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Mobilisation

11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 18:38

Ce n’est pas au vieux singe que l’on apprend à faire la grimace.

La maxime est aussi valable à l’extrême droite. Philippe Vardon, 29 ans, co-fondateur du Bloc Identitaire, chanteur du groupe Fraction , président de l’association Nissa Rebella  et candidat à Nice lors des dernières municipales, l’a appris à ses dépens samedi 9 janvier, lors d’un débat qui l’opposait-notamment, mais au final principalement- à Jean-Marie Le Pen, 81 ans, le président du FN, sur France 3 Côte d’Azur. Débat qui s’est déroulé un peu à la manière du dernier Rocky, où le boxeur vieillissant et sur le retour remettait un jeune boxeur sûr de lui à sa place.

Il faut dire que les Identitaires se sont associés à Jacques Bompard- le maire d’Orange (Vaucluse), ex-FN et ennemi intime de M. Le Pen, dans une liste baptisée Ligue du Sud,en Provence-Alpes-Côte-d’Azur pour les prochaines régionales. Une liste qui marche sur les plates-bandes du FN et de son président (voire ici sur notre blog "Droites extrêmes").

Dès le début de l’émission, le ton est donné. “Nous ne sommes pas politiquement de la même dimension. M. Vardon représente une liste fantôme” lance d’entrée de jeu Le Pen, un poil agressif. Et de décocher un direct: “Je crois savoir que M. Vardon n’est plus éligible et qu’il n’est même plus électeur à la suite de décisions de justice qui ont été prises contre lui.” M. Le Pen fait référence à un arrêt  tout récent de la Cour de cassation confirmant la condamnation de Vardon par la cour d’appel d’Aix en Provence en septembre 2008 à des peines d’amende et de sursis auquel s’ajoute une privation de droits civiques. Vardon répond: “Ce qui m’étonne, c’est de voir quelqu’un comme vous qui a tellement subi les foudres du politiquement correct, de la pensée unique, y compris dans les tribunaux, se placer sur ce terrain-là. […] Je vous rappellerais une simple arithmétique électorale: lors de la dernière cantonale partielle en septembre à Nice, votre mouvement a fait 8 voix de plus que celui que je représente”.

Mais le leader frontiste, entré en politique il y a plus de 50 ans, ne laisse pas son adversaire respirer, ne retient pas ses coups et l’enchaîne dans les cordes: “M. Vardon, si vous le prenez sur ce ton-là, vous m’obligez à être plus clair. Vous avez 30 ans et vous avez appartenu à 5 partis politiques différents: FN, MNR, Unité radicale -le parti de l’assassin (sic) de Chirac-, le Bloc identitaire et maintenant vous êtes derrière le MPF de Bompard qui veut constituer une béquille pour l’UMP. Vous êtes une liste de supplétifs velléitaires.”

“Pacaman”

Philippe Vardon, un tantinet accroché à ses notes et qui avait des soutiens dans le public, réplique, notamment sur les actions des Identitaires et sur l’ancrage régional et l’identité niçoise. Peine perdue. Petit extrait du dialogue:

Le Pen: “Je ne me crois pas obligé de parler nissard ou de me déguiser en “Pacaman” parce que je suis tête de liste dans cette région où j’ai été conseiller régional pendant 12 ans” […]

Vardon: “Vous êtes insultant avec ma langue, avec mes ancêtres”

Le Pen: “Est-ce qu’au moins vous la parlez cette langue? Je n’en suis pas si sûr”.

Une agressivité lepenienne qui démontre aussi que le président du FN craint que la liste emmenée par Jacques Bompard et les Identitaires l’empêche d’atteindre les 10% des voix lui permettant le maintien au second tour. Et qu’elle le laisse sur un échec pour son dernier combat politique. D’ailleurs, selon Novopress, site de la galaxie identitaire, Le Pen serait parti sans saluer le directeur de campagne de la Ligue du Sud dans les Alpes-Maritimes. Fin du 1er round.


Source: http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2010/01/11/jean-marie-le-pen-et-philippe-vardon-se-cognent-dans-un-debat-a-la-tele/
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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 15:21
Communiqué de l'exécutif des Alternatifs, Paris, le 30 décembre 2009
     Après une consultation de leurs adhérent-e-s, les Alternatifs se sont prononcés pour la constitution au plan national d‘un cadre unitaire
« ENSEMBLE pour des régions solidaires, écologiques et citoyennes »
regroupant le Front de gauche ( GU, PCF, PG) et d‘autres forces (FASE, PCOF, M’PEP, R&S, Alternatifs) indépendant du social et de l’écolo-libéralisme. Ils ont regretté que le NPA ne fasse pas partie de ce rassemblement.
     Ce choix exprime la volonté de notre mouvement de construire dans les luttes comme dans les urnes, une alternative à la politique de la droite et un large rassemblement pour œuvrer à une transformation sociale, démocratique et écologique de la société.

Malgré de très nombreuses réunions, force est de constater que le processus de construction de ces listes n’avance pas. A ce jour les éléments essentiels d’une campagne nationale ( programme, animation, composition des listes ….) 
n’ont toujours pas été actés au plan national. Et ce qu’il ressort des réunions en cours dans les diverses régions est pour l’essentiel une demande d’intégration au Front de gauche et non pas la construction d’une dynamique plus large. Les Alternatifs réaffirment leur souhait que le pluralisme de l'alliance ENSEMBLE se concrétise notamment par une tête de liste régionale en Poitou Charentes et 7 têtes de listes départementales pour notre mouvement.

Les Alternatifs s'inquiètent de la situation actuelle de blocage I

Ils souhaitent que les discussions en cours puissent déboucher très rapidement sur un accord général permettant que la campagne des listes ENSEMBLE puisse être lancée, dans les meilleures conditions, dans les premiers jours de janvier.
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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 23:08

A l'initiative de

Logo de la FASE 06

la Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE)

Vendredi 27 novembre 2009, 19h30

Hôtel Splendid, 55 Bd Victor Hugo, 06000 NICE

A 19 h

Quelle alternative et quel rassemblement pour la Gauche de transformation

animée par

Clémentine AUTAIN

  • Animatrice de la FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique
  • Coordinatrice de l’ouvrage collectif : « Postcapitalisme, imaginer l’après » ( aux Diable Vauvert.)
  • Co-directrice du mensuel " Regards "
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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 18:23
Allonger la durée de cotisation, surtout dans le secteur public, est illusoire




Lors de la réforme Fillon de 2003, on avait amené l'opinion à se focaliser sur un unique paramètre censé tout régler : la " durée de cotisation ". Il fallait, souvenez-vous, que les fonctionnaires et assimilés cotisent désormais aussi longtemps que les salariés du privé, et ainsi l'égalité serait enfin réalisée entre eux.

On opposait de la sorte artificiellement un régime des fonctionnaires présenté comme unique - le même pour tous -, à un régime du privé, présenté lui aussi comme unique. Cela avait l'avantage de passer outre les inégalités les plus choquantes, celles qui prévalent entre les différents régimes du privé, aussi bien qu'entre les régimes publics.

Le contraste est ainsi particulièrement éclatant entre les régimes spéciaux qui cumulent tous les privilèges et le régime ordinaire du fonctionnaire ne comportant aucun avantage retraite particulier (par exemple, celui des enseignants).

Et voilà que, cette fois-ci, nous disent les experts du gouvernement (dont aucun n'est actuaire - spécialiste des retraites - ), le financement de l'augmentation de l'espérance de vie va se résoudre par magie grâce au même paramètre, un paramètre décidément réponse-à-tout : la durée de cotisation !

Gare aux fausses évidences. Nos experts gouvernementaux ne savent pas que la durée de cotisation est un paramètre qui joue un rôle exactement opposé dans l'équilibre des régimes, selon qu'ils sont privés ou publics.

A quoi sert en effet l'allongement de la durée de cotisation ? Il sert uniquement à augmenter la population des cotisants. S'il ne remplit pas ce rôle, il ne sert à rien. Dans un régime par répartition, on peut concevoir en première analyse l'effet bénéfique d'un tel allongement : plus de cotisants font plus d'argent pour les retraites. Mais ce à quoi les experts n'ont pas prêté attention, c'est que c'est le contraire qui est vrai dans le public.

C'est évidemment quand il y a moins d'actifs dans le secteur public, donc moins de dépense salariale, qu'il y a plus d'argent pour les retraites publiques. C'est en effet à partir d'une même masse, le budget de l'Etat, que sont financés et les salaires et les pensions.

L'augmentation de la durée de cotisation, qui n'est utile que si elle permet d'accroître le nombre d'actifs du régime, est donc néfaste pour le public où ce qui compte, du point de vue du financement des retraites, c'est d'alléger les effectifs. Réduire les effectifs, c'est, répétons-le, dégager de l'argent pour les retraites. Autrement dit, il ne faut pas, dans le public, allonger la durée de cotisation, mais au contraire la diminuer.

C'est la raison pour laquelle la politique du ministre du budget, Eric Woerth, consistant à ne remplacer qu'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, a des effets exactement annulés par la politique de M. Hortefeux consistant à augmenter leur durée de cotisation : au total, on peut constater que le nombre de fonctionnaires n'a aucunement diminué (qui le sait ?) et que, parallèlement, la charge des pensions explose dangereusement. Dans mon livre La Grande Duperie, la vérité sur vos retraites (Plon, 2003), je l'annonçais dans un chapitre intitulé : " Comment ruiner l'Etat : augmenter la durée de cotisation ".

Le gouvernement n'est de toute façon pas à une contradiction près en matière d'allongement de la durée d'activité. Il a fait adopter par l'Assemblée nationale, le 7 juillet, une loi sur la mobilité des fonctionnaires dont une des dispositions, passée inaperçue, consiste à encourager les agents publics à partir à la retraite cinq ans sinon plus avant l'âge normal.

L'Etat est même prêt à leur payer un pécule pouvant aller jusqu'à deux années de traitement brut pour qu'ils cessent sur-le-champ de travailler, autrement dit de " cotiser ". Sans doute s'est-il rendu compte que prolonger toujours plus l'activité de fonctionnaires arrivés au faîte de leurs rémunérations et frais annexes était ruineux ; puisque de toute façon il doit payer un agent public jusqu'à sa mort, autant lui servir à la place une retraite modérée.

Pourquoi tant de contradictions dans la politique gouvernementale ? C'est qu'il faut faire vivre à toute force le mythe de la répartition dans le secteur public. Le discours sur la répartition sert entre autres à justifier que les régimes spéciaux continuent de ponctionner les autres régimes.

Le discours officiel est un non-sens économique et une duperie : parce que nous avons réduit les effectifs dans les services publics, prétend-il, nous n'arrivons plus à payer les pensions ; du coup, les régimes qui ont un meilleur rapport démographique ont un devoir de solidarité envers les régimes spéciaux : il faut qu'ils les subventionnent.

Alors que c'est le contraire qui est vrai : parce que les effectifs ont été réduits dans les régimes spéciaux, il y a plus d'argent pour les pensions. Tout simplement parce que ces régimes spéciaux n'obéissent pas au schéma de la répartition : salaires et pensions y sont financés à partir de la même masse, celle des recettes annuelles, et c'est une excellente chose que la masse salariale se réduise avec la diminution des effectifs : cela fait plus d'argent pour payer les pensions.

Quel peut bien être d'ailleurs le sens du paramètre " durée de cotisation " dans la fonction publique et le secteur public non concurrentiel, où les cotisations sont fictives ? Sait-on à ce propos que l'Etat inscrit des cotisations " employeur " factices sur les bulletins de paie des fonctionnaires et assimilés ? Car que signifie un Etat qui se paie à lui-même des cotisations ! Cela revient à dire qu'il ne paie rien. Chacun peut en faire l'expérience, en se versant à soi-même tous les matins une somme qui lui plaira, même s'il n'a pas l'argent : après l'opération, il n'est ni plus ni moins riche.

C'est exactement ce que fait l'Etat, en décidant par exemple que le 1er janvier, le taux qu'il inscrirait désormais sur les bulletins de paie serait 60,44 % - quatre fois plus que dans le privé (15,9 %) - contre 55,71 % la veille. Admirez la précision, alors que les finances de l'Etat ne sont aucunement affectées par le taux choisi, car en réalité, absolument aucune cotisation n'est versée à quiconque. Cela fait joli, de grosses cotisations surtout très précises sur les bulletins de paie, mais il n'est qu'une vérité : ce ne sont pas ces écritures qui financent les retraites, ce sont les impôts.

Notons que, dans la mesure où les notions de cotisation salarié et de cotisation employeur sont de même essence (il s'agit en réalité d'une seule cotisation qui est conventionnellement découpée en deux avec ajustement par le salaire brut), il en va des " cotisations " des fonctionnaires comme des " cotisations " de l'Etat : ce ne sont que de l'encre " pour faire joli " sur des bulletins de salaire, pour imiter la répartition, mais sans aucune contrepartie concrète, ni économique ni financière. Aucun fonctionnaire n'a en réalité jamais payé ces cotisations.

Allez après ça comparer les taux de cotisation entre les régimes, comme le font doctement certains experts !

Dans le privé non plus, ça n'est pas travailler plus longtemps qu'il faut forcément, mais simplement travailler plus. Pourquoi laisser croire, alors qu'il n'y a pas d'activité avant l'âge de 25 ans et après 55, que l'équilibre des retraites pourrait être trouvé dans un allongement forcé de l'activité ?

Simplifions l'idée : travailler 70 heures par semaine entre 25 et 55 ans, c'est-à-dire seulement trente ans, cela est équivalent, du point de vue de l'équilibre des retraites, à travailler soixante ans dans le système actuel. Dans les deux cas on alimente des mêmes sommes les caisses de retraites.

Pourtant, le gouvernement, bien qu'adepte du " travailler plus pour gagner plus ", s'apprête à sanctionner plus lourdement encore les personnes dans ce cas, au motif qu'elles n'auraient cotisé " que " trente ans. Où l'on voit que pour le privé aussi il est vital que le gouvernement se débarrasse du fétichisme pernicieux de la durée de cotisation.

Pascal Gobry

Syndicaliste, inscrit au Tableau des actuaires (qui réunit les spécialistes des retraites)

© Le Monde 17 juillet
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16 mai 2009 6 16 /05 /mai /2009 18:06
LE MONDE | 16.05.09 |


vec une popularité qui talonne celle des leaders socialistes, Olivier Besancenot est sur tous les fronts sociaux. Mouvement de protestation dans les universités, mobilisation hospitalière, grèves et occupations d'usines, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) est présent au point que le gouvernement voit la main de l'extrême gauche partout.

Le leader du NPA s'en défend à peine : la "vraie" gauche doit être solidaire de toutes les luttes contre les licenciements et les réformes du gouvernement. Il houspille les syndicats, jugés trop mous, et pousse le reste de la gauche à constituer des fronts unitaires. Pour lui, la campagne des élections européennes, que son parti a jusqu'ici un peu délaissée, doit être l'occasion d'"être le haut-parleur de la résistance et de la colère". Le discours, axé sur la crise économique et ses conséquences, n'épargne guère les socialistes.

Le gouvernement accuse l'extrême gauche d'entretenir les blocages d'université. Comment réagissez-vous ?

C'est le registre éternel de la droite d'agiter le chiffon rouge de la manipulation par l'extrême gauche. A chaque fois qu'une mobilisation inquiète le pouvoir, on dit toujours que c'est l'extrême gauche. Ce fut le cas en 1995 avec la grève des cheminots, en 2003 contre les retraites, lors de la mobilisation des Michelin ou des P'tits LU...

Mais vous y êtes ou non ?

Encore heureux qu'on y est. Si nos militants n'étaient pas dans le mouvement, on nous le reprocherait. Quand l'accusation de noyautage vient du gouvernement, c'est attendu. C'est plus cocasse quand ça vient de certains responsables du Parti socialiste. Ils feraient bien de regarder de plus près cette mobilisation universitaire et comprendre qu'une partie de leur électorat et de leurs militants en font partie.

En maintenant les blocages, ne craignez-vous pas que le mouvement devienne franchement impopulaire ?

Si le gouvernement avait eu la moindre volonté de sortir du conflit, on l'aurait vu. C'est son choix d'attendre que le mouvement pourrisse jusqu'aux examens.

L'UMP voit aussi votre main dans les usines en grève.

Oui, on a des militants et des sympathisants dans les entreprises comme Caterpillar, Continental, Molex. C'est légitime pour un parti qui se dit anticapitaliste d'être présent dans ces secteurs. Mais nous ne sommes qu'une composante de ces salariés.

N'empiétez-vous pas sur le terrain des syndicats lorsque vous appelez à une marche contre les licenciements ?

Je conteste la séparation qui voudrait que le social, c'est la rue, et la politique, les institutions. Après la mobilisation du 1er Mai, on est en droit d'attendre autre chose qu'un calendrier avec une manifestation tous les deux mois ! Si ce n'est pas la gauche sociale et politique qui soutient les luttes quelles que soient les formes qu'elles prennent - jusqu'à la séquestration des patrons ou les occupations - et qui avance l'idée de la grève générale, qui le fera à sa place ? Une étape intermédiaire pourrait être une marche des licenciés qui rassemblerait des dizaines de milliers de salariés. C'est une question d'efficacité pour éviter l'isolement des conflits locaux.

Vous n'avez de cesse de citer l'exemple du LKP en Guadeloupe. Pour vous, c'est un modèle ?

Il n'y a pas de modèle exportable. Mais ils nous ont donné l'exemple d'une grève générale massivement suivie et d'un mouvement populaire, et la preuve qu'on peut combiner l'unité et la radicalité. Le LKP a réussi à s'installer comme direction politique d'une grève générale qui a déplacé des montagnes, en montrant qu'on peut faire baisser les prix et obtenir une augmentation de 200 euros des salaires. Imaginez ça ici ! Il y a la place en France pour un collectif qui lutterait ici aussi contre la "profitation".

Malgré la crise, Nicolas Sarkozy continue les réformes. La droite n'est-elle pas aujourd'hui en position de force ?

Peut-être, mais je ne suis pas fataliste. La crise du capitalisme lui pose un gros problème. C'est une crise qui vient du coeur du système, qui est profonde et durable. Le plus gros des difficultés économiques, pour le gouvernement, est devant lui. Nicolas Sarkozy veut maintenir le cap de la suppression de dizaines de milliers d'emplois dans la fonction publique, de la libéralisation de la santé, du travailler toujours plus longtemps et du blocage des salaires, mais, avec les contestations dans un certain nombre de secteurs, il est obligé de lâcher du lest.

Il sait que n'importe quelle goutte d'eau peut faire déborder le vase et que le risque d'un embrasement général existe. On est dans un cycle où on peut encore remporter des victoires sociales.

Qu'espérez-vous aux élections européennes ?

Donner à la colère sociale une expression politique. Dans les milieux où nous avons le plus d'écho, les précaires, les prolos, les jeunes nous disent qu'ils n'ont pas forcément envie de voter. A nous de les convaincre qu'avoir des élus anticapitalistes pendant cinq ans au Parlement européen permettrait de relayer les combats sociaux dans les institutions européennes et de prévenir la population, la jeunesse, des mauvais coups qui se trament. Et on aurait un point d'appui pour construire un parti anticapitaliste européen.

Vous vous dites unitaires, mais, quand Jean-Luc Mélenchon vous tend la main vous refusez. Pourquoi ?

Nous avons proposé un front anticapitaliste, apportant des solutions radicales à la crise du capitalisme et qui soit durablement indépendant de la direction du PS. Le PCF comme le Parti de gauche ont refusé une alliance sur le long terme. Nous réclamons un peu de cohérence : nous ne voulons pas faire un bon coup aux européennes si, ensuite, aux régionales, il s'agit pour certains de retourner dans le giron du PS. Car les accords avec le PS aux élections poussent à faire le contraire dans les institutions de ce qu'on fait au quotidien.

Le Parti socialiste n'est plus un parti de gauche ?

On ne va pas faire de démagogie là-dessus. Les militants du PS, on les croise dans les mobilisations sociales, pas ceux de l'UMP. Ça fait quand même une sacrée différence ! Mais on a renoncé à leur demander de faire une politique de gauche qu'ils n'ont pas envie de faire.

Leurs solutions pour sortir de la crise sont compatibles avec l'économie de marché. Pas les nôtres.

Que pensez-vous de l'incursion de François Bayrou sur le terrain de la gauche ?

Je n'ai pas vu Bayrou débouler dans le paysage de la gauche, mais dans le giron des alliances possibles avec le Parti socialiste. Je rappelle qu'il a voté les directives libéralisant les services publics. J'écoute son discours. Dans le camp de la droite, il traduit une autre option possible pour les classes possédantes. Le PS pense qu'il sera amené, lors des prochaines échéances électorales, à faire alliance avec lui. C'est pour cela que nous insistons sur l'indépendance totale à l'égard du PS.

Avec la dispersion des voix à gauche, ne faites-vous pas le jeu de Nicolas Sarkozy ?

C'est un faux procès qu'on fait au NPA. Ça fait deux ans qu'on est de tous les combats contre la politique du gouvernement. On ne va pas s'excuser d'être de cette gauche qui, dès le soir de l'élection de Sarkozy, a dit : "Il faudra le combattre." La vraie opposition à Sarkozy, ce sont des milliers d'anonymes, présents dans toutes les mobilisations sociales. Nous essayons de donner un prolongement politique à cette opposition.



Propos recueillis par Françoise Fressoz et Sylvia Zappi
Article paru dans l'édition du 17.05.09
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16 mai 2009 6 16 /05 /mai /2009 17:27
Mohammed al-Saghir Abu Sharar avait 37 ans quand la Hagana et les autres gangs terroristes juifs ont attaqué Al-Dawwayema, un village situé à 18 kilomètres au nord-ouest d’Al-Khalil (Hébron) en 1948.

 « Quand ils sont arrivés, ils ont commencé à tuer la population civile en masse, les hommes, les femmes et les enfants, » se souvient Mohammed, qui a maintenant près de 100 ans.
 « Ils ont tué tous les gens qu’ils voyaient. Ils ont brisé les têtes des enfants et ouvert les ventres des femmes à la baïonnette. Ils ont même violé certaines femmes avant de les assassiner. » Mohammed dit qu’un des chapitres les plus sanglants a eu lieu dans la mosquée. « C’était un vendredi et beaucoup des vieux étaient déjà à la mosquée locale pour la prière, » se rappelle-t-il. « Environ deux heures avant les prières, vers 10h ou 10h30, plusieurs véhicules transportant des hommes en arme sont arrivés. Ils nous ont mitraillés, tuant les 75 vieux. Il n’y a pas eu un seul survivant, » ajoute-t-il, les larmes aux yeux.
« Ensuite, ils ont commencé à aller de maison en maison, tuant des familles entières. La tuerie a forcé les gens à fuir vers l’est. Cependant, les hommes de la Hagana les pourchassaient, tuant davantage de gens. »
Dans son livre « All That Remains », Walid al-Khalid, historien palestinien incontesté, a écrit que Al-Dawayema avait une population de 3.710 personnes en 1945.
Le monde commémore le 15 mai le « Jour de la Nakba », lorsqu’Israël a été créé sur les décombres de notre pays.
Le 18 avril 1948, le groupe Irgun de Menahem Begin s’est emparé de la ville palestinienne de Tibériade, mettant en fuite ses 5.500 habitants palestiniens.
Le 22 avril, Haifa est tombée aux mains des sionistes et 70.000 Palestiniens ont fui.
Le 25 avril, l’Irgun a commencé à bombarder les secteurs civils de Jaffa, terrifiant les 750.000 habitants qui ont fui, paniqués.
Le 14 mai, la veille de la création d’Israël, Jaffa était complètement encerclée par les militants sionistes bien mieux équipés, et seuls environ 4.500 résidents sont restés.

Aucun refuge
Mohammed, qui vit maintenant avec sa famille dans le petit village d’al-Majd, à environ 7 kilomètres au sud-ouest d’Al-Dawayema, dit que des dizaines de familles ont cherché refuge dans une grande grotte appelée “Turel Zagh”. « Les Juifs leur ont dit de sortir, de se mettre en ligne et d’avancer. Et lorsqu’ils ont commencé à marcher, ils les ont mitraillés, » ajoute-t-il. « Une femme, l’épouse de Mir’ie Freih, a survécu au massacre en faisant semblant d’être morte. » Mohammed dit que les victimes du massacres furent ensuite ensevelies dans les puits de Bir al-Shara et Bir al-Sil. Son témoignage est corroboré par les historiens et chercheurs israéliens, à partir d’archives déclassifiées de l’armée israélienne et d’entretiens avec des vétérans de l’armée. L’historien israélien Benny Morris avait interviewé un participant au massacre, qui lui a dit qu’environ 80 à 100 personnes, dont des femmes et des enfants, avaient été tués par « la première vague des conquérants.»
En 1984, un journaliste israélien a interviewé l’ancien Mukhtar (notable du village) de al-Dawayema, Hasan Mahmoud Ahdeib, et est revenu avec lui sur le site, pour la première fois depuis le massacre. Ihdeib lui a parlé des gens tués dans la mosquée et des familles assassinées dans la grotte, lui montrant le puits où les corps avaient été jetés. Quelques jours plus tard, le journaliste israélien a fait venir des ouvriers qui ont creusé et ont découvert les os et les cranes. En 1955, la colonie juive d’Amatzia était bâtie sur les ruines d’al-Dawayema. Aharon Zisling, le premier Ministre de l’agriculture d’Israël, avait comparé le massacre, au nom de code « Opération Yo’av », aux crimes nazis.

Mémoire vivante
Il y a quelques années, Mohammed et sa famille ont visité les ruines de son village, où son père, sa mère, son grand-père et ses ancêtres ont été enterrés. « Je suis resté là, en pleurs. J’ai vu notre maison, complètement délabrée. J’ai vu la pièce où mon père recevait les invités. J’ai vu les puits d’eau abandonnés. » Le vieux Palestinien centenaire espère toujours qu’il pourra revenir vivre dans son village natal. « Mon souhait reste inchangé, c’est de revenir dans mon village, d’y mourir et d’y être enterré. » A la question s’il accepterait une indemnisation pour sa propriété perdue, il reste un moment silencieux avant de répondre : « Ce n’est pas une question de propriété et de dédommagement, » dit-il. « C’est mon pays, mon histoire, ma maison, mes souvenirs d’enfance. Mes grands-parents ont été enterrés là. Vendriez-vous la tombe de votre père pour tout l’or du monde ? »
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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 22:50
  • Après une large consultation de leurs adhérent-e-s, les Alternatifs ont décidé de ne participer à aucune liste aux élections européennes en raison de l’impossibilité de réaliser un large rassemblement unitaire de la gauche de gauche et de l’écologie radicale.

    Ce choix est intervenu après plusieurs semaines de rencontres avec les partenaires possibles de notre mouvement, le NPA d’une part et le Front de Gauche ( PCF et PdG) d’autre part qui ont manifesté des convergences importantes en terme de réponses aux exigences sociales, écologiques et démocratiques et de propositions pour une alternative politique au niveau européen. Ceci ne peut que renforcer notre regret qu’une telle unité large n’ait pas pu se réaliser.

    En effet seul un tel rassemblement unitaire aurait été en mesure de renouveler l’expérience de 2005 où de larges masses de citoyennes et de citoyens s’étaient emparées de la question de la construction européenne et avaient permis la lutte victorieuse contre le projet de Traité Constitutionnel Européen symbole de l’Europe telle qu’elle se construit actuellement. Celle signée, sans que les peuples aient été consultés, à Lisbonne, et approuvée, quelles que soient les nuances entre eux, par les gouvernements européens et mise en œuvre par la Commission , celle que mène au Parlement européen depuis le traité de Rome en 1957 les majorités successives basées sur des compromis entre la droite et la sociale-démocratie. En un mot, même si la crise actuelle désavoue les politiques économiques libérales, une politique européenne menée, pour l’essentiel, en faveur d’un « libre marché sans entrave à la concurrence ».

    C’est pourquoi lors du vote du 7 juin notre choix en faveur d’une autre construction européenne, sera de battre la droite et toutes les listes qui approuvent le traité de Lisbonne et se portera indistinctement sur les listes présentées par le NPA ou par le Front de gauche.

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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 22:31

Communiqué de l’AFPS*

Le tribunal de Nanterre se déclare compétent sur la procédure engagée par l’AFPS contre Véolia transport, Alstom et Alstom transport concernant la construction et l’exploitation d’un tramway à Jérusalem-Est

Au mois de février 2007, l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) a fait assigner les sociétés VEOLIA TRANSPORT et ALSTOM devant le Tribunal de Grande Instance de NANTERRE afin de faire reconnaître le caractère illicite du contrat signé par ces sociétés, au mois de juillet 2005, avec le gouvernement d’Israël, dans le cadre du consortium City Pass, chargé de la construction et l’exploitation d’un tramway à Jérusalem-Est.
L’AFPS a demandé également au Tribunal d’interdire à ces sociétés de poursuivre l’exécution du contrat qui viole notamment les dispositions de la Convention de Genève du 12 août 1949 relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, et favorise l’expansion de la colonisation illicite de Jérusalem Est par l’Etat d’Israël, le tracé de la ligne de tramway qui en est l’objet tendant à relier le centre de Jérusalem Ouest à des colonies de l’Est, installées sur des terres confisquées aux Palestiniens.
L’O.L.P. est intervenue à cette procédure et s’est jointe aux demandes de l’AFPS.
Les sociétés ALSTOM et VEOLIA TRANSPORT, pour éviter tout débat au fond, ont soulevé devant le Tribunal divers moyens d’incompétence et d’irrecevabilité qui ont donné lieu à différents jugements (11 janvier 2008, 6 juin 2008) qui ont condamné ALSTOM ET VEOLIA TRANSPORT à communiquer la traduction jurée en français de la totalité du traité de concession et de ses annexes.
Les pièces communiquées à nos Conseils ont révélé que les sociétés ALSTOM et VEOLIA TRANSPORT participent directement à l’exécution de ce contrat, bien qu’elles ne soient pas signataires du contrat de concession signé le 22 septembre 2004 entre la société City Pass de droit israélien et l’Etat d’Israël.
Il en est de même pour la société ALSTOM TRANSPORT qui au surplus bénéficie d’un contrat d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction.
C’est la raison pour laquelle l’OLP et l’AFPS ont également assigné le 18 novembre 2008 la société ALSTOM TRANSPORT devant le Tribunal de Grande Instance de NANTERRE aux fins de faire constater le caractère illicite de son contrat et d’interdire à ladite société de poursuivre l’exécution de ses engagements.
L’ensemble des affaires concernant les sociétés ALSTOM, ALSTOM TRANSPORT et VEOLIA TRANSPORT a été plaidé sur les questions de compétence et les irrecevabilités de procédure à l’audience du 2 février 2009. Le Tribunal a rendu sa décision le 15 avril dernier.
Le jugement, reprenant en grande partie l’argumentation de nos avocats, nous donne satisfaction concernant la compétence du Tribunal de Grande Instance de NANTERRE et la recevabilité de l’AFPS même si, pour des raisons de forme, le Tribunal a déclaré l’OLP en l’état irrecevable, cette irrecevabilité pouvant être régularisée pour l’avenir. Le Tribunal a tout d’abord constaté, au regard des pièces que les sociétés ont été contraintes de verser aux débats, que VEOLIA TRANSPORT, ALSTOM et ALSTOM TRANSPORT participent à l’exécution du contrat de concession et qu’en conséquence elles étaient bien en situation de parties défenderesses, contrairement à ce que soutenaient les trois sociétés.
Le Tribunal s’est par ailleurs déclaré matériellement compétent, considérant notamment que les sociétés mises en cause ne pouvaient soulever l’incompétence au motif que l’Etat d’Israël bénéficierait de l’immunité de juridiction d’un Etat étranger.
Le Tribunal a en effet jugé : « outre que l’Etat d’Israël n’est pas partie à cette instance, cet Etat ne saurait en tout état de cause sérieusement soutenir et agir au titre des contrats querellés en qualité d’Etat souverain puisqu’il est en réalité puissance occupante de la partie de la Cisjordanie où est construit et où sera exploité le tramway litigieux, partie reconnue par la Communauté des Nations et la Cour internationale de justice comme relevant du territoire palestinien ».
Le Tribunal s’est également déclaré territorialement compétent, les sociétés défenderesses ayant leurs sièges sociaux dans son ressort. Il a au surplus motivé sa compétence de la façon suivante : « compte tenu du risque de déni de justice inhérent à la nature de ce litige, la juridiction française est bien, de prime abord, compétente pour son règlement dans le souci de garantir le libre accès à la justice des parties en cause, au visa des dispositions de l’article 6 § 1 de la convention européenne des droits de l’homme. Il est de jurisprudence constante que le risque de déni de justice est un critère de compétence des juridictions françaises dès lors que le litige présente un rattachement avec la France, ce qui est bien le cas dans les circonstances de la présente espèce, les défenderesses étant des entreprises françaises domiciliées en France, ALSTOM TRANSPORT reconnaissant notamment que ses usines de La Rochelle, le Mans, Le Creusot, Villeurbanne et Tarbes fabriquent 46 voitures du métro de Jérusalem ».
ALSTOM, ASTOM TRANSPORT et VEOLIA TRANSPORT avaient également plaidé l’irrecevabilité de la demande introduite par l’AFPS en soutenant que celle-ci, partie tiers au contrat querellé, n’établissait pas sa qualité pour agir. Là encore, le Tribunal a rejeté l’argumentation des défenderesses en reconnaissant la qualité de l’AFPS d’ester en justice, compte tenu de ses statuts.
Le Tribunal a par ailleurs rappelé : « il est désormais de principe qu’une association, peut même hors habilitation législative, agir en justice au nom d’intérêts collectifs dès lors que ces derniers entrent dans son objet social. En l’espèce une atteinte à l’objet social de l’AFPS du fait de l’exécution de contrats supposés illicites en référence au droit humanitaire international serait manifestement susceptible de lui causer à tout le moins un préjudice moral. »
C’est dans ces conditions que le Tribunal a renvoyé l’examen du dossier à une audience de procédure le lundi 8 juin 2009 pour fixation de la date des plaidoiries au fond.
Néanmoins, il convient de préciser que les sociétés ont la possibilité de faire appel du jugement rendu.

L’AFPS ne manquera pas de donner toutes informations utiles sur la suite de la procédure.

1] Paris le 20 avril 2009 [1] nous apprenons sans surprise, début mai 2009, que les entreprises ALSTOM, ASTOM TRANSPORT et VEOLIA TRANSPORT font appel * l’exemplarité de cette décision de justice nous amène à re-publier plus visiblement le communiqué de l’Afps, qui a mené cette action à laquelle s’est jointe l’OLP.

Paris, 3 mai 2009
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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 22:25

auteur-e(s) : Geneviève Azam
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les relations entre l’Europe, l’ERT, l’OCDE, l’OMC, le processus de Bologne, la stratégie de Lisbonne et la marchandisation de la connaissance à l’échelle européenne et mondiale...

Du processus de Bologne à la loi L.R.U, une catastrophe annoncée. Une conférence de Geneviève Azam, MCF en économie à Toulouse II, membre du conseil scientifique d’Attac, qui s’est tenue le lundi 23 mars 2009 à l’Université de Toulouse 2 le Mirail. Cette conférence à été initiée par l’Assemblée Générale des personnels de Toulouse 2 et était ouverte aux étudiants, Biatos, enseignant et enseignants chercheurs.

 

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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 22:11
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