon dont il sera tranché nationalement seront discutées lors de la réunion du prochain collectif national.

Le 10 décembre 2006 à 13H00


======================================


COMPTE-RENDU
DE LA COMMISSION
DE SYNTHESE DES DEBATS

A l¹image de ce qui est apparu dans les collectifs et qui s¹est exprimé hier en séance, la commission de synthèse a acté sa volonté unanime de poursuivre le débat et de continuer à construire le consensus.

Il y a eu confirmation et développement des principes énoncés dès la première réunion du 10 septembre :

- D¹abord la nécessité d¹une candidature construite collectivement: dans ce sens, les architectures de campagne proposées aussi bien par Marie-Georges BUFFET dans sa lettre adressée aux collectifs, que par Christian PICQUET convergent :
. un nom choisi dans un collectif de candidats qui comprendra les actuels candidats à la candidature ainsi que les principaux représentants des diverses sensibilités,
. un collectif de porte-parole,
. un conseil de campagne pluraliste prenant appui sur les collectifs locaux et intégrant des animateurs de ceux-ci ainsi que des acteurs du mouvement social.

- De même, a été réaffirmé le caractère indissociable des présidentielles et législatives, avec des candidatures qui reflètent la richesse du rassemblement. Les différentes forces politiques présentes ont souhaité rappeler que le rôle principal tenu par le PCF dans cette démarche devait se refléter dans les candidatures aux législatives, notamment par la mobilisation de tous pour la réélection des députés communistes sortants.

Dans cette architecture, la question du nom n¹a pas pu être réglée.
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10 décembre 2006 7 10 /12 /décembre /2006 22:38
Amertume et déception dans les rangs de la gauche antilibérale
LEMONDE.FR | 09.12.06 | 23h11  •  Mis à jour le 10.12.06 | 18h11

uel gâchis !" Les mots de Gaël, militant d'un collectif antilibéral à Toulouse, suffisent à résumer l'ambiance. Samedi 9 décembre, dans un gymnase de l'Ile Saint-Denis, un millier de militants des collectifs antilibéraux se sont retrouvés pour se mettre d'accord sur un candidat pour l'élection présidentielle de 2007. Des trois candidats en lice, c'est la communiste Marie George-Buffet qui arrive en tête des scrutins organisés dans les collectifs. Devant l'élue parisienne, Clémentine Autain, et le cofondateur de la Fondation Copernic, Yves Salesse.

Mais pour choisir le candidat, c'est la règle du double consensus qui a été retenue : les collectifs et les organisations politiques qui les composent doient parvenir à se mettre d'accord sur un nom. Et dans les allés du Centre Sportif de l'Ile des Vannes, la solution semble difficile à trouver. Au banc des accusés : "le Parti communiste, il a retrouvé ses vieilles pratiques", dénonce un militant lyonnais, "ils ont bourré les urnes, à leur manière". Plusieurs militants racontent comment, le jour du vote, ils ont vu arriver en nombre dans leurs collectifs des adhérents du PCF qui n'y avaient, auparavant, jamais mis les pieds. "Dans un collectif en Haute-Garonne qui compte d'habitude 30 personnes, ils sont arrivés à 25 de plus. Pas difficile de faire basculer le rapport de force en faveur de Buffet", raconte Gaël. Dans les Bouches-du Rhône, dans le Jura, dans la Loire, à Paris, les mêmes histoires se répètent et se racontent, de délégation en délégation. La salle est d'ailleurs à l'image de cette fracture : une moitié de délégués sont opposés à la candidature Buffet, l'autre moitié y tient farouchement.

Résultat : les militants des collectifs et des autres forces politiques (minorité de la LCR, gauche des Verts, Alternatifs, etc.) menacent de ne pas participer à la campagne de Mme Buffet... et de laisser le PCF mener une campagne qui n'aurait d'unitaire que le nom.

"ÇA VA ÉCLATER, SI ÇA CONTINUE"

Dans certains collectifs la situation est plus nuancée. "Dans mon collectif", raconte un militant du 19eme arrondissement, " les cadres du Parti ont fait venir plein de vieux adhérents pour voter Buffet mais ils ont dû affronter les autres militants du PC, qui défendent la candidature unitaire depuis toujours". Car au sein du PCF, les mêmes tensions se font sentir. "Ce n'est pas juste ce qu'on fait les camarades, confie un secrétaire de section anonyme, il aurait fallu jouer le jeu unitaire jusqu'au bout, pas passer en force. Dans ces conditions, on sera nombreux à ne pas faire la campagne de Marie-George, tant pis". "En interne, ça va éclater, si ça continue"  confirme une militante du Rhône. A la tribune, un communiste des quartiers nord de Marseille interpelle la secrétaire générale du PCF : "Marie-George, j'apprécie ton discours, mais quelle est ta solution pour sortir la tête haute ?" 

Les militants communistes fidèles à la ligne de la direction parlent de "mauvais procès" : "ils refusent simplement de soutenir Marie-George, c'est injuste. Si quelqu'un d'autre était arrivé premier, nous, on l'aurait soutenu ", explique un jeune communiste de Rennes. A l'extérieur, devant un verre de café, les militants tentent de convaincre : "de toute façon Marie-George est la plus rassembleuse ", insiste Cyril, de Clermont-Ferrand. Olivier, membre de la LCR dans la même ville, ironise : "Tu plaisantes ? Si Buffet a été désigné c'est parce qu'on a vu pousser des collectifs du jour au lendemain, avec seulement des communistes, pour soutenir sa candidature". Et de citer en exemple un collectif d'un village des Bouches-du-Rhône, créé fin octobre, et dont la seule réunion a consisté à faire voter les adhérents communistes locaux pour soutenir la candidature de la secrétaire générale de leur Parti.

"NI OLIVIER, NI MARIE-GEORGE"

Dans les collectifs, si l'amertume est grande vis-à-vis de la direction du Parti communiste, l'autre parti de la gauche radicale, la LCR, n'est pas épargné. "Si Olivier Besancenot était là, on n'aurait pas tous ces ennuis", se plaint un militant lyonnais, "ça obligerait le PCF à faire des concessions". "En faisant cavalier seul, la direction de la 'Ligue' fait un mauvais calcul" estime un minoritaire du parti trotskiste,"elle nous empêche de faire jeu égal avec le PC, empêche de faire émerger une vraie candidature unitaire, et jette les communistes dans les bras du PS pour un accord pour les législatives". En marge de la réunion, un représentant de la majorité de la LCR, observe froidement la réunion. "La situation actuelle conforte la direction, qui estime qu'il ne faut jamais faire confiance au PCF", enrage un militant du Xe arrondissement parisien. "Mais ils ne se rendent pas compte qu'une moitié de l'organisation ne fera pas la campagne de Besancenot, de toute façon !".

Les militants "non-encartés" sont les plus déçus. "Pour le première fois de ma vie, malgré son orientation sectaire, je voterais Arlette Laguiller pour donner une leçon à Besancenot et Buffet pour avoir cassé cette dynamique formidable" lance Olivier, enseignant à Saint-Etienne. "Si l'aventure s'arrête là, je ne vote ni Olivier, ni Marie-George, je préfère m'abstenir", estime également Gaël. "On peut faire plus de 50 % au référendum contre la constitution européenne, et aux présidentielles il y aurait 5 % à se partager entre Buffet et Besancenot ? On passe à côté de quelque chose, c'est grave, les appareils des partis ne se rendent pas compte.", s'enflamme Jean, qui a voté pour Yves Salesse dans son collectif girondin. "On a l'impression d'être pris pour des guignols, on n'est pas venus pour faire la campagne d'un parti, quel qu'il soit", témoigne Pierre, de Rouen. Marion et Fabien, de Lyon, "n'y croient plus vraiment", après toutes ces tergiversations Et comme beaucoup d'autres, il ne savent pas quoi faire si la démarche unitaire se termine par un flop. En l'absence d'accord, certains tentent d'imaginer une campagne commune pour les législatives, mais sans trop y croire : l'échec annoncé d'une candidature unitaire pourrait créer une fracture durable... et difficile à oublier.


Nabil Wakim
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