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8 octobre 2006 7 08 /10 /octobre /2006 23:21
La Cisjordanie,
nouveau « Far Est » du capitalisme israélien

Gadi Algazi, cofondateur de l’association judéo-arabe Taayoush
 
 
Modi’in Illit est une colonie juive importante en Cisjordanie, qui occupe les terres de cinq villages palestiniens : Ni’lin, Kharbata, Saffa, Bil’in et Dir Qadis. C’est l’implantation qui se développe le plus vite ; elle devrait même se voir bientôt accorder le statut de ville : le ministère israélien du logement prévoit qu’elle passera de 30 000 habitants à 150 000 en 2020. Elle fait partie de ces « blocs de colonies » que les gouvernements israéliens successifs ont étendu et entendent annexer. Elle illustre aussi le lien entre le mur de séparation et l’extension des colonies : le développement de Modi’in Illit a entraîné la ruine des agriculteurs palestiniens de Bil’in, un petit village de 1 700 habitants, que la construction du mur a dépouillé de la moitié des terres qui leur restaient : environ 2 000 dounams (1).

Depuis février 2005, les habitants de Bil’in sont engagés dans une lutte non violente contre le mur. Aux côtés de militants israéliens pour la paix et de volontaires internationaux, ils manifestent tous les vendredis, main dans la main, face aux bulldozers et aux soldats. Leur mobilisation converge avec celle d’autres villages palestiniens qui mènent, depuis quatre ans, une difficile campagne de résistance. Ces actions, dont on ne sait quasiment rien hors de Palestine, souvent coordonnées par des comités populaires contre le mur, ont obtenu des résultats modestes, mais appréciables : elle ont permis de stopper ou de ralentir la construction des clôtures qui privent les habitants de leurs terres et les condamnent à vivre dans des enclaves. A Budrus et à Deir Ballut, les comités sont même parvenus à en faire dévier le tracé, et à récupérer ainsi une partie des vignes, des champs et des sources d’approvisionnement en eau confisqués.

Ces modestes acquis prennent tout leur sens quand on songe à la supériorité militaire incontestée d’Israël. Grâce à sa force militaire comme au soutien des Etats-Unis, et récoltant les fruits du plan de désengagement de M. Ariel Sharon, l’Etat hébreu gagne du terrain face à des Palestiniens chaque jour plus isolés et diabolisés. A l’étranger, on accepte de plus en plus, même si c’est parfois à contrecœur, la politique unilatérale d’Israël.

L’importance de cette « Intifada du mur » tient surtout à son influence à long terme. Les expériences de protestation de masse non violentes, fragiles et à petite échelle, qui avaient joué un rôle marginal au début de la seconde Intifada, semblent s’enraciner et commencer à porter des fruits. A mesure que les chances d’une paix juste en Palestine s’amenuisent et que les Palestiniens de Cisjordanie s’habituent à vivre dans des enclaves (2) entre barrières et murs, les manifestations pacifiques fraient de nouvelles voies pour l’avenir. Et elles sèment, de part et d’autre, les graines de futurs combats communs.
 
Misère sociale et profits rapides
 
Au total, 200 personnes ont été blessées à Bil’in lors de la dispersion violente de manifestations, et de nombreuses autres ont été arrêtées sous divers prétextes. L’armée israélienne, les gardes-frontières, la police ainsi que des sociétés privées de sécurité ont été mobilisés contre des manifestants aux mains nues. Matraques, bombes lacrymogènes, balles en caoutchouc et tirs à balles réelles firent de nombreuses victimes (3). Du côté israélien, on admet que des agents provocateurs, issus de forces spéciales (appartenant à l’unité Massada), se sont infiltrés, se faisant passer pour des Arabes, dans ces manifestations pacifiques afin d’inciter leurs participants à recourir à la force (4). Seule la détermination des membres du comité populaire a empêché que ces provocations ne conduisent à une escalade incontrôlable. En réalité, le mur a besoin d’une protection renforcée – contre l’opposition pacifique des villageois palestiniens et de leurs alliés. Car il est là pour permettre un grand projet colonial : Modi’in Illit.
On évoque souvent l’occupation israélienne dans des termes empruntés aux conflits interétatiques (et la création de l’Autorité palestinienne n’a fait que renforcer cette tendance). Pourtant, il s’agit, au fond, d’un conflit colonial. Les gestes symboliques, les initiatives diplomatiques et les déclarations publiques s’évanouissent sur le terrain devant les faits bruts : puits et oliveraies, bâtiments et routes, émigration et implantation. C’est le paysage même qui se trouve radicalement bouleversé, et non les seules frontières politiques. Le contrôle militaire exercé par Israël depuis 1967 a créé un cadre favorable au renforcement de ce mécanisme colonial. Implantations, clôtures et routes en sont les signes les plus flagrants – les colonies constituant l’obstacle le plus sérieux à la création d’un Etat palestinien viable, véritablement indépendant. De 1967 à 2006, on estime que l’Etat hébreu a fait construire environ 40 000 logements en Cisjordanie pour un coût de 4,3 milliards de dollars. Et, en janvier, le nombre de colons implantés dans les territoires occupés – hors Jérusalem –, dont le Golan, dépassait les 250 000 (5).
Généralement condamnées, les colonies israéliennes dans les territoires occupés sont rarement étudiées. Pour savoir à qui profite le projet colonial et pourquoi les gens ordinaires s’y rallient, il faudrait pourtant regarder de plus près leur composition et leur économie. Modi’in Illit est un cas révélateur à plusieurs égards. C’est d’abord une entreprise menée, non par des colons messianiques et leurs représentants politiques, mais par une alliance hétérogène entre promoteurs immobiliers intéressés par les terrains, investisseurs capitalistes à l’affût de profits et politiciens favorables à la colonisation. C’est l’une des rares implantations qui a continué de s’étendre pendant la seconde Intifada. Elle n’abrite pas des nationalistes purs et durs, mais essentiellement des familles nombreuses ultraorthodoxes, qui, peu concernées par le sionisme politique et même par Israël, recherchent avant tout de meilleures conditions de vie. Y convergent misère sociale, profits rapides et dépossession impitoyable.
Modi’in Illit, qui s’appelait à l’origine Kiryat Sefer, ne doit pas sa création (1996), comme la plupart des colonies, à une alliance entre autorités gouvernementales, organisations sionistes et mouvements de colons extrémistes : l’initiative vint d’entrepreneurs privés, après les accords d’Oslo de 1993 et à un moment où la privatisation de l’économie s’intensifiait en Israël. C’est l’exemple type d’un nouveau style d’implantation coloniale, dirigée par des capitaux privés et soutenue par l’Etat. Le conseil local a accordé – indiquent les rapports de la Cour des comptes – un traitement de faveur aux promoteurs immobiliers : avantages spéciaux, dispenses en matière de réglementations de la construction, réductions d’impôts, etc. Des milliers de logements ont été bâtis en violation manifeste de la loi, avec l’approbation post facto du conseil local, qui a blanchi ces constructions illégales en réajustant rétroactivement le plan d’urbanisme (6). Dans le « Far Est » israélien, l’urgence politique de la colonisation va de pair avec des profits rapides pour les investisseurs.
Selon une enquête menée en 1998, l’ensemble du domaine de Brachfeld, par exemple, sur les terres de Bil’in, a été érigé sans permis de construire – et pourtant aucune maison n’a été démolie ensuite. Une grande partie des eaux usées se déverse dans la rivière Modi’in, polluant les ressources aquifères locales. Cela ne résulte pas de la corruption ou d’une mauvaise gestion, mais d’une dimension structurelle de la frontière coloniale : l’implantation non réglementée offre la possibilité de vastes profits aux dépens de l’environnement.
Les habitants palestiniens de Bil’in font face à une puissante alliance entre intérêts politiques et économiques. Deux quartiers doivent être construits sur les terres qui leur ont été confisquées. L’un d’eux, Green Park, a été confié à Dania Cebus, une filiale de l’Africa Israel Group, propriété d’un des hommes d’affaires les plus influents d’Israël, M. Lev Leviev (7) : ce projet colossal de 230 millions de dollars prévoit la construction de 5 800 appartements. Or les bénéfices d’exploitation réalisés par l’Africa Israel ont enregistré une hausse de 129 % au cours des trois premiers trimestres de 2005 (8). D’autres grandes entreprises du bâtiment ont rejoint M. Leviev. Autant d’investissements qui dépendent du tracé du mur, censé couper les villageois de Bil’in de leurs terres et assurer la « sécurité » des nouveaux quartiers. Comme dans de nombreuses autres colonies installées entre la « ligne verte » (la frontière israélienne d’avant 1967) et la « clôture de sécurité », cette implantation complète le processus d’annexion et valorise les investissements immobiliers.
Le Custodian of Absentee Property (Conservateur des biens des absents) et le Land Redemption Fund (Fonds de rachat des terres) se prétendent les propriétaires légaux des terres sur lesquelles se construit l’un de ces quartiers. Organisme gouvernemental chargé de gérer les « terres des absents », le Custodian sert en réalité à accaparer les terres palestiniennes appartenant à des réfugiés en Israël et, plus récemment, dans les territoires occupés. Des organisations israéliennes de défense des droits humains ont découvert qu’il sert de prête-nom au fonds des colons lors de « transactions tournantes ». Quant au Land Redemption Fund, créé il y a une vingtaine d’années, il se spécialise dans le rachat de terres dans des zones d’extension de colonies. Au nombre de ses fondateurs figure M. Era Rapaport, l’un des organisateurs du réseau terroriste opérant dans les territoires occupés au début des années 1980 – il a passé plusieurs années en prison pour la tentative d’assassinat dans laquelle le maire de Naplouse, M. Bassam Chakaa, perdit ses deux jambes (9).
Deux journalistes israéliens ont enquêté minutieusement sur les méthodes d’acquisition de ce fonds, dont « le réseau de renseignement se compose d’anciens collaborateurs [palestiniens] qui sont retournés dans leur village après avoir été grillés, d’agents israéliens des services de sécurité générale à la retraite, qui fournissent des renseignements moyennant rétribution (...) et d’anciens gouverneurs militaires [qui utilisent leurs connexions dans les villages ». Des hommes de paille arabes servent d’intermédiaires : ils se font passer pour des acheteurs, alors que les terres sont acquises grâce à « des fonds provenant de millionnaires juifs de droite comme Lev Leviev et le magnat suisse Nissan Khakshouri (10) ».
 
Attirer des colons « non idéologiques »
 
Des méthodes semblables ont été employées pour confisquer les terres de Bil’in (11). Ainsi, le plan colonial mêle inextricablement économie et politique. Parmi les donateurs du Fonds, on retrouve les capitalistes qui se chargent de la construction et de la promotion immobilière dans d’autres colonies. Ceux-ci versent des sommes considérables aux colons extrémistes, par conviction politique mais aussi dans l’attente de gros profits.
Les secteurs où le Fonds choisit de se concentrer ont également leur importance : son projet principal est de « brouiller la “ligne verte” en reliant les implantations [en Cisjordanie] aux communautés à l’intérieur de la ligne et en étendant ces communautés en direction des territoires [occupés] » afin d’« établir des faits sur le terrain (12) ». Cela s’inscrit dans une opération plus vaste encore, conçue originellement par M. Sharon, qui est en cours depuis les années 1980 pour dissoudre la « ligne verte » en créant des implantations destinées à des colons « non idéologiques » à proximité des centres économiques d’Israël. Bloqué par la seconde Intifada, ce projet a repris progressivement en 2003, avec l’achèvement de certaines parties du mur, qui a conduit à l’annexion de facto de zones se trouvant entre la clôture et Israël. En faisant disparaître des communautés derrière le mur, on peut promettre aux investisseurs comme aux colons un niveau de vie plus élevé dans un espace sécurisé. Le nettoyage ethnique n’est pas nécessairement spectaculaire...
Les colonies israéliennes adjacentes au mur de séparation revêtent une importance stratégique. Elles complètent le système de clôtures et de barrières prévu par Israël pour annexer certaines parties de la Cisjordanie. Mais elles constituent également le lieu stratégique où prend forme une puissante alliance politique et économique entre capitaux, groupes de colons hétérogènes et hommes politiques au pouvoir.
La « coalition du mur » qui dirige actuellement Israël ne date pas des dernières élections. Rassemblée autour de l’héritage de M. Sharon, elle regroupe les adeptes de l’annexion progressive (« Israël doit garder les blocs de colonies ») et ceux d’une expansion coloniale « raisonnable » (qui n’ont pas de mal à faire bonne figure à côté des « méchants » colons idéologiques désinhibés). Placée sous le double drapeau de la séparation ethnique et de la privatisation de l’économie, cette alliance ne promet pas la paix aux Israéliens, mais une pacification unilatérale liée à une annexion partielle qui démembrera la Cisjordanie et en divisera le reste en trois enclaves clôturées.
Si cette alliance s’est formée récemment dans l’arène politique (ses partisans n’appartiennent pas seulement à Kadima, le parti de MM. Sharon et d’Ehoud Olmert), elle a construit ses fondements économiques et sociaux bien avant sur les collines de Cisjordanie. Elle regroupe les colons, les organismes d’Etat qui financent les clôtures, des sociétés immobilières et des entreprises high-tech – la vieille économie et la nouvelle. Les implantations actuellement bâties ou étendues à l’ombre du mur en sont l’expression.
C’est précisément parce qu’elles ne reposent pas seulement sur la ferveur messianique de colons fanatiques, mais répondent aussi à des besoins sociaux – qualité de vie pour la bourgeoisie, emplois et logements subventionnés pour les défavorisés – que ces implantations élargissent la base sociale du mouvement de colonisation et y rallient d’autres intérêts : véritables profiteurs du mur, entrepreneurs, capitalistes et colons des classes supérieures à la recherche d’une meilleure qualité de vie dans de nouveaux ghettos dorés, loin des pauvres, et protégés des Palestiniens (13).
Les colonies juives n’ont cessé de grossir durant les années qui ont suivi les accords d’Oslo : le nombre de leurs habitants a plus que doublé entre 1993 et 2000. Mais, à y regarder de plus près, cette croissance a eu pour principal théâtre quelques implantations importantes où vivent des colons « non idéologiques » : immigrés de Russie et d’Ethiopie installés là par les autorités, habitants de banlieues pauvres aspirant à vivre mieux et familles nombreuses ultraorthodoxes à la recherche de logements subventionnés. Ces gens n’ont rallié le projet colonial qu’à la fin des années 1990, à contrecœur, poussés par les privatisations et le démantèlement rapide de l’Etat-providence en Israël. Modi’in Illit et Betar Illit comprennent à elles seules plus du quart des colons de Cisjordanie, essentiellement des juifs ultraorthodoxes. Alors que les autres colonies disposent d’un statut socio-économique supérieur à la moyenne israélienne, ces deux-là sont les plus pauvres communautés juives (14).
Comme un spécialiste l’expliquait à un journaliste en septembre 2003, c’est la crise du logement en Israël qui a incité ces familles à venir s’installer là : « Leur situation était si désespérée qu’elles étaient prêtes à aller n’importe où. » Et le porte-parole du conseil des colons de Modi’in Illit de confier : « Même si elles ne sont pas venues ici pour des raisons idéologiques, elles ne renonceront pas à leur maison si facilement (15). » Voilà comment on transforme des gens en colons malgré eux. Le maire de Betar Illit a avoué au même journaliste qu’on envoyait les ultraorthodoxes dans les territoires occupés contre leur volonté pour en faire de la « chair à canon ». Maintenant que le mur approche, les colons de Modi’in Illit et de Betar Illit pourraient placer leurs espoirs en lui – ils en attendent la sécurité et s’identifient du coup à l’entreprise de dépossession des Palestiniens.
Mais, si l’extension des colonies se nourrit de l’érosion des droits sociaux en Israël, les conflits sociaux dans l’Etat hébreu ont des conséquences directes sur l’avenir de l’occupation car ils mettent en évidence le lien sous-jacent entre la lutte anticoloniale – contre le vol des terres palestiniennes et l’implantation de nouvelles colonies – et la lutte pour la justice sociale au sein même des frontières d’Israël.
 
Le Monde-diplomatique, août 2006
Par Gadi Algazi
Professeur d’histoire à l’université de Tel-Aviv et cofondateur de l’association judéo-arabe Taayoush (Vivre ensemble).
 
Notes
 
(1) Un dounam égale un dixième d’hectare, soit 1 000 mètres carrés.
(2) Amira Hass, « Israeli restrictions create isolated enclaves in West Bank », et « Four types of enclaves in the West Bank », Haaretz, Tel-Aviv, 24 mars 2006.
(3) Meron Rapoport, « Symbol of struggle », Haaretz, 10 septembre 2005.
(4) Meron Rapoport, « Bil’in residents : undercover troops provoked stone-throwing », Haaretz, 14 octobre 2005 ; David Ratner, « Bil’in protesters say bean bags are latest riot-control weapon », Haaretz, 21 octobre 2005.
(5) Haaretz, 8 janvier 2006.
(6) Cf. « Israel’s State comptroller’s report », no 51 A (2000), Israel Government Printing Office, Jérusalem, p. 201-218.
(7) M. Leviev a bâti sa fortune sur l’exploitation des diamants d’Afrique du Sud et en utilisant son appartenance à la secte ultraorthodoxe des Loubavitch. Sa compagnie se vante d’avoir été « pionnière dans l’établissement de ghettos dorés » en Israël. Elle gère par ailleurs des centres commerciaux et s’apprête à réaliser la première prison privée en Israël. Cf. Aryeh Dayan, « Leviev promises to treat his prisoners nicely », Haaretz, 28 novembre 2005.
(8) Données récentes : http://maariv.bizportal.co.il
(9) Shalom Yerushalmi, « Every prime minister who gave away Eretz Israel was hurt » (interview d’Era Rapaport), Maariv, Tel-Aviv, 5 avril 2002.
(10) Shosh Mula et Ofer Petersburg, « The Settler National Fund », Yedioth Aharonoth, Tel-Aviv, 27 janvier 2005 (traduction anglaise : www.peacenow.org/hot.asp?cid=247).
(11) Akiva Eldar, « Documents reveal West Bank settlement Modi’in Illit built illegaly », Haaretz, 3 janvier 2006 ; et « State mulls criminal probe into illegal settlement construction », Haaretz, 8 janvier 2006.
(12) Shosh Mula et Ofer Petersburg, op. cit.
(13) Oren Yiftachel, « Settlements as reflex action », dans Rafi Segal et Eyal Weizman (sous la dir. de), A Civilian Occupation : The Politics of Israeli Architecture, Babel, Tel-Aviv, et Verso, Londres et New York, 2003, p. 32-38.
(14) The Israel Central Bureau of Statistics, « Characterizing local councils and ranking them according to the socio-economic position of their population », février 2004. Les Arabes d’Israël sont les plus pauvres des citoyens. Et, parmi les dix communautés les plus pauvres du pays, figurent huit villages bédouins et deux communautés juives : Modi’in Illit et Betar Illit.
(15) Tamar Rotem, « The price is right », Haaretz, 26 septembre 2003.

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1 octobre 2006 7 01 /10 /octobre /2006 11:17


Les mesures fiscales

favorisent les plus riches


Budget 2007 . Pour le secrétaire national du SNUI, l’attaque contre la progressivité de l’impôt sur le revenu amplifie les inégalités et favorise l’accumulation des patrimoines.


Pourquoi parlez-vous d’un « véritable basculement du système fiscal » ?

Vincent Drezet. L’imposition des revenus a beaucoup évolué depuis cinq ans. Premièrement, l’impôt sur le revenu (IR) a vu ses taux abaissés et, en 2007, le gouvernement veut en réduire le nombre de tranches. La progressivité de l’IR est donc attaquée en tendance et en structure. Deuxièmement, l’importance des niches fiscales a augmenté. Certaines ont été créées, comme le PERP (plan d’épargne retraite populaire), et d’autres ont vu leur poids augmenter, comme la réduction d’impôt pour emploi d’un salarié à domicile. La réévaluation de son plafond n’a bénéficié qu’aux classes très aisées.


Le gouvernement présente ses mesures fiscales en termes de redistribution du pouvoir d’achat supplémentaire

Vincent Drezet. Pas du tout. La tendance de l’imposition des revenus est de favoriser environ les 10 % des ménages les plus riches. Ce n’est pas du pouvoir d’achat en plus pour ceux qui consomment, mais une capacité d’épargne supplémentaire pour ceux qui épargnent déjà beaucoup. Ces éléments fiscaux s’adressent à certaines catégories seulement.


Quelles sont les principales évolutions pour un ménage au revenu moyen ?

Vincent Drezet. Un tel ménage, au contraire, connaît un alourdissement des prélèvements. La CSG a augmenté en 2004. La taxe d’habitation ou la taxe d’enlèvement des ordures ménagères augmentent, elles, de façon continue. Le pouvoir d’achat des revenus moyens est réellement attaqué. Pour un revenu médian (1), les augmentations de CSG représentent 200 euros puisque la CSG n’est plus calculée sur 95 % du salaire, mais sur 97 %. Il faudrait ajouter les hausses de la taxe d’habitation, par exemple. Par contre, les baisses d’impôt ne représentent que 100 euros. L’alourdissement de la CSG rapporte 1 milliard de plus qu’auparavant au gouvernement.


Le gouvernement présente ses réformes fiscales comme encourageant l’activité et le dynamisme économique...

Vincent Drezet. Au contraire. D’une part, il y a un basculement, à niveau de prélèvements obligatoires à peu près constant, avec une diminution de la part des plus riches et des entreprises dans l’impôt et une augmentation de la part des classes moyennes notamment. D’autre part, l’imposition des patrimoines a été revue à la baisse. En 2003, la loi d’initiative économique a institué une exonération sur l’ISF, exonération amplifiée l’année dernière. Sur les successions, un abattement général de 50 000 euros a été créé et l’abattement de 46 000 euros a été revalorisé à 50 000 euros. Sarkozy, à l’origine de cette mesure, avait à l’époque dit vouloir faciliter la transmission d’un patrimoine accumulé tout au long d’une vie. Il oubliait de dire qu’il y avait déjà moins de 25 % des successions qui étaient taxables du fait d’abattements préexistants. Les mesures fiscales de Nicolas Sarkozy n’ont donc bénéficié qu’à moins d’un quart des successions, celles des plus riches. Coté impôt sur les donations, Sarkozy, encore, a introduit une donation en franchise d’impôt. Cette mesure s’adressait à ceux qui avaient déjà épuisé leurs droits à abattements antérieurs, c’est-à-dire moins de 10 % des contribuables.


Quels sens donnez-vous alors à la politique fiscale depuis cinq ans ?

Vincent Drezet. Une petite partie de la population, très riche, a pu transmettre du patrimoine en franchise d’impôt. Ce sont des recettes en moins au budget. Surtout, ces allégements d’impôts sur le revenu et le patrimoine aggravent considérablement les inégalités sociales. La politique fiscale a donc favorisé l’accumulation et la rente plutôt que l’activité économique. C’est drôle de se rappeler qu’à une certaine époque, même les libéraux étaient, au contraire, pour la taxation de la rente pour permettre, d’après ce qu’ils disaient à l’époque, le dynamisme économique.

Sébastien Ganet


(1) Le revenu médian sépare

la population exactement

en deux parties égales.


Source http://www.humanite.fr


 

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22 septembre 2006 5 22 /09 /septembre /2006 19:57
Interview et blog de Clémentine
 
de politicshow

L’interview faite le 10/09/2006 par la sympathique équipe de nuesblog :

"(...) Des sollicitations, notamment en région" lors de meetings, lui avaient "donné l’idée" de sa candidature. Dimanche dernier, lors d’une réunion nationale de quelque 460 collectifs locaux pour un rassemblement de la gauche antilibérale à la Bourse du travail de Saint-Denis, Clémentine Autain n’avait pas exclu sa candidature, au côté de noms tels que José Bové ou Yves Salesse (ndlr > et Olivier Besancenot ou encore Marie-Georges Buffet). Ils ont été rejoints vendredi par le député communiste Patrick Braouezec." (AP le 15 septembre 2006)

C’est à notre micro que Clémentine répond ici. La discussion date de "ce fameux dimanche" 10 septembre, alors que près d’un millier de personnes se rassemblaient à Saint Denis pour une candidature unitaire antilibérale.

Les idéologies ont fait long-feu. Gauche-droite ne veulent plus rien dire ? Ceux présents ce jour-là estiment que c’est entre le choix du libéralisme à tout prix et son refus catégorique que se joueront les prochaines échéances électorales, et pas seulement présidentielles.

Comme raconté et illustré ici, Marie-Georges Buffet sera discrète voir fuyante (ce qui sera également et plus explicitement le cas à la fête de l’Huma ce week-end). José Bové restera disponible et très attentifs à ces (ses ?) troupes qui s’encanaillaient. Olivier Besancenot jouera comme José Bové et Clémentine Autain le jeu de ces questions jetées dans l’arène d’un meeting.

Clémentine avait depuis longtemps piqué ma curiosité. Nous la retrouverons prochainement pour un repas-débat en tête à tête.

Vous rêviez de passer quelques instants avec Clémentine Autain ? Vous ne connaissiez pas cette battante-là ? Voici 10 minutes et 12 secondes d’une "Minute" (plan-séquence) que nous avons choisi de ne pas couper.

"Les médias nous ont un peu enterré, comme ils nous avaient enterré lors de la campagne du référendum" (ndlr : le non de gauche fera 35%).

Clémentine Autain, 33 ans, directrice de "Regards", co-fondatrice de Mix-Cité, auteur de "Alter Egaux" et "Les droits des femmes", adjointe au maire de Paris chargée de la jeunesse, conseillère de Paris dans le XVIIe arrondissement, filmée et interviewée la semaine dernière dans le cadre du tournage du PoliTIC’Date à l’Alternative Unitaire (émission en ligne prochainement)...

Co-interview avec mes collaboratrices ( !) de France Info et France Culture. A la fin de l’interview celles-ci sont parties (6mn) et Patrick Braouezec rentre dans le champs (9mn).

http://www.dailymotion.com/visited/...

Le blog de Clémentine, tout chaud :

http://clementineautain.fr

http://www.alternativeunitaire2007.org


De : politicshow
jeudi 21 septembre 2006







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19 septembre 2006 2 19 /09 /septembre /2006 22:12
Deux adhérentes de l'association France-Palestine Solidarité 06 vont participer à une mission de cueillette des olives au mois de novembre prochain. Ces missions ont pour but d'aider les paysans à récolter mais surtout de les protéger et de leur faciliter l'accès à leurs champs. Elles sont très importantes dans le contexte actuel. Nous ouvrons donc une souscription pour acheter les billets d'avions de ces deux militantes. Le texte ci-dessous peut être reproduit et utilisé largement auprès de vos ami-e-s.



AFPS 06

13, Rue Amiral de Grasse

06000 NICE

 

Missions

Cueillettes des olives

Palestine Octobre 2006


Ces missions, étroitement liées au projet de développement du secteur oléicole soutenu par l’AFPS nationale, auront lieu cette année dans le district de Salfit.


Cette région de Salfit nous intéresse tout particulièrement puisque nous avons pour objectif d’aider à la modernisation de l’un de ses moulins


Rappelons qu’ outre le mur d’annexion qui s’étire sur toute la région, elle est criblée de colonies israéliennes (une quinzaine autour d’Ariel) et enfermée par une route coloniale les reliant entre elles.


Une nouvelle fois, expulsion, annexion , saccage. interdiction pour les fermiers de se rendre dans ce qu’il reste de leurs champs. En conséquence, depuis 5 ans une production agricole en baisse.


Il est indispensable que des volontaires internationaux soient présents pour favoriser le bon déroulement de la cueillette 2006.


Deux groupes du Sud-Est se succèderont en 2 fois 10 jours du 27 octobre au 17 novembre.

Deux personnes de notre comité se sont portées volontaires pour le 1er groupe mais ne peuvent supporter entièrement les frais de mission (billet d’avion à ce jour 450 € + 15 à 20 € / jour et par personne, pour déplacements, nourriture et contribution à l’hébergement).


POUR RENDRE POSSIBLE LEUR DEPART NOUS SOLLICITONS VOTRE AIDE MILITANTE SOUS FORME DE DONS (10 € , 20 €, 30 € ou plus)


Ces missions sont coordonnées par Jean-Claude Perron de l’AFPS Ardèche et Catherine Shammas, Membre des CCIPPP (Campagne Civile Internationale de Protection du Peuple Palestinien)qui ont fixé les réunions de préparation le dernier week-end de septembre à Montélimar.


Nous vous remercions de votre participation et vous tiendrons informés de la suite de cette initiative.


AGIR, TEMOIGNER, ROMPRE L’ISOLEMENT DES PALESTINIENS, CREER DES LIENS


Nom :……………………………………


Je fais un DON de : €

Pour l’opération

« MISSIONS .CUEILLETTES  »

Adresse :………………………………………


Code Postal : ………….Ville :………………………………………..




Le / / Signature :



Chèque à rédiger à l’ordre de l’AFPS 06 – (Mention : MISSIONS CUEILLETTES)





Un certificat de souscription vous sera envoyé, vous permettant de bénéficier des réductions fiscales relatives aux dons aux associations


14/09/2006

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17 septembre 2006 7 17 /09 /septembre /2006 23:01
L’état actuel de la théologie de la libération en Amérique latine
par François Houtart
14 septembre 2006

1. Rappel de la nature de la théologie de la libération

Il s’agit bien d’une théologie, c’est-à-dire d’un discours sur Dieu. Cependant, la démarche est spécifique, car elle est explicitement contextuelle. On pourrait dire que toute théologie est contextuelle, puisqu’elle est produite dans une culture et dans des conditions précises. Ce qui différencie la théologie de la libération d’autres courants de pensée, c’est le fait de reconnaître explicitement que sa démarche est liée au contexte socioculturel dans lequel elle s’exprime. D’autres théologies avaient affirmé le même principe, par exemple la théologie de Jean-Baptiste Metz, de l’Université de Munster en Allemagne ou la théologie des réalités terrestres, de Gustave Thills à l’Université catholique de Louvain.

La théologie de la libération prend comme point de départ la situation des opprimés. C’est ce qu’on appelle un "lieu théologique", c’est-à-dire la perspective au départ de laquelle se construit le discours sur Dieu. Un Dieu d’amour ne peut exister avec l’injustice, l’exploitation, la guerre. Donc, comme le disait un théologien récemment, il s’agit d’une théologie qui ne se demande pas si Dieu existe, mais où il se trouve ? C’est la réalité des luttes sociales et l’engagement des chrétiens, en faveur de la justice, qui forment la base de l’élaboration de la pensée et du discours.

Une telle démarche exige tout d’abord une analyse sociale. Nous vivons dans une société complexe, mondialisée, qui ne se comprend pas à première vue. L’utilisation d’un instrument d’analyse est donc indispensable pour comprendre les mécanismes de l’oppression et de l’injustice et donc pour dépasser une réaction purement morale face à la souffrance, sans se demander pourquoi celle-ci existe. L’autre nécessité est celle d’une herméneutique, c’est-à-dire la recherche du sens des documents fondateurs et de l’histoire du groupe chrétien et de ses traditions. Il n’est en effet pas possible de se situer de manière rationnelle, comme l’exige toute démarche théologique, sans replacer dans leur contexte historique, sémantique, culturel, ce qui a construit l’univers des références des croyants. La recherche du sens des écrits fondateurs utilise la sémantique, l’exégèse et les sciences humaines. L’histoire du christianisme et de l’Eglise catholique en particulier, s’appuie sur les instruments classiques de la discipline. Quant au point de référence contemporain, les situations humaines d’injustices, elles relèvent de la double démarche d’une description et d’une explication.

D’où la question de savoir de quelle réalité on parle et quelle est l’analyse que l’on utilisera pour la connaître ? En Amérique latine, où naît la théologie de la libération, la situation est celle de l’oppression sociale. A cette époque, c’est-à-dire à la fin des années 1960, la théorie critique principale d’analyse est celle de la dépendance. Il s’agit d’analyser et d’expliquer les phénomènes sociaux latino-américains, à la lumière de la situation de périphérie du continent, vis-à-vis d’un capitalisme central, principalement situé au Etats-Unis. La théologie de la libération s’appuya sur ce courant analytique, pour construire sa propre démarche. La pauvreté, la misère, l’oppression en Amérique latine ne pouvaient pas être détachés d’un ensemble plus vaste, dont les logiques se situaient dans le rapport centre - périphérie. C’était un choix, non arbitraire, car considéré comme la meilleure manière de lire la réalité sociale et de la comprendre, pour, ensuite, l’exprimer en termes théologiques.

Pour la théologie c’est un renversement de la logique de la démarche habituelle. En effet, traditionnellement, cette dernière est déductive, c’est-à-dire qu’elle part de la révélation divine contenue dans les textes sacrés, pour ensuite en tirer toutes les applications logiques et concrètes au niveau de la réalité. Au contraire, la théologie de la libération part d’une démarche inductive, qui l’amène à construire une pensée spécifique religieuse, en partant du réel et de la pratique sociale. Un tel trajet intellectuel introduit inévitablement un élément de relativité dans le discours théologique. Il ne réduit pas ce dernier au statut épistémologique des sciences humaines, mais il se construit au départ de ces dernières, impliquant par-là que la quête du sens religieux peut changer d’orientation selon les situations et la manière dont on les analyse. Le discours n’est donc plus dogmatique, il part d’une réalité empirique.

Par ailleurs, une telle orientation réduit évidemment le champ d’intervention de l’autorité religieuse dans l’interprétation des écritures et de la tradition. La hiérarchie ecclésiastique n’a plus le monopole de l’herméneutique religieuse, puisque cette dernière prend en compte les réalités sociales, analysées d’un point de vue bien spécifique, celui des opprimés et choisissant le type d’analyse le plus adapté à cette perspective.

Dans le christianisme, un tel choix (préscientifique) n’est pas arbitraire. L’esprit de l’évangile va dans ce sens, Jésus a fait une option bien précise, en faveur des pauvres et contre tous les pouvoirs d’oppression. Serait-il donc possible d’envisager qu’une démarche théologique chrétienne puisse prendre une voie contraire, que ce soit consciemment ou inconsciemment ? C’est le point de départ de la théologie de la libération.

Tout en n’étant pas seulement une éthique sociale comme nous le verrons plus loin, elle accorde à cet aspect une place centrale. En effet, en choisissant un instrument d’analyse qui s’exprime en termes de classes sociales et non de strates sociales, elle change les perspectives traditionnelles de la doctrine sociale de l’Eglise. Cette dernière, reflétée très généralement dans la pensée sociale des autres confessions chrétiennes et des religions en général, tend implicitement à analyser la société en termes de groupes sociaux superposés, mais non liés entre eux de manière structurelle. Il en résulte que le bien commun, prôné par l’ensemble des systèmes religieux, consiste à demander à chacun de contribuer, en son lieu et place, au bien-être de l’ensemble, sans remettre en question de manière explicite la structure de la société, qui attribue des places bien particulières à chacun de ces groupes sociaux.

Voilà pourquoi, la théologie de la libération adopte une analyse structurelle de la société, dont le courant de pensée marxiste a été un des principaux porteurs, et qui met en valeur les contradictions sociales, expliquant ainsi les inégalités et les injustices.

Mais une telle théologie va bien au-delà. Elle est aussi une christologie, c’est-à-dire une lecture de la vie de Jésus comme acteur social dans sa propre société, la Palestine de son temps et une ecclésiologie, c’est-à-dire une théologie de l’Eglise, analysée également dans ses réalités historiques et sociales. Elle joint à son palmarès, une réflexion sur la liturgie et ses aspects socioculturels, une théologie pastorale, analysant les moyens d’encadrement religieux dont disposent les Eglises et une spiritualité impliquant la lecture sociale du réel et l’engagement des chrétiens en fonction de leur foi.

Il n’est guère étonnant que la théologie de la libération ait suscité de fortes oppositions à l’intérieur des Eglises chrétiennes et surtout de l’Eglise catholique. D’une part, la démarche théologique remettait en question l’ensemble d’une lecture dogmatique et donc la position de l’autorité religieuse définie comme unique et exclusif garant de l’orthodoxie. Mais d’autre part, l’utilisation de l’analyse marxiste, comme instrument de découverte et d’explication des sociétés, faisait aussi l’objet d’une contestation radicale basée sur l’amalgame entre le marxisme comme instrument d’analyse et de changement des sociétés et l’athéisme comme condition de son utilisation.

Selon le Cardinal Ratzinger, celui qui utilise l’analyse marxiste finit inévitablement par adopter une attitude athée. Il est vrai que l’établissement de l’athéisme, comme véritable "religion d’Etat" dans les pays communistes, brouillait les cartes. Mais on oubliait deux choses : d’une part que les pays communistes avaient abandonné l’analyse marxiste de leur propre société, précisément dans une démarche dogmatique qui allait contribuer à leur chute et d’autre part que Marx avait reproché aux partisans de "l’athéisme radical", de conserver dans leur démarche de philosophie sociale un langage théologique, mais à l’envers. Il en résulta des condamnations et la marginalisation des théologiens de la libération, allant de l’interdiction d’enseigner et de la censure de leurs écrits jusqu’à la réduction à l’état laïc et même l’excommunication (dans le cas du Sri Lankais Tissa Balasuriya).

Une analyse plus poussée montre que le problème n’était pas uniquement d’ordre ecclésiastique. Il était aussi politique. On assistait en effet, à ce moment, à une série de révoltes au sein même de la classe ouvrière dans les pays de l’Est, principalement en Pologne. Cela déboucha sur une alliance de fait entre d’une part le président Reagan, qui finançait de manière ouverte ou occulte le mouvement Solidarnosc, via des organes catholiques et d’autre part le Saint-Siège qui condamnait la théologie de la libération, position qui ne pouvait que plaire aux Républicains américains, qui avaient fixé comme un des objectifs de leur lutte politique, la théologie de la libération en Amérique latine (Charles Antoine, 1999).

2. Les nouveaux sujets ou "lieux théologiques"

La redéfinition du sujet socio-économique

Comme nous l’avons vu précédemment, les débuts de la théologie de la libération étaient très liés dans leur lecture du social à la théorie de la dépendance. Or, cette dernière fit l’objet de certaines critiques, notamment le fait d’avoir mis l’accent trop exclusivement sur le rapport centre-périphérie et pas assez sur les sources internes des différences sociales. Une nouvelle pensée se fit jour progressivement, dont les théologiens prirent connaissance et qui les obligea à repréciser un certain nombre des points de départ de leur discours spécifique. Cela ne changeait rien à l’orientation fondamentale, mais bien à la hiérarchie des responsabilités sur le plan de l’éthique sociale.

Il y eut ensuite une période de silence, provoquée par divers éléments. Ce fut le début de l’ère néolibérale de l’Amérique latine, avec l’installation de ce que l’on appela les démocraties surveillées. La chute du mur de Berlin provoqua une crise des paradigmes des sciences sociales, crise plus politique et psychologique que réelle, mais qui affecta l’ensemble de la réflexion dans ce domaine. Il y eut en même temps une nouvelle problématique, celle de la mondialisation, à partir du Consensus de Washington, fin des années 1970.

On découvrait progressivement qu’en Amérique latine les nouvelles décennies de 1980 et 1990 signifiaient une relative décroissance, même en utilisant pour la mesurer, les paramètres de la pensée unique et que se produisait un accroissement des inégalités. Comme partout ailleurs, une petite proportion de la population voyait ses revenus et ses possibilités de consommation s’accroître, parfois de manière spectaculaire, alors que la majorité stagnait ou s’enfonçait dans la pauvreté et la misère, le tout renforcé par un accroissement démographique important. Même si, selon les statistiques officielles, la pauvreté diminuait relativement, le nombre de pauvres ne faisait qu’augmenter. C’est ainsi que de nouveaux auteurs se manifestèrent, en plus de ceux qui avaient déjà écrit dans les années précédentes (Gustavo Gutierrez, Hugo Assmann, Juan Luis Segundo, Leonardo Boff, etc.). Il s’agit entre autres de John Sobrino, Ignacio Ellacuria, Enrique Dussel, Franz Hinkelammert, J. Mo Sung, Ivone Gebara.

Les nouvelles thématiques

Une série de nouvelles thématiques virent le jour à partir des décennies de 1980 et de 1990. Sans entrer dans les détails, il est intéressant d’en faire une nomenclature, permettant de se faire une idée de la diversité des sujets traités, en fonction des changements sociaux du continent et de la naissance ou du développement de mouvements sociaux spécifiques.

Critique de la rationalité économique

La réflexion qui a suivi le développement néolibéral de l’économie mondial et ses effets sur l’Amérique latine a provoqué une nouvelle réflexion, basée sur le caractère dogmatique de "la pensée unique". D’une part, le discours économique est un analysé comme un discours religieux, partant de principes absolus et s’appliquant ensuite à la réalité, redécouvrant ainsi une méthode déductive, digne des meilleurs dogmatismes. Que l’on pense au discours de Michel Camdessus, l’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) ou, plus encore, à celui Michael Novak, le penseur américain, affirmant que la capitalisme est la forme la plus adaptée à la perspective socio-économique du christianisme. D’où une série de publications, telles que celle de Franz Hinkelammert : "Les armes idéologiques de la mort" (1978) ; "L’idolâtrie du marché" (1989), "Sacrifices humains et sociétés occidentales" (1991) ; J. Mo Sung, "L’idolâtrie du capital et la mort des pauvres" (1991) ; Julio de Santa Ana "La pratique économique comme religion", etc.

La deuxième ligne de pensée s’est construite au départ de l’hégémonie du marché. A l’encontre de l’économiste de Chicago, Milton Friedman, prétendant que l’économie est une discipline neutre, plusieurs théologiens affirment au contraire, le caractère éthique de l’économie. En effet, l’économie néolibérale promeut certaines valeurs, présentées comme suprêmes, principalement la compétitivité et l’efficacité. Or ces dernières aboutissent à une destruction des bases de la vie, aussi bien matérielle que culturelle. C’est dans ce sens que s’exprime Gustavo Gutierrez, l’un des fondateurs de la théologie de la libération, dans son ouvrage Le Dieu de la Vie (1982). C’est la vie du pauvre qui forme le point de rencontre entre Dieu et l’économie, car la vie n’est pas seulement l’éternité, mais l’existence concrète de ceux qui sont exclus et opprimés par le système économique.

Dans la même veine se situent les travaux de Franz Hinkelammert, en relation avec ce qu’on pourrait appeler l’émergence du sujet. C’est lui qui parle du cri du sujet (El grito del sujeto). Dans son ouvrage récent, Le sujet et la loi : le retour du sujet réprimé (El sujeto y la ley), publié en 2005 et qui reçut le Prix Libertador 2006 du Venezuela, le même auteur s’en prend vigoureusement à la modernité. Il dénonce cette dernière, en fonction des logiques qu’elle a déployées et qui aboutissent aux catastrophes écologiques et humaines du monde contemporain. Pour lui, la post-modernité n’est qu’une "modernité à l’extrême" car elle ne fait rien d’autre que la prolonger et c’est à tort qu’elle est appelée post-moderne. C’est à partir de l’être humain comme sujet concret, qui a des exigences de relations avec le monde naturel et social, qu’il faut réfléchir. Franz Hinkelammert élabore ainsi une base nouvelle de pensée théologique, dans laquelle le sujet est à la fois personnel et collectif, sans négliger pour autant les analyses structurelles de la société.

Théologies indigènes

Face au caractère blanc des théologies de la libération, des réactions sont nées au sein des communautés indigènes du continent. Les indigènes furent depuis toujours des sujets d’études mais pas des sujets de l’histoire. A l’occasion des célébrations du 500e anniversaire de la conquête des Amériques, et en réaction à la pensée dominante qui la présentait comme une "rencontre des civilisations", une renaissance culturelle s’est produite et elle s’est développée dans l’ensemble du continent. Elle a porté sur des questions telles que l’autonomie, les cultures traditionnelles, les religions. Trois rencontres de théologie indigène ont eu lieu respectivement à Mexico en 1991, à Panama en 1993, en Equateur en 1994 et en Bolivie en 1997.

La perspective consiste à considérer également les cultures indigènes comme des lieux théologiques. Il s’agit d’un ensemble de sagesses populaires, et donc d’une réalité historique collective, elle aussi espace de révélation de l’amour de Dieu. En effet, leur histoire est traversée par des luttes constantes pour sauvegarder leur identité. Les principes de la résistance à la colonisation furent construits sur un double socle ; d’une part la défense de la vie, en vertu d’une vision cosmico-écologique, considérant l’être humain comme vivant en symbiose avec la nature et non comme maître et destructeur de cette dernière et d’autre part, la vie de la communauté, gage essentiel de celle de ses membres, contredisait ainsi l’individualisme de la pensée moderne.

Accompagner théologiquement la construction du sujet indigène comme peuple et comme personne, alors qu’il est menacé par le néolibéralisme qui détruit son environnement, base économique de sa vie et qui impose l’uniformité culturelle de la modernité est une tâche spécifiquement théologique. C’est dans ce sens que s’est développée une série de réflexions et de publications.

L’essor des théologies indigènes n’est pas tout à fait sans ambiguïtés. Certaines d’entre elles tendent parfois à sacraliser la culture, à développer une vision trop exclusive du rite et à enfermer la pensée dans un ghetto. C’est la déviation culturaliste, proche de certains milieux de l’anthropologie culturelle, dont les travaux ont servi de base à certains théologiens. D’où l’importance du lien avec la théologie de la libération, qui montre combien tout cela s’inscrit dans des structures d’oppression, ayant commencé avec la conquête hispanique et se poursuivant aujourd’hui au sein du modèle néolibéral.

Théologies afro-latino-américaines

La résistance des noirs a été accompagnée par une lecture religieuse de la réalité. Ce n’est pas neuf, et cela se rencontre dans toutes les religions afro-américaines en Haïti, au Brésil, à Cuba et dans les Caraïbes. Par contre, c’est beaucoup plus récemment que cette préoccupation a émergé dans le cadre d’une théologie chrétienne. En 1994, sous les auspices de l’Association des Théologiens du Tiers-Monde, ce tint à Nova Iguaçu, au Brésil, une consultation sur "Culture noire et théologie". Les participants y développèrent de nouvelles perspectives sur les concepts de races, classes, genres, religions. Ce fut le début d’une critique radicale du "fétichisme du blanc" au sein même de la production théologique et d’une déconstruction d’une anthropologie ethnocentrique, pour proposer une reconnaissance de l’altérité des groupes afro-américains.

Il s’agissait en effet de rétablir la justice pour une communauté considérée comme "hégémonisée". Dans une perspective théologique, c’est la présence libératrice de Dieu que l’on retrouve dans les luttes des esclaves et dans les manifestations de la négritude. Une telle pensée développe une vision holistique de la réalité et de l’être humain. Elle débouche sur la subversion de la "logique magique" du néolibéralisme, l’affirmation de la valeur de la personne en soi et pas avant tout comme unité de production et de la nature comme espace vital et non comme une simple ressource économique. Elle aborde aussi de manière critique "l’impérialisme raciste" des démarches religieuses et théologiques indigènes.

Plusieurs questions méthodologiques se posent pour le développement d’une pensée théologique afro-latino-américain, notamment, celle de l’herméneutique des expressions religieuses des populations noires, afin de ne pas retomber dans le culturalisme déjà signalé à propos des théologies elles-mêmes.

Théologie féministe

La théologie de la libération était une théologie d’hommes. Or, dans une perspective féministe, il s’agit de retrouver le visage féminin de la pauvreté, démarche qui n’apparaissait guère dans les écrits précédant les années 80. Et cependant, la marginalisation des femmes, à la fois dans l’espace social, politique, culturel et religieux (y compris chrétien) est une réalité. D’où la prise de conscience de l’existence du système patriarcal et de son articulation avec les autres systèmes de domination, en tant que mécanisme de leur reproduction. Cela donne une base éthique au féminisme qui va déboucher sur une pensée théologique propre, basée sur une conception unitaire de l’être humain, considéré aussi dans ses différences.

Trois congrès de théologie féministe de la libération furent organisés : Mexico (1979), Buenos Aires (1985), Rio de Janeiro (1993). La perspective de ce courant théologique est la constatation que les femmes sont doublement opprimées, du fait d’une appartenance de genre et de classe sociale. Elles sont donc un sujet de libération spécifique. Par ailleurs, une attention particulière est accordée aux femmes qui dans la Bible ont contribué à la libération du peuple juif. Il en est de même des femmes qui ont accompagné Jésus lors de sa vie publique et sa prédication.

L’expérience de la femme comme lieu épistémologique propre s’exprime dans ce discours théologique avec de nouveaux éléments, tels que la poétique, l’esthétique, l’affectif. Cela permet de détruire les catégories androcentriques qui ont exclu les femmes du discours et de l’expérience chrétienne, de même que de l’histoire ecclésiastique qui a généralement occulté leur rôle. La démarche théologique nouvelle se caractérise par une relecture des textes fondateurs avec une perspective féminine et une reformulation des grands thèmes du christianisme. Par ailleurs, un accent est mis sur la libération des femmes noires, indigènes, paysannes. En plus, un certain nombre d’écrits ont été produits sur "l’écoféminisme", remettant dans une logique commune la place de la femme face à la nature et à la société. Une revue portant le nom d’écoféminisme a été publiée au Chili, à partir de 1993.

Théologie de l’écologie

Comme le dit Leonardo Boff, inspiré par la spiritualité du fondateur de l’ordre de St-François, l’exploitation économique de la nature dans une perspective de modernité dominée aujourd’hui mondialement par la logique du capitalisme, aboutit à la destruction du "foyer" de tous les êtres humains. D’où le cri de la terre. Pour ce théologien, le paradigme technico-scientifique de la modernité n’est pas universalisable, ni intégral. Leonardo Boff s’oppose à une vision optimiste du progrès sans fin, alors que les ressources sont limitées et développe une vision holistique de l’univers vivant et notamment une relation entre l’homme et la nature qui s’exprime de sujet à sujet. La dimension théologique de cette vision, permet de faire le lien entre l’exploitation des travailleurs et la destruction de la terre, ce que Marx avait indiqué comme la caractéristique du capitalisme.

Théologie du pluralisme religieux

Face à la prise de conscience du pluralisme religieux en Amérique latine, qui n’est plus exclusivement un continent catholique, une nouvelle réflexion se fait jour chez certains théologiens. C’est le cas notamment de José María Vigil (2005). Non seulement les nouveaux mouvements religieux (appelés souvent sectes) se développent avec rapidité dans l’ensemble du continent, mais on prend conscience aujourd’hui de l’existence des religions indigènes et afro-américaines qui sortent de la clandestinité et ont moins besoin des expressions culturelles du christianisme pour assurer leur survie. Aujourd’hui, les religions des indigènes du Guatemala, de l’Equateur, du Pérou, de la Bolivie, s’affirment clairement comme des systèmes religieux autonomes, avec leurs divinités, leurs rituels et leurs rôles spécifiques. Il en est de même des populations afro-américaines, que ce soit le vaudou au Haïti, la santería ou la regla de Osha à Cuba ou du canbomblé et de l’umbanda au Brésil.

A cela il faut ajouter une présence minoritaire sans doute, mais significative de l’islam et du bouddhisme. On en n’est plus au temps où les Japonais qui émigraient vers le Brésil étaient encouragés par leur gouvernement à se convertir au catholicisme, pour pouvoir s’intégrer plus facilement dans le nouveau pays.

La prise en compte du pluralisme religieux est un phénomène nouveau en Amérique latine. Elle a existé évidemment dès le départ en Asie, étant donné le caractère minoritaire du christianisme et en particulier du catholicisme. D’où, dans la théologie latino-américaine, une nouvelle interrogation : que signifie le pluralisme religieux par rapport à la libération ? L’éclatement du champ religieux doit-il être considéré comme une expression de lutte émancipatrice, c’est-à-dire une réaction contre l’oppression, comme un retour de la pluralité des traditions ou comme un des aspects de la domination de l’empire du Nord ? Voilà les formes du défi qui doit encore trouver son expression théologique.

Une relecture du christianisme originel

Le théologien argentin, Rubén Dri a écrit un ouvrage intitulé Le mouvement anti-impérial de Jésus. Selon lui, le projet intégral de Jésus, enraciné dans la tradition prophétique juive radicale, envisage à la fois une économie de solidarité (don et partage) et une politique s’exprimant dans l’établissement de relations fraternelles.

Ce mouvement qui exprimait à la fois la tradition prophétique et la tradition apocalyptique, rassembla des hommes et des femmes des secteurs dominés de la société palestinienne. Jésus partit de Galilée et alla vers Jérusalem, où il s’affronta aux pouvoirs hégémoniques et fut exécuté. Il s’agit bien de l’oeuvre de l’empire romain, dont l’action dans la région se voyait menacée. C’est donc en fonction du caractère anti-impérial du Mouvement de Jésus que la répression s’est exercée. Autrement, il n’aurait été qu’un mouvement parmi d’autres, à l’intérieur d’une société particulière.

Après la dispersion, suite à la conquête de Jérusalem par les Romains, une autre histoire du christianisme débuta. Mais avant cela, malgré le fait que les récits évangéliques tendent à faire retomber la responsabilité de la mort de Jésus uniquement sur le peuple juif, il s’agissait bien d’une répression de l’empire contre un mouvement qui contestait son hégémonie.

Conclusion

La théologie de la libération en Amérique latine, dans une première période influencée dans son analyse par la théorie de la dépendance, connut un remarquable essor. Un changement de perspective s’introduisit progressivement, avec les politiques néolibérales de la mondialisation, qui augmentèrent le nombre des pauvres, firent croître les inégalités et débouchèrent sur les démocraties surveillées. En même temps, se produisait une restauration ecclésiastique et une répression idéologique. Une alliance politique de fait s’établit entre Rome et Washington. Aujourd’hui cependant, on assiste à une reprise de la théologie de la libération et à un élargissement des perspectives.

Cependant, l’enrichissement que cela signifie, porte en soi un danger réel de perte de la centralité de la pensée. La dispersion des thèmes risque de les faire considérer comme des en-soi, c’est-à-dire de promouvoir une détotalarisation du sujet. L’influence du post-modernisme a été réelle chez l’un ou l’autre théologien, qui se sont centrés sur les "petits récits", pratiquant une réduction de la capacité explicative, parallèle à l’éclipse de la pensée marxiste. Aujourd’hui de nouvelles perspectives se font jour, avec la recherche d’un nouveau sujet historique de la libération, qui est à la fois pluraliste, populaire, démocratique et multipolaire et qui s’exprime notamment au sein des Forums sociaux. Il ne fait pas de doute que la richesse de ces nouvelles perspectives permette de nouveaux développements.

Il faut cependant noter un fait sociologique important. C’est l’indépendance institutionnelle de la pensée théologique nouvelle. Comme elle doit s’élaborer en dehors des cadres institutionnels des Eglises principales, surtout de l’Eglise catholique, les nouvelles pensées théologiques sont évidemment moins contrôlées. Elles gardent cependant leur importance, à la fois en fonction de la prégnance religieuse du continent et de l’intérêt politique du fait religieux. Cela n’empêche nullement les dernières productions de la théologie de la libération de rester une théologie, établissant de façon claire les frontières avec la philosophie ou les sciences sociales. Il s’agit donc d’une réalité bien vivante, même si elle n’est plus aussi visible que du temps où elle était produite au sein des institutions et où elle était moins pluraliste dans l’élaboration de ses lieux "théologiques".

Bibliographie


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— ANTOINE Ch., Guerre froide et Eglise catholique, L’Amérique latine, Paris, Ed. Du Cerf, 1999.

— AQUINO M.P. TAMEZ E., Teología feminista latinoamericana, Quito, Abya-Yala, 1998.

— Primer Encuentro continental de teologías y filosofías afro, indígena y cristiana, Layambe-Ecuador, Quito, Ed. Abya-Yala, 1995.

— GEBARA I., Le Mal au féminin, Paris, L’Harmattan, 2001.

— HINKELAMMERT F.J., El sujeto y la ley - El retorno del sujeto reprimido, Heredia (Costa Rica), Editorial Universidad Nacional, 2005.

— HOUTART F., Délégitimer le capitalisme, recréer l’espérance, Bruxelles, Colophon, 2005.

— GUTIERREZ G., Théologie de la libération, Bruxelles, Lumen Vitae, 1969.

— MADURO O., La théologie latino-américaine de la libération : une autocritique, Dial, Dossier 2874, mai 2006. http://www.dial-infos.org/01_com/html01_com/cadre.html

— TAMAYO-ACOSTA J.J., Las teologías de Abya-yala : valorización desde la teología sistemática, (texte inédit).

— VIGIL J.M., Teología del pluralismo religioso : curso sistemático de teología popular, Cordoue, Ed. El Almendro, 2005.


En cas de reproduction de cet article, veuillez indiquer les informations ci-dessous:

Source : Forum mondial des Alternatives (http://www.forumdesalternatives.org), juin 2006.

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17 septembre 2006 7 17 /09 /septembre /2006 22:50
Pour un rassemblement antilibéral de gauche

et des candidatures communes. http://www.alternativeunitaire2007.org

 

Article d'Henri Mermé à paraitre dans "Rouge & Vert", hebdomadaire national des Alternatifs

LE 10 SEPTEMBRE A SAINT-DENIS : UNE BELLE JOURNEE


La grande salle de la Bourse du Travail de Saint-Denis était pleine à craquer. Six cent personnes dont 450 délégué-e-s représentants 232 collectifs sur les 460 officiellement recensés - on devrait tendre vers les 1000 assez rapidement - étaient présentes à cette réunion des collectifs unitaires et populaires pour des candidatures communes de la gauche antilibérale aux échéances électorales de 2007. Une réunion dont la réussite était une condition de la poursuite dans les meilleures
conditions de cette initiative afin d'éviter la catastrophe poltique que représenterait la multiplication des candidatures sur la gauche du PS, laissant le champ libre au casting déjà annoncé par les grands médias d'un duel entre la gauche molle et la droite dure avec Le Pen en embuscade.

La discussion principale sur laquelle les participant-e-s avaient été mandatés portait sur le texte « ambition-stratégie-candidatures » émanant du Collectif National d'Initiative et portant sur les trois questions essentielles, axes de cette démarche unitaire.

Ce texte fut présenté par Claude Debons :

1) battre la droite et ouvrir une autre voie à gauche

2) la campagne unitaire et populaire

3) procédure pour le choix de nos candidats.

Le ton général des interventions était que ce texte allait dans le bon sens, qu'il précisait mieux que l'appel initial qu'il était hors de question de participer à un quelconque remake de la gauche plurielle dominé par le PS et que la victoire du Non au projet de traité constitutionnel montrait que l'hégémonie électorale à gauche du social-libéralisme n'est pas inéluctable.

Le représentant officiel de la LCR vint une nouvelle fois nous dire que ce texte n'était toujours pas clair. Il faut bien trouver une justification à la volonté de ce mouvement de jouer solo pour le compte de sa seule boutique !

Certains souhaitaient encore gauchir ce texte au risque de rompre l'équilibre politique auquel les rédacteurs avaient abouti, ceci ne pouvait donc pas être accepté par toutes les sensibilités et donc ne fut pas retenu. Des amendements furent en revanche ajoutés au texte initial pour l'enrichir , notamment en insistant sur les questions écologiques et sociétales, mais sans modifier la ligne politique générale. Le texte fut adopté à la quasi-unanimité.

Une première présentation du texte programmatique par Yves Salesse devait insister sur le fait que celui-ci était largement inspiré par la Charte des collectifs du 29 mai, pour laquelle toutes les sensibilités partie prenantes avaient donné un avis favorable, mais que celui-ci devant servir de base à un programme électoral, devait être retravaillé et donc que le travail qui devrait être plus collectif, était loin d'être achevé.

La quasi-totalité des intervenant-e-s ont manifesté leur volonté d'aboutir et leur impatience de commencer une campagne jusqu'à présent limitée aux milieux militants, de la rendre visible et populaire, de la personnaliser enfin. Les conditions politiques n'étant pas réunies pour annoncer le lancement proprement dit de cette campagne de la gauche de gauche, il fallait cependant donner un coup d'accélérateur pour permettre de la rendre plus lisible, aussi une série de décisions a été prise.

Le calendrier de désignation du ou de la candidat-e- a été défini : Dépôt des candidatures au plus tard le 1er octobre, réunion finale de décision à la mi-novembre. Multiplication des initiatives en particulier par l'organisation de réunions publiques en régions. Enfin pour mieux
personnaliser notre démarche un groupe de porte-parole - provisoire pour la période de lancement de la campagne - regroupant les sensibilités politiques dont la nôtre, et des « personnalités » a été mis en place.

Un pas important, celui de la définition d'une stratégie et des moyens de la mettre en ouvre, a donc été franchi ce 10 septembre. Le deuxième pas, sur le programme (une réunion est programmée pour le 14 octobre) ne devrait guère poser de problème. Restera, bien sûr, le plus difficile la désignation - le texte adopté préconisant que cela se fasse au consensus - du ou de la candidat-e à l'élection présidentielle.

 

Rien n'est encore définitivement gagné même si une étape importante vient d'être franchie, mais qui aurait parié, il y a encore quelques mois, que cette perspective de candidatures de la gauche de gauche puisse devenir réalité?


Henri MERME

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17 septembre 2006 7 17 /09 /septembre /2006 22:46
Collectif d’initiative national pour un rassemblement antilibéral de gauche

et des candidatures communes

Réunion nationale des collectifs du 10 septembre 2006 (2)

REVUE DE PRESSE


. L’EXPRESS

Gauche radicale

B comme bousculade

François Koch

 

Bové, Buffet, Besancenot ? Difficile de choisir un candidat commun pour 2007: aucun ne réussit à fédérer. La question sera abordée lors de la réunion nationale des "collectifs unitaires et populaires", dimanche.

 

José Bové et Marie-George Buffet avaient de longue date décidé d'y participer, alors qu'Olivier Besancenot, lui, a beaucoup hésité. Lors de la réunion nationale des “collectifs unitaires et populaires”, le 10 septembre, en Seine-Saint-Denis, la question du choix d'un candidat commun de la gauche de la gauche pour 2007 tournera encore et toujours autour des “3 B”, Besancenot, Bové et Buffet. Poussé par des sondages flatteurs, le jeune postier de la Ligue communiste révolutionnaire a plutôt envie d'y aller seul, avec l'espoir de devancer à la fois son rival historique, le PCF, et sa sœur ennemie trotskiste, Arlette Laguiller.

 

La LCR se mettant presque hors du jeu unitaire, les communistes auront les cartes en main. Admettront-ils que la n° 1 du parti, la camarade Marie-George, n'est pas la mieux placée pour incarner toute la gauche radicale? Si oui, la candidature de José Bové reprendrait du poil de la bête. Sauf que le leader paysan semble, aux yeux de certains militants, trop marqué “écolo-altermondialiste”, obsédé par la lutte anti-OGM, donc trop en décalage avec la principale préoccupation des Français: l'emploi.

 

Alors, deux autres candidats pourraient prétendre au “consensus”, le mot quasi magique censé servir de primaires: le conseiller d'État et président de la fondation Copernic Yves Salesse, 61 ans, et l'adjointe au maire de Paris chargée de la jeunesse, apparentée PC, Clémentine Autain, 33 ans. Le 10 septembre doit être ratifiée par près de 450 collectifs locaux une charte programmatique et stratégique. Si la gauche de la gauche échouait seulement sur le choix d'un candidat commun, elle n'offrirait aux électeurs qu'une compétition entre nains politiques.

 

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. L’HUMANITE

 

événement

Les antilibéraux dans les starting-blocks

 

Présidentielle. Demain, les représentants des collectifs unitaires locaux se rencontrent à Saint-Denis pour débattre des objectifs de leur campagne.

 

Le 10 septembre donnera-t-il le signal de la mobilisation ? Les collectifs locaux pour un rassemblement antilibéral et des candidatures communes tiendront leur première réunion nationale à la bourse du travail de Saint-Denis. Ils doivent y adopter des textes importants : l’un fixe les ambitions, la stratégie du rassemblement et une méthode pour la désignation des candidats à l’élection présidentielle et aux législatives. Le deuxième texte est l’ébauche, à partir de la charte antilibérale élaborée par les collectifs du 29 mai, d’un programme politique de rupture avec les politiques libérales. La rencontre pourrait aussi déboucher sur un premier calendrier d’initiatives. Le simple fait que cette réunion se tienne, que près de 450 collectifs locaux soient d’ores et déjà recensés, que plus de 500 délégués aient annoncé leur participation, constitue déjà un événement.

 

Durant la campagne référendaire sur le TCE et surtout après, que de railleries sur les divisions du camp antilibéral, sur l’incapacité à se rassembler ! Selon la plupart des commentateurs, la page du 29 mai a été vite tournée. Ils n’ont pas vu que sur le terrain, dans les collectifs et les réseaux et également dans les forums citoyens organisés par le Parti communiste notamment, on continuait à se parler, à débattre et à agir.

 

En outre, le mouvement et la victoire contre le CPE ont redonné vigueur à l’espoir. Au début de mai, “ l’appel pour un rassemblement antilibéral et des candidatures communes ” aurait pu être un appel de plus au destin éphémère si, en le signant, le Parti communiste ne lui avait donné crédibilité politique. Reste que l’avenir de cette démarche n’est en rien assuré. Dire que la construction d’un tel rassemblement ne pose pas de difficultés, ou réduire ces difficultés aux seules “ questions de boutiques ” ou d’ego - même si elles existent - ce serait brouiller les cartes. En réalité, la réalisation de ce rassemblement bute principalement sur deux questions qui seront au cœur des débats de dimanche.

 

Quelles ambitions pour 2007 ?

 

Il y a débat sur les objectifs réels du rassemblement. La LCR avait refusé de signer l’appel unitaire, le trouvant ambigu sur les rapports avec le PS. Le texte soumis à la discussion des collectifs précise et clarifie ce point. “ On continue de tourner autour du pot ”, commente Alain Krivine, le porte-parole de la LCR, en refusant de dire qu’il n’y a pas d’accord possible, ni parlementaire, ni gouvernemental, avec le Parti socialiste : “ Nous ne retirerons Olivier que s’il y a un accord politique sur ce point. ” Des exigences qui inquiètent la socialiste Charlotte Girard, qui représente PRS, le club de Jean-Luc Mélenchon, au collectif unitaire. “ Il y a une surenchère, s’inquiète-t-elle, et je trouve que les résistances à cette tendance sectaire se sont ramollies. Ce n’est pas encourageant pour les socialistes qui se battent au sein du PS. ” Les représentants du PCF, des Alternatifs ou de MARS, et les personnalités au sein du collectif national affirment qu’il n’y aura pas de concession sur le fond à la LCR. Alors : blocage ? “ Les demandes de la LCR ont reçu des réponses acceptables, estime Christian Piquet, minoritaire de la LCR et signataire de l’appel. Je suis optimiste sur le fait que la LCR prendra ça en compte. ” Ce débat n’est pas nouveau. Marie-George Buffet avait dû beaucoup

 

batailler pour imposer que se retrouvent des représentants du PS et de la LCR sur les mêmes tribunes durant la campagne référendaire.

 

La question des candidatures

 

Si la proposition de Marie-George Buffet d’un “ collectif de porte-parole ” pour mener la campagne fait consensus, le rassemblement bute sur le choix du candidat ou de la candidate à la présidentielle. Il semble que dans les discussions s’affrontent deux raisonnements. Afin de choisir une personnalité qui ne fâcherait personne, si tant est qu’elle puisse exister, il faudrait écarter tout représentant d’une formation politique. C’est ce que préconise, entre autres, José Bové en avançant sa propre candidature.

 

Le deuxième raisonnement conduit à choisir la personnalité qu’on estimera la plus qualifiée pour porter l’ambition, la stratégie et le projet commun et on voit mal en quoi être représentant d’un parti constituerait un handicap. Cette question sera abordée dimanche, mais ne sera pas tranchée avant plusieurs semaines. “ C’est certainement un handicap, pense le syndicaliste Claude Michel. Mais je ne vois pas pourquoi il faudrait à tout prix décider de notre candidat plus vite que le PS ou l’UMP. ” Quand à Éric Coquerel, du MARS, il estime que si la campagne de fond s’engage, “ on verra vite quelle est la personnalité la plus forte pour la porter ”.

 

Olivier Mayer

 

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. L’Humanité

Événement

 

Claude Debons : “ une absence d’accord serait incompréhensible ”

Entretien avec l’un des coordinateurs de l’activité du collectif national.

 

Qu’attendez-vous de la réunion de dimanche ?

 

Claude Debons. C’est une réunion très importante dans le processus de construction du rassemblement unitaire et de candidatures communes pour la présidentielle et les législatives. C’est la première réunion nationale des collectifs qui se sont constitués dans la foulée de l’appel du 10 mai. À ce jour, on recense 450 collectifs locaux, d’autres sont en cours de constitution. La dynamique est satisfaisante, c’est pour le moment une dynamique militante, la dynamique populaire ne pourra réellement prendre son envol que lorsque nous aurons désigné les candidats.

 

Mais qu’allez-vous décider concrètement le 10 ?

 

Claude Debons. Dimanche sera une étape décisive puisque nous allons débattre d’un texte qui fixe notre ambition, notre stratégie et notre méthode pour désigner les candidats. Le collectif national discute depuis plusieurs semaines autour de ce texte “ Ambition et stratégie ”. Il a fait l’objet de nombreuses versions et amendements. La discussion a porté notamment sur notre ambition majoritaire, la nécessité de changer les rapports de forces à gauche, de faire que les idées de rupture avec le libéralisme et d’alternative deviennent majoritaires à gauche. Nous disons que c’est une condition absolument décisive pour ouvrir la voie à une politique de transformation sociale et à la constitution d’une majorité et d’un gouvernement sur cette orientation antilibérale. Nous avons précisé, en intégrant notamment des amendements de la LCR, quelle devait être la nature de nos relations avec le Parti socialiste et les conditions pour participer à une majorité et à un gouvernement. Nous approchons de la version finale de ce texte, qui devrait être acté au soir du 10 septembre. Il deviendra alors notre feuille de route commune et chacun pourra se déterminer pour dire s’il poursuit la démarche sur ces bases.

 

Le problème essentiel sur ce point vient avec la Ligue communiste révolutionnaire ?

 

Claude Debons. Les camarades de la LCR (et d’autres) avaient posé un certain nombre d’amendements et formulé des exigences sur les rapports avec le PS. C’est une vraie question eu égard à l’expérience du passé. Il me semble que les réponses apportées dans le texte ont clarifié la situation. Tout le monde a évolué dans ce débat. Un large accord existe maintenant au sein du collectif national et les échos venus des collectifs locaux sont favorables. À la LCR de dire si ces clarifications répondent à ses exigences. Je pense que ce qui nous rapproche est plus important que ce qui nous différencie ; dès lors, l’absence d’accord serait incompréhensible.

 

Pour les candidatures, allez-vous fixer une méthode et annoncer votre groupe de porte-parole ?

 

Claude Debons. Nous souhaitons définir un profil qui corresponde à notre démarche et à notre ambition. Et à la perspective d’un rassemblement durable des forces antilibérales. Le candidat ou la candidate devra porter et incarner cette ambition. Et c’est au regard de cela que nous essayerons de nous mettre d’accord sur un nom. L’idée parfois émise de “ primaires ” nous semble difficile à mettre en oeuvre : quel corps électoral, constitué comment ? Une précampagne électorale avec compétition entre des candidats, puis vote, risquerait de creuser des divisions préjudiciables à la dynamique à construire. Par ailleurs, une forte attente existe, mais il me semble difficile de parvenir le 10 au soir à officialiser un groupe de porte-parole reflétant d’emblée toute notre diversité politique et sociale. En effet, l’accord ne sera pas totalement finalisé et toutes les composantes de notre rassemblement n’auront pas décidé à cette date. Mais la campagne peut commencer par des initiatives fortes montrant notre pluralisme. Pour les législatives, certains collectifs réfléchissent déjà, avec le souci de veiller à l’équilibre des sensibilités pour les candidatures.

 

Entretien réalisé par O. M.

 

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. L’Humanité

 

événement

L’équation unitaire marseillaise

 

Comment créer une dynamique en vue des échéances électorales de 2007 dans un département qui a voté “ non ” au traité européen à 62 %.

 

Marseille, correspondant régional.

 

Un candidat antilibéral en tête du second tour de l’élection présidentielle à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône et en France ? Ils sont plusieurs milliers de militants des comités unitaires antilibéraux à en caresser l’espoir. Plus tout à fait secrètement, pas tout à fait publiquement encore. Mathématiquement, l’idée n’est pas saugrenue. Dans la deuxième ville de France, le “ non ” au traité constitutionnel européen a rassemblé deux votants sur trois. À peine moins dans l’ensemble du département (62 %). Politiquement, l’équation est encore loin de prendre forme. Elle peut même sembler chimérique à l’immense majorité des citoyens, voire aux plus engagés eux-mêmes. Alors, dans les réunions des comités locaux, il s’en trouve toujours un pour galvaniser l’assemblée en rappelant l’état du débat public et des sondages six mois avant le référendum. Impossible n’est pas politique. De toute façon, dans l’esprit de chacun, présenter des candidats unitaires aux élections présidentielles et législatives cela ne représente pas une “ solution ”, mais une “ nécessité ”.

 

Lors d’une réunion, en juin, du comité départemental unitaire antilibéral, Frédéric Dutoit, le député maire (PCF) des quartiers Nord de Marseille, en soulignait l’urgence : “ Si on ne fait pas naître une lueur d’espoir, on retourne chacun chez nous, dans nos partis, avec nos candidats, et on connaît le résultat. ” À savoir : “ Un FN fort, un vote UMP structuré et un vote quasi unique à gauche pour le PS. ”

 

C’est, entre autres, la hantise de ce scénario catastrophe qui plane sur les réunions hebdomadaires de ce comité. Le ton peut parfois monter, les accusations de “ byzantinisme sémantique ” voler, personne ne veut se prêter à la consécration de la divergence. Ou plutôt des divergences. Elles sont les mêmes à Marseille qu’à Paris ou Toulouse : le rapport au Parti socialiste et, plus largement, au pouvoir, l’identité du ou de la candidat(e).

 

Mais, à Marseille plus qu’ailleurs sans doute, on a tenu à ne pas élargir la fracture. Ce qui peut expliquer, en partie, le succès - inattendu pour de nombreux organisateurs - d’un meeting “ pour un rassemblement antilibéral et des candidatures unitaires à la présidentielle et aux législatives ” organisé, le 29 juin dernier à Aubagne : un millier de personnes et une “ tribune ” au complet (René Revol, José Bové, Raoul-Marc Jennar, Olivier Dartigolles, Alain Krivine, Francine Bavay, Yves Salesse). “ Marseille a été la capitale du "non" dans l’unité. Elle a été la capitale des luttes. On préserve ce capital ”, explique un militant communiste. Parmi les signataires du premier appel à des candidatures unitaires, figuraient d’ailleurs de nombreux syndicalistes engagés dans les conflits symboliques de la ville (SNCM, RTM).

 

Le week-end dernier, près de 300 représentants des trente-six comités locaux se sont réunis à Aubagne. “ Au-delà des oppositions encore existantes, le plus impressionnant a été de constater la demande d’unité ”, estime un participant. Pour Jean-Marc Coppola, secrétaire de la fédération PCF, “ une étape a été franchie avec le nouveau texte du Collectif national. Notre département a contribué à cette évolution positive même si la dynamique populaire n’est pas encore en marche. Depuis 1995, la question du prolongement politique au mouvement social se pose avec une force particulière dans les Bouches-du-Rhône. Et la puissance du “ non ” confère, de fait, à Marseille une responsabilité particulière ”.

 

Christophe Deroubaix

 

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. LE MONDE . FR

 

Les partisans d'une candidature de la gauche du "non" cherchent toujours leur candidat

LEMONDE.FR Avec AFP | 10.09.06 | 16h32 

 

Les partisans d'une candidature antilibérale à la présidentielle de 2007 se sont réunis, dimanche 10 septembre, à Saint-Denis pour tenter de s'accorder sur la façon de désigner leur futur candidat.

 

Mise à mal par l'annonce de la candidature d'Olivier Besancenot, l'idée d'une candidature unique de la gauche du "non" continue pourtant de mobiliser. Environ 700 représentants de quelque 400 collectifs locaux créés un peu partout en France pour soutenir une candidature unitaire, ainsi que des délégués du PCF ou des minoritaires de la LCR étaient présents.Au delà des difficultés à s'accorder sur un programme (voir Le Monde du vendredi 8 septembre), la question du nom du candidat éventuel ne fait toujours pas consensus. La liste des prétendants - la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, et le syndicaliste José Bové sont sur les rangs - s'est allongée avec l'entrée en lice de Clémentine Autain, 33 ans, adjointe (apparentée PC) au maire de Paris. 

 

Clémentine Autain a déclaré à la tribune prendre "très au sérieux les sollicitations qui (lui) ont adressées" pour être candidate à la candidature."Mon profil fait partie de ceux qui peuvent permettre de sortir de l'impasse," a-t-elle estimé.

 

"IL NE FAUT PAS RATER CETTE DYNAMIQUE"

 

En arrivant à la réunion, M. Bové a déclaré à la presse que la majorité des collectifs "ne veulent pas" de la candidature du porte-parole d'un parti politique, expliquant ainsi son offre de service. A ce titre, il estime qu'une candidature de Marie-George Buffet serait "une erreur" . Il a également souhaité que les délégués parviennent dimanche à s'accorder sur un calendrier pour désigner des candidats aux législatives et à la présidentielle."Tout doit être bouclé d'ici fin octobre, il ne faut pas rater cette dynamique," a-t-il dit. 

 

"Les collectifs doivent arriver aujourd'hui à se mettre d'accord sur un texte sur la stratégie électorale," a de son côté souhaité Mme Buffet dans une déclaration aux journalistes. Un des animateurs de la rencontre, le militant syndical Claude Debons, a proposé comme calendrier possible le dépôt des candidatures pour début octobre et une "synthèse du débat" sur les différents candidats un mois plus tard.

 

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. NOUVEL OBSERVATEUR . FR

 

Les antilibéraux fixent un calendrier

 

Réunis à Saint-Denis, les partisans d'un candidat unique antilibéral ont fixé au 15 octobre la date limite pour le dépôt des candidatures.

  

Les partisans d'une candidature unique antilibérale en 2007, toujours divisés sur le nom d'un représentant, ont fixé, dimanche 10 septembre, un calendrier appelant les prétendants à se faire connaître début octobre et prévoyant d'arrêter leur choix avant fin novembre.

 

Militants du PCF, de la LCR, écolos, altermondialistes ou associatifs, les 600 délégués de quelque 450 collectifs locaux, ont tous insisté, lors de leur réunion nationale à Saint-Denis, sur la nécessité d'une candidature commune, représentant la dynamique antilibérale et unitaire révélée, selon eux, par les résultats du référendum sur la constitution européenne.

 

Néanmoins, tous ne sont pas d'accord sur le candidat qui pourrait les représenter : alors que plusieurs intervenants ont plaidé pour la secrétaire nationale du PCF, Marie-Georges Buffet -proposée avec insistance par son parti- les représentants de nombreux autres collectifs ont estimé que la dirigeante d'un parti ne pouvait représenter le mouvement "dans sa diversité".

 

Clémentine Autain

 

Pour débloquer la situation, Clémentine Autain, adjointe au maire de Paris, a posé dimanche sa candidature. "Mon profil fait partie de ceux qui peuvent permettre de sortir de l'impasse", a affirmé la jeune élue de 33 ans, apparentée PCF et militante féministe.

 

De son côté, José Bové, qui participait aux débats et se dit toujours "disponible" pour la course à l'Elysée, a jugé "très positive" la candidature de Clémentine Autain. Le leader altermondialiste, qui refuse le choix de Marie George Buffet, a proposé que soit rapidement fixé un calendrier pour trancher la question et qu'une assemblée générale le 15 octobre décide du candidat. Il a pris "l'engagement" de soutenir l'élu quel qu'il soit, et a appelé les autres à faire de même.

 

La date limite pour le dépôt "des candidatures à la candidature" est fixée au 1er octobre. Un débat devrait s'ensuivre pour arriver à un choix durant la "deuxième quinzaine de novembre", a indiqué le militant syndical Claude Debons, membre du collectif national.

 

Besancenot, en marge de la rencontre

 

Olivier Besancenot, déjà candidat de la LCR pour 2007, et qui a assisté à une partie des débats sans prendre la parole, s'est dit, en marge de la rencontre, en "désaccord" avec la stratégie, qui pour lui ne rompt pas clairement avec le Parti socialiste.

 

Le texte adopté rejette toute participation à "un gouvernement dominé par le social-libéralisme" et toute négociation avec le PS pour un "contrat de gouvernement" sur "la base" de son programme actuel.

"Toute personne normalement constituée comprend que le texte exclut une nouvelle gauche plurielle", a affirmé Claude Debons.

Le texte prévoit toutefois un désistement au second tour en faveur du candidat de gauche le mieux placé.

 

Enfin, les collectifs ont décidé qu'une dizaine de personnalités (7 représentants des partis et d'autres personnalités indépendantes) seraient leur "porte-parole provisoires" d'ici le choix du candidat à la mi-novembre.

 

© Le Nouvel Observateur

 

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. LIBERATION

 

Les antilibéraux, réunis hier à Saint-Denis, ont reporté leur choix à la mi-novembre.

Le candidat rêvé des nonistes à l'épreuve des appareils

 

Par Matthieu ECOIFFIER

QUOTIDIEN : Lundi 11 septembre 2006 - 06:00

 

L'image est belle, quoiqu'incomplète. Le leader paysan José Bové, le trotskiste Olivier Besancenot et l'apparentée communiste Clémentine Autain devisent ensemble à la Bourse du travail de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où 600 partisans d'une candidature unitaire de la gauche antilibérale s'étaient donnés rendez-vous hier. Une journée “potentiellement historique” selon une militante. En tout cas, la première grande réunion nationale des 460 collectifs d'initiatives unitaires et populaires. Ces militants issus pour moitié du PCF, de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), des alterécolos, mais aussi de la mouvance syndicale ou citoyenne, ont multiplié les appels unitaires. Notamment pour que leurs leaders sifflent le coup d'envoi de leur campagne.

 

Les trois B.  “Dans les marchés, on nous dit : "C'est très bien ce que vous faites. Mais les dés sont jetés avec Ségo et Sarko"”, déplore un militant. “On veut les trois B : Bové, Buffet et Besancenot comme porte-parole pour lancer la campagne, être visibles”, lâche France Coumian du Collectif national. “On a des appareils qui continuent à jouer du piolet de Léon Trotsky”, déplore Laurent du collectif Limousin. Dans la salle, quelque chose se passe: on s'écoute. Les militants PCF et les amis de Mélenchon (Pour la République sociale) insistent sur la “vocation majoritaire” des antilibéraux. Mais leurs camarades de la LCR ré

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17 septembre 2006 7 17 /09 /septembre /2006 22:39
Collectif d’initiative national pour un rassemblement antilibéral de gauche

et des candidatures communes

 

Réunion nationale des collectifs du 10 septembre 2006 (1)

SYNTHESE SUITE AUX DEBATS

 

1 – Participation

 

236 collectifs enregistrés à l’accueil

700 personnes présentes dont 550 mandatées au titre des collectifs.

 

2 – Recensement des collectifs

 

494 collectifs “ signalés ”. 440 validés. Sont validés les collectifs qui fournissent des renseignements les concernant.

Appel renouvelé à remplir les fiches descriptives des collectifs pour permettre au collectif national d’avoir une vision la plus fiable possible de la dynamique réelle.

26 coordinations départementales annoncées.

 

3 – Intégration des amendements

 

Voir le texte “ Ambition-Stratégie-Candidatures ” adopté.

 

Nous avons reçu une centaine d’amendements déposés par une trentaine de collectifs ou organisations.

Plusieurs ont été intégrés :

-          pour préciser les dimensions environnementales, féministes, internationales,

-          pour renforcer la critique de la droite et de sa politique,

-          pour pointer la responsabilité du social-libéralisme dans la division du peuple de gauche et la désespérance des couches populaires,

-          pour réaffirmer notre démarche à vocation majoritaire refusant tout à la fois de refaire la gauche plurielle ou de se contenter d’une posture de témoignage,

-          pour élargir la notion de mobilisation sociale à sociétale,

-          pour préciser la dynamique à contruire et l’implication citoyenne à renforcer dans l’élaboration du projet et la mise en œuvre de la démarche, 

Par contre, tout en appréciant les apports et les tentatives de renforcer un consensus unitaire, nous n’avons pas intégré de nouvelles formulations sur les conditions de participation gouvernementale, celles figurant dans le texte étant claires et ayant été appréciées comme telles par un grand nombre de collectifs.

De même, nous n’avons pas modifié la position concernant la consigne de vote au deuxième tour car nous devons avoir un profil clair contre la droite qui ne soit pas entaché de l’idée que nous pourrions mettre un trait d’égalité entre gauche et droite, sauf à ce couper d’une large fraction de l’électorat de gauche. Par contre, la campagne du premier tour se fait sur notre programme, pas sur le désistement.

Enfin, la question des porte-parole ou des profils de candidature n’a pas été intégrée, le débat étant à poursuivre sur ces points.

 

Ce texte constitue notre “ feuille de route ” commune. Un palier est franchi avec l’adoption de ce texte qui va guider notre démarche. Les paliers suivants seront l’adoption du programme, puis le choix du profil et de candidatures communes à la présidentielle et aux législatives..

 

Cette adoption ne ferme pas l’objectif de continuer à rassembler le plus largement ; le texte en indique le socle possible.

 

4 – Programme

 

Une première présentation du projet est faite. Pour approfondir la discussion, une réunion de travail des collectifs est programmée pour le 14 octobre. Elle permettra aussi d’échanger sur les législatives.

 

5 – Candidature présidentielle

 

Pour clarifier la démarche devant permettre d’aboutir à un choix, sont fixés :

-          la date limite du 1er octobre pour enregistrer les propositions de candidatures,

-          suivie d’une période de débat dans les collectifs et les organisations,

-          une grande réunion nationale des collectifs (vers fin novembre) pour officialiser notre choix.

 

 

6 – Candidatures législatives

 

Il faut en débattre dès maintenant car nous mènerons une campagne articulée présidentielle-législatives pour démultiplier les porte-parole et renforcer l’enracinement local de notre démarche.

Une addition de choix locaux n’aboutit pas automatiquement au plan national à une répartition équilibrée des candidatures entre les différentes sensibilités de notre rassemblement.

Pour y veiller et être l’interlocuteur des collectifs dans leur débat sur la désignation de leurs candidats, un collectif de gestion national pluraliste sera mis en place rapidement.

 

7 – Porte-parole

 

Il y a une demande forte sur ce point, témoignage de la volonté d’entrer rapidement dans une campagne tournée vers les citoyens. Cette volonté est très encourageante quant à la dynamique que nous pourrons impulser.

Pour autant, des difficultés subsistent pour pouvoir afficher d’emblée un groupe de porte-parole définitif pour la campagne électorale : tout d’abord, l’accord politique n’est pas totalement finalisé (la première pierre est posée, manquent encore programme et candidatures) ; ensuite, certaines organisations ou sensibilités ne peuvent s’engager sur ce plan dès aujourd’hui.

 

Pour la phase actuelle et jusqu’à fin novembre environ, il est donc décidé un groupe provisoire d’animation de la démarche unitaire vis-à-vis des médias et pour différents meetings ou autre. La première intervention de ce groupe aura lieu à la Fête de l’Humanité (débat “ Quelle alternative à gauche en 2007 ? ” organisé par le collectif national au stand du CN du PCF, le samedi à 17h).

 

Sont proposés : un/e camarade des Alternatifs (à préciser) – Francine Bavay (AlterEkolo) - Hamida Ben Sadia (militante associative), Pierre Carassus (Gauche Républicaine) - Eric Coquerel (Mars) – France Coumian - Olivier Dartigolles (PCF, collectif de Pau) – Claude Debons – Raoul Marc Jennar (militant altermondialiste) – Christian Picquet est sollicité pour la sensibilité LCR – René Revol (militant PRS, collectifs de l’Hérault) - Claire Villiers (Convergence citoyenne).

 

Les propositions de candidatures ne figurent pas dans ce groupe.

 

Pour la phase de la campagne électorale proprement dite, donc avec un accord “ programme-stratégie-cadidature ” bouclé, un groupe de porte-parole “ définitif ” sera mis en place à la réunion nationale des collectifs de fin novembre.

 

 

8 – Initiatives pour entrer en campagne dès aujourd’hui

 

Une affiche est prête. Un premier tirage limité de 5000 (pour des raisons de délai de fabrication) sera fait pour la fête de l’Humanité. Un tirage plus important suivra.

 

Un tract sera préparé, sur la base politique du texte adopté. Il faudra évidemment une formulation “ de masse ” s’adressant au plus grand nombre.

 

Des collectifs partout. Le nombre actuel est encore loin du possible ; il faut donc poursuivre la création des collectif. Objectif 1000.

 

Des réunions-débats partout. Il faut maintenant se tourner vers les citoyens et au premier chef vers ceux qui s’étaient impliqués dans la campagne référendaire, pour populariser notre démarche et démultiplier sa propagation. Tous les collectifs doivent prendre des initiatives publiques de ce type dans le mois qui vient..

 

Quelques gros meetings de portée nationale. La demande s’adresse de fait aux collectifs des capitales régionales. Merci de prévenir au plus tôt le collectif national pour pouvoir organiser la présence des porte-parole.

 

Des journées thématiques. Il s’agit, sur différents points du programme, d’organiser des débats pour élargir l’appropriation militante de ces questions. Nous devons y inviter des responsables syndicaux ou associatifs pour confronter avec eux sur nos propositions et les leurs, dans l’indépendance des responsabilités réciproques.

 

Réactions à l’actualité : être partie prenante du soutien aux luttes, nous exprimer sur l’actualité politique (sans papiers, GDF, etc), rencontrer la presse.

 

Présence à la Fête de l’Humanité : un stand des collectifs accueillera des mini-débats, une réception ludique et du matériel ; un débat organisé par le collectif national aura lieu samedi à 17h au stand du CN du PCF sur le thème “ Quelle alternative à gauche en 2007 ? ”.

 

 

9 – CALENDRIER

 

1er octobre : date limite de dépôt des candidatures à la candidature.

 

14 octobre : réunion nationale “ intermédiaire ” des collectifs pour échanger sur le programme et les législatives.

 

Vers fin novembre : grande réunion nationale des collectifs pour finalisation de l’accord politique, de la candidature et du collectif de porte parole.

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12 septembre 2006 2 12 /09 /septembre /2006 21:00
 

5e forum social départemental
du 23 septembre

au 15 octobre 2006

Citoyennes et citoyens aux engagements différents et riches de nos diversités,
retrouvons-nous à Carros, à Contes, à Drap et à Valbonne pour
partager nos expériences et débattre des enjeux locaux et internationaux.

Entrée Libre et gratuite. Accueil des enfants : voir ici.

Vous pouvez télécharger le programme en pdf ici



Carros, école J. Moulin, 23/9

Drap, la Condamine, Ecole Cauvin, 30/9 et 1/10

- Quel enseignement pour quelle société ?

- Précarité et insécurité sociale

- Zoom sur le 4e Pouvoir

- Laïcité et communautarisme

- Parole des jeunes

- Education

Contes, salle pour tous, 29/9

- Petite enfance et Service Public

- Olives et Palestine

- Economie sociale et solidaire

- Wally Land : spectacle théâtral de la compagnie “Sîn”.

- Enjeux environnementaux

 

- S’organiser pour agir

Mouans-Sartoux, 15/10

Drap, salle Thorez, 30/9

- Pour le maintien de l’agriculture paysanne

Spectacle de Hip-Hop avec la compagnie Artefakt


Carros, à l’école Jean-Moulin, samedi 23 septembre à 14h

Trois ateliers simultanés :
Quel enseignement pour quelle société ? Enseigner, éduquer, socialiser : mission impossible dans une société inégalitaire ? Quelles places pour la mixité, la créativité, la coopération, la citoyenneté ? Comment défendre un Service Public qui permette l’accès à la culture, à la réussite pour tous, et qui résiste aux appétits privés ?
Zoom sur le 4e pouvoir. Ici, on décrypte les infos, on perce à jour les pubs, on jongle avec les outils de communication... Découvrons le mode de fonctionnement des médias et l’influence qu’ils exercent à notre insu. Soyons plus libres pour agir. “Ne haïssons pas les médias : soyons les médias”.
Quelle place pour les jeunes dans notre société ? Comment sont-ils perçus ? Que fait-on de leur parole ? Quel espace de vie et de responsabilité leur offre la cité ? Quel rôle pour les familles, l’éducation populaire, les collectivités locales ?

18h30 : apéritif dînatoire : chacun-e apporte un plat salé ou sucré à partager

19h30 : soirée festive et musicale inter-générations

Contes, à la Maison pour Tous, vendredi 29 septembre 

18h30 : Ouverture officielle du 5e Forum social départemental
19h : Olives et Palestine A partir d’un projet de solidarité avec les oléiculteurs palestiniens, on pourra débattre des problèmes et de la nécessité de l’économie solidaire et des rapports entre cultivateurs du Sud et du Nord.
Avec J.-M. Baldassari
20h30 : Repas palestinien
21h15 :Wally Land”, théâtre, par la compagnie “Sîn”

Mouans-Sartoux, Salle Léo-Lagrange, dimanche 15 octobre

  2e Rencontre des AMAPs 06

organisée par le Collectif des Solidarités 2000

Une Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne est un système d’économie solidaire qui met directement en relation un agriculteur et un groupe de consommateurs.


Toutes les AMAPs du 06 seront représentées par un stand.
10h La préservation des terres agricoles
Mesures d'accompagnement en PACA, achat collectif de terres.
 16h La biodiversité

Drap, La Condamine, à l’école Pierre-Cauvin,
samedi 30 septembre

9h Accueil avec café
Précarité et insécurité sociale
9h15 Trois ateliers simultanés :
Travail : contrats bidon, stagiaires « kleenex », temps partiels imposés, code du travail torpillé…
Logement, Vie quotidienne : violences économiques ; Logement : impossible ; Transports : la galère ; Caddies : trop chers ; Vivre ensemble : ça se complique…
Santé : si tu as du fric ! Sinon, soins en baisse, souffrances en hausse...
11h plénière : Quelles alternatives pouvons-nous dégager (engager) ensemble ?
12h30 Repas possibles sur les stands
13h30 Deux ateliers simultanés :
Laïcité, communautarisme : la Laïcité “centenaire” fonde notre société. On nous parle communautarisme, ouverture, discrimination positive... Tous et toutes au créneau.
Education : Quels adultes demain ? A partir d’expériences locales, comment les différents acteurs (familles, associations d’éducation populaire, collectivités territoriales, école ...) répondent-ils à cette question ?
16h Un service public de la petite enfance : un droit pour tou-te-s
Déficit d’accueil et coût élevé renforcent les injustices sociales et les inégalités hommes/ femmes, en confortant la répartition des rôles. D’autres réponses publiques sont possibles.

Drap (centre ville), salle Maurice Thorez
19h Pot amical
19h30 Repas préparé par des habitant-e-s de la Condamine
20h30 Soirée hip-hop avec un groupe local et la troupe Artefakt puis une battle de Hip-Hop

Pour la battle, inscription sur place.

Prix du repas : Adultes : 5€ • Enfants : 2€ • Sans revenus : 3€
Inscription : genelegay@wanadoo.fr ou 06 84 37 05 59

 

Drap, La Condamine, à l’école Pierre-Cauvin,

dimanche 1er octobre

9h Accueil avec café
9h30 Economie sociale et solidaire
Maîtrise de la consommation, rééquilibrage des espaces urbains et ruraux : initiatives locales et dispositifs institutionnels ouvrent la voie vers la solidarité sociale et économique, entre personnes, entre territoires.
12h Repas possibles sur les stands
13h30 Danse orientale : Spectacle par des jeunes de la Condamine
14h30 Enjeux environnementaux
A partir d’expériences locales, rôles, responsabilités et implication de la société civile, des associations, des politiques, des institutions, des industriels?
17h «S’organiser pour agir»
Du local au mondial, quelles perspectives, quelles initiatives, quelles actions après les Forums sociaux ?

Accueil des enfants de 3 à 12 ans à la Condamine
          Inscription gratuite, dans la limite des places disponibles
Surveillance et animation assurées par l’OMJCL avec la participation d’enseignant-e-s bénévoles
1) Inscrivez à l’avance votre enfant par demi-journée auprès de Léonard DE LEO :
    par mail : ldl@tiscali.fr   
    ou par téléphone : 06 66 22 88 06.
2) Amenez votre enfant :
    - samedi à partir de 9h et de 13h30 ;
- dimanche à partir de 9h et de 14h30
3) Venez le rechercher (en personne) au même endroit, au plus tard le samedi à 12 h30 et 18h30, le dimanche à 12 h et 18h30.

 

Aggravation des inégalités, attaques contre les acquis sociaux,
guerres, discriminations, sexisme et racisme : ça suffit !

Qu'est-ce qu'un Forum  social ?
C’est un espace ouvert de rencontres et d’échanges entre citoyennes, citoyens et une pluralité de mouvements et d’organisations. C’est aussi un espace commun d’élaboration d’alternatives et de stratégies pour les mettre en œuvre, pour que les droits fondamentaux des êtres humains l'emportent sur les intérêts financiers et commerciaux.

Chacune, chacun, faites entendre votre voix : la parole n’est pas réservée aux spécialistes.


Le Forum social départemental est organisé par «Le collectif 06 FSE» :
Citoyennes et citoyens à titre individuel
Associations : Action Citoyenne pour un Meilleur Environnement, France Palestine Solidarité, À Gauche vraiment, Les Amis de la Démocratie, Artisans du Monde, Attac 06, CLAJ Jeunesse Campting, Un coeur pour l’Ariane, Collectif 06 pour la Défense et le Développement des Services publics et contre l'AGCS, FCPE, Génération Solidarité, Grasse à Gauche, ICEM06 (Freinet), LDH Cannes-Grasse, Mondo Natura, Mouvement Français pour le Planning Familial, Mouvement National de Lutte pour l’Environnement, MRAP Nice, le Patriote, Pour une Europe Sociale et Solidaire, le Secours Populaire, Sîn, Unef.
Syndicats  : CGT Educ’Action, CGT Foyer de l’Enfance, FSU 06, Union Départementale CFDT, Union Départementale CGT.
Avec le soutien de : Les Alternatifs, Collectif pour l'Ecodéveloppement, Les Jeunes Verts, Les Verts, Ligue Communiste Révolutionnaire, Mouvement des Jeunes Socialistes, Mouvement Jeunes Communistes, Mouvement Républicain et Citoyen, Parti Communiste Français, Parti Socialiste, Pour la République Sociale.
Vous pourrez rencontrer ces organisations sur leur stand.
Le forum social est accueilli gracieusement par les communes de Carros, Contes, Drap et Mouans-Sartoux.

La charte des forums sociaux est disponible sur le site.
Vous souhaitez contribuer à la diffusion de l'information : tracts et affiches sont disponibles. N'hésitez pas à nous contacter.

 

http://forumsocial06.free.fr


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http://forumsocial06.free.fr
forumsocial06@free.fr
06 84 37 05 59

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12 septembre 2006 2 12 /09 /septembre /2006 17:17
L’espoir au rendez-vous
des antilibéraux


« Impressionnant ». Dimanche à Saint-Denis, face à la salle archi-comble de la bourse du travail, à la qualité de l’écoute et des débats, plusieurs intervenants ont eu ce mot à la bouche. Venus de toute la France, les représentants de plus de 450 collectifs locaux pour un rassemblement antilibéral et des candidatures communes créés dans la foulée de la victoire au referendum sur la constitution européenne étaient conscients de l’importance de ce qui se jouait : la construction, à travers les échéances électorales à venir - en particulier dès 2007 la présidentielle et les législatives - d’un rassemblement antilibéral qui permette de battre la droite et l’extrême droite et de changer réellement de politique. La construction d’un rassemblement antilibéral qui, soulignait d’emblée Claude Debons, du collectif national, « ouvre une nouvelle voie à gauche ». Pour tous, la dynamique militante dont témoigne cette réunion, à laquelle ont participé toute la journée Marie-George Buffet et José Bové, comme les convergences réalisées sur les textes adoptés pour définir une stratégie et un projet indiquent que le but est désormais atteignable. Les appels à la responsabilité pour ne rien gâcher se sont donc multipliés en même temps que l’accent était mis sur le calendrier et la nécessité de donner de la « visibilité » à cette ambition commune, lui permettre de passer d’une dynamique militante à une dynamique citoyenne.

Pas d’exclusive

Ainsi tout le monde étant d’accord sur le principe d’un collectif de porte-parole sur le modèle de celui qui s’était constitué à l’initiative de Marie-George Buffet dans la campagne du référendum, de nombreuses interventions ont plaidé pour qu’il soit mis en place rapidement. « Si nous ne répondons pas à l’impatience nous allons perdre des gens, l’urgence est de se mettre en ordre de bataille », insistait le représentant du collectif du Rhône.

Faire vite mais ne rien escamoter, voilà le dilemme que se sont efforcés de dénouer les participants à cette journée de Saint-Denis en mettant sur la table toutes les questions, même les plus épineuses. Et d’abord celle concernant les rapports avec le Parti socialiste. Très largement la salle a refusé de suivre Pierre-François Gros, de la LCR, que les précisions sur ce point introduites dans le texte stratégique ne satisfont pas. Une attitude jugée négative par certains, et dont se sont distingués plusieurs délégués représentant des collectifs et membres de la LCR. Comme Christian Piquet, ils jugent au contraire positivement les clarifications apportées. Pas d’exclusive, ont souligné de nombreux intervenants en rappelant le poids des électeurs et militants socialistes dans la victoire du « non » au traité constitutionnel le 29 mai dernier. René Revol, l’un des animateurs, avec Jean-Luc Mélenchon, de l’association PRS et membre du PS, n’a pas voté le projet socialiste mais, selon lui, « dire que le projet du PS est entièrement libéral est une absurdité ». « Le parti socialiste est contradictoire », soulignait-il en rappelant que l’objectif doit être de faire en sorte que « la gauche soit majoritairement antilibérale ». « Une candidature de témoignage signifierait qu’on a perdu », insistait-il. Pour Jean-François Gau, de la direction du PCF, ouvrir une autre voie à gauche s’impose d’autant plus que « 5 ans d’un gouvernement de gauche qui ne romprait pas avec le libéralisme serait une épreuve pour notre peuple ». Décréter que « rien n’est possible tant que le rapport des forces n’a pas changé tuerait l’espoir », insiste-t-il, en soulignant que le texte stratégique vise à « créer une dynamique qui change le rapport des forces et bouscule le bipartisme ».

Un piège à déjouer

Autre question abordée sans détour : celle des candidatures et particulièrement, pour la présidentielle, du nom qui devra être sur le bulletin de vote. Marie-George Buffet et José Bové se sont déjà dits disponibles pour porter cette démarche et, à Saint Denis, Clémentine Autain, adjointe à la mairie de Paris (apparentée PCF), a avancé sa candidature. Pour certains il faudrait exclure tout dirigeant de parti afin, argumentent-ils, d’éviter la récupération au profit d’une organisation. Une position développée ces derniers jours dans la presse par José Bové qui, intervenant hier, a préféré nuancer son propos. Une position que d’autres comme la porte-parole du collectif de Bègles juge « irrecevable ». « Alors que nous cherchons à réconcilier les citoyens et la politique, cette exclusive est dévalorisante pour l’engagement politique et improductive pour le rassemblement », estimait-elle. Cette constitution mène à la présidentialisation et à la personnalisation, c’est un piège qu’il nous faut déjouer, ont souligné de nombreux intervenants en mettant en avant la nécessité de réfléchir dans un même mouvement à la présidentielle et aux législatives, de veiller à donner la primeur à l’expression des collectifs, de continuer à approfondir et valoriser la démarche citoyenne et le contenu du projet alternatif : « Si nous adoptons ces textes aujourd’hui, le nom du candidat ne sera pas le plus important », estimait Éric Coquerel, de MARS.

Jacqueline Sellem

Journal l'Humanité
Article paru dans l'édition du 11 septembre 2006.

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