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Mobilisation

20 janvier 2007 6 20 /01 /janvier /2007 23:06

FORUM SOCIAL MONDIAL

 "Le dernier du genre"

 

Quels sont les grands "chantiers" attendus à ce Forum de Nairobi ?

 

- Ce genre de forum mobilise toujours des milliers de mouvements et les thématiques sont nombreuses. Deux éléments importants sont tout de même à prévoir. Le premier est l'émergence d'une véritable société civile africaine. L'autre enjeu crucial est de mener lors de ce rendez-vous une réflexion autour de l'avenir des Forums sociaux.

Le Forum social de Nairobi sera le dernier du genre. Les organisateurs devraient normalement décider de remplacer le forum prévu l'an prochain par une journée de mobilisation en parallèle au Forum économique de Davos.

 

Pour la première fois, le FSM a lieu en Afrique. Est-ce symbolique ou peut-on attendre une réelle implication des pays africains ?

 

- Sur le principe, les FSM doivent avoir lieu dans un pays du Sud. Le forum de 2006 aurait pu s'organiser sur le continent africain mais les pays n'étaient pas prêts à l'accueillir. Avaient été organisés alors des forums polycentriques : à Bamako, Caracas et Karachi. En 2007, le FSM relève un défi d'organisation, le Kenya attendant pas moins de 150.000 délégués. Pourquoi l'Afrique ? Le continent est au cœur des problématiques défendues par les altermondialistes.

Le Forum constitue également un moyen pour la société civile africaine de se structurer davantage. Ensuite, on constate un réel problème d'ancrage social : le décalage entre le cénacle des dirigeants des organisations de la société civile et les catégories populaires persiste. Le leitmotiv de ce Forum de Nairobi est de créer des liens entre les bidonvilles et la ville. Le grand rendez-vous altermondialiste s'ouvrira ainsi par une marche partant du bidonville de Kibera, et se clôturera par un marathon qui traversera la plupart des bidonvilles de l'est de Nairobi. Il s'agit pour les organisateurs de créer des ponts entre les débats, les discussions et ceux qui souffrent.

 

Les forums enregistrent un certain succès en nombre de participants. Mais les fondateurs du FSM, comme Bernard Cassen (ATTAC) ou José Bové, s'interrogent sur l'utilité de ce rendez-vous. Le mouvement altermondialiste est-il en train de "s'user" ?

 

- La formule des FSM, existante depuis 2001, est peut-être en train de s'étioler. A l'origine, le mouvement altermondialiste s'est exprimé en opposition aux sommets officiels, comme le Forum économique de Davos. Par la suite, celui-ci a privilégié la recherche de propositions à travers l'organisation des forums sociaux. Mais les FSM n'ont pas pour l'instant accouché d'un programme détaillé. Ce que Bernard Cassen appelait le "consensus de Porto Alegre", en opposition au consensus de Washington, n'a finalement pas abouti à une réelle entente sur une dizaine de thématiques, comme il le souhaitait. Les FSM ont été des lieu de rencontres et de discussions, mais pas de propositions.

En France, le mouvement altermondialiste est en phase de transition, comme l'a montré dernièrement la crise qu'a subi ATTAC. Les collectifs antilibéraux n'ont pas su s'entendre sur un programme et un candidat. A l'échelle internationale, des politiques alternatives se mettent en place en Amérique Latine : Rafael Correa en Equateur, Daniel Ortega au Nicaragua, Hugo Chavez au Venezuela… En Bolivie, Evo Morales a entrepris une politique "révolutionnaire" de nationalisation. Face à cela, les altermondialistes, sans véritable consensus sur un programme, sont tentés de soutenir ces politiques mises en place. Il est plus facile pour le mouvement de s'opposer que de proposer…

 
Propos recueillis par Séverine De Smet
(le mercredi 17 janvier 2007)

NOUVELOBS.COM | 20.01.2007 |
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20 janvier 2007 6 20 /01 /janvier /2007 22:40

Nairobi se prépare

à accueillir le Forum social

 Pour la première fois, le Forum social mondial se déroule en Afrique. Rendez-vous annuel des opposants à la mondialisation. 100.000 personnes sont attendues.

 

Plusieurs dizaines de milliers d'altermondialistes sont attendus à Nairobi de samedi 20 à jeudi 25 janvier, pour le 7e Forum social mondial (FSM), rendez-vous annuel des opposants à la mondialisation néo-libérale, qui pour la première fois se déroule en totalité en Afrique.
Le FSM 2006, organisé simultanément à Bamako, Karachi (Pakistan) et Caracas, avait déjà marqué la volonté des altermondialistes de se rapprocher de l'Afrique, particulièrement concernée par les conséquences de la mondialisation, mais souvent absente, faute de moyens, des précédents forums.
En dépit d'un succès populaire qui ne se dément pas, avec une participation passée de 20.000 personnes en 2001, lors du premier FSM, à 100.000 en 2006, les altermondialistes, accusés par leurs adversaires de manquer de messages concrets, veulent désormais mieux impliquer les populations africaines et proposer des actions collectives.

Marche des bidonvilles

Le grand rendez-vous altermondialiste, qui se veut le contre-poids du Forum économique organisé à la même période dans la station suisse de Davos, s'ouvrira ainsi par une marche partant du bidonville de Kibera, et se clôturera par un marathon qui traversera la plupart des bidonvilles de l'est de Nairobi.
Cette volonté d'impliquer la population locale va toutefois obliger les organisateurs à relever le défi de l'insécurité réputée de la capitale kényane: outre les forces de l'ordre du pays, des compagnies de sécurité privées vont être mobilisées pour garantir la réussite de l'évènement.
La volonté d'implication des Africains se traduit également par le choix des treize activités coordonnées par le Forum, qui dominent l'actualité sur le continent: lutte contre le sida, poids de la dette, souveraineté alimentaire, nécessité d'accords de commerce justes, de modes de vie alternatifs pour les jeunes, d'emplois respectant la dignité de la personne,...
Parmi les personnalités attendues au forum figurent entre autres le premier président de Zambie Kenneth Kaunda, la Kényane Wangari Maathai, prix Nobel de la paix 2004, l'ancienne Haut Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Mary Robinson, le prix Nobel de la paix sud-africain Desmond Tutu, ou encore Winnie Mandela, ex-femme de Nelson Mandela.
Le syndicaliste paysan français José Bové et la figure de l'altermondialisme en Afrique de l'Ouest et ancienne ministre de la Culture malienne, Aminata Traoré, participeront également au Forum.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/afrique
/20070119.OBS7714
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20 janvier 2007 6 20 /01 /janvier /2007 22:19
Des milliers d'enseignants manifestent à Paris pour dire "non aux régressions"

















Des milliers d'enseignants, souvent coiffés de bonnets d'âne, ont défilé samedi à Paris à l'appel de la FSU afin d'exprimer leur "exaspération" contre la politique du ministre de l'Education Gilles de Robien et les 5.000 suppressions de postes à la rentrée 2007.

Cette manifestation nationale a rassemblé entre 25 et 30.000 personnes, selon les syndicats, 13.500 d'après la police. Une mobilisation jugée "relative" par le ministre de l'Education, qui a souhaité "que vienne l'heure de l'apaisement".

M. de Robien a critiqué "ceux qui ne veulent évoquer l'Ecole qu'une calculette à la main", faisant valoir que le solde des suppressions de postes par rapport aux créations n'était que de "1.734 postes sur 1.243.000, soit -0,14%", une réduction "due à la baisse du nombre des élèves dans l'enseignement secondaire".

La manifestation s'est déroulée sous la bannière de plusieurs syndicats de la FSU, première fédération de l'Education (Snuipp-FSU, Snes, Snuep-FSU et Snesup). Y participaient aussi le Snetaa-EIL, Le Snalc-CSEN, la FAEN, des cortèges de l'Unef, des lycéens de l'UNL et la Fidl.

Tirant un âne derrière elle, une enseignante rousse expliquait: "on a amené un âne pour dire qu'on en a assez de l'entêtement et du mépris de Gilles de Robien, et pour lui dire qu'on ne marche pas au bâton et à la carotte !".

S'inquiétant des suppressions de postes, Danièle Atanassian, institutrice dans le Lot-et-Garonne, et sa collège Claudine Ricou du Finistère avaient revêtu un bonnet d'âne blanc.

"Avec ses réformes sur la lecture (retour au B.a Ba), la grammaire (retour des leçons de grammaire) et le calcul (apprendre les 4 opérations au CP), le ministre nous dit qu'on ne sait pas apprendre à lire et à compter aux enfants, il nous dénigre auprès des élèves et des parents", a estimé Danièle.

Exerçant en Ardèche, Michel Sévennier, syndiqué au Snuipp-FSU, a dénoncé une "dégradation du métier d'enseignant" et des "mesures de plus en plus autoritaires" du ministre.

"Les parents viennent nous demander où nous en sommes au primaire dans l'enseignement des langues, mais, avec toutes les annonces en ce moment prises comme des injonctions, c'est impossible de les mettre en oeuvre", a-t-il regretté.

Dans le secondaire, le moral n'est pas meilleur: "Je suis prof de techno dans un collège et on veut supprimer l'heure de préparation de labo pour les élèves", a expliqué Thierry Le Pottier, à propos du projet de décret qui prévoit de supprimer des "décharges horaires" pour quelque 50.000 enseignants qui n'enseignent que 17 heures par semaine au lieu de 18 pour pouvoir préparer des laboratoires ou corriger des copies.

"J'ai besoin de cette heure de préparation et ce décret va m'enlever 1.500 euros de revenu par an alors que notre pouvoir d'achat baisse", a-t-il souligné. Une perte de salaire, qui, fait valoir le ministère, peut être compensée par la possibilité pour les enseignants de faire des heures supplémentaires.

Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, résume: "cette manifestation, c'est pour dire "assez!" à une politique qui remet en cause les métiers et les moyens de l'Education nationale".

La FSU entend poursuivre la mobilisation le 8 février: les cinq fédérations de l'Education (FSU, Unsa-Education, Sgen-CFDT, Ferc-CGT, FAEN) ont appelé ensemble à la grève dans le cadre de la journée d'action des fonctionnaires sur le pouvoir d'achat.

Par ailleurs, des délégations du Snes-FSU, principal syndicat des collèges et lycées, ont rencontré samedi des représentants des candidats PS et Verts à la présidentielle et le candidat UDF François Bayrou pour "interpeller les candidats sur leur projet pour l'Ecole", selon un communiqué.

"Le Snes adressera dans les jours qui viennent 20 questions aux candidats qui leur permettront de préciser leurs intentions pour l'Education", ajoute le syndicat.

Source: AFP 20.01.07
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20 janvier 2007 6 20 /01 /janvier /2007 22:10
Candidature 2007: 
Bové, qui en a "envie",
se donne jusqu'au 1er février
MONTREUIL (AFP), 19:47


L'altermondialiste José Bové a affirmé samedi avoir "envie" d'être candidat à la présidentielle pour les anti-libéraux, et fixé le 1er février comme date-limite pour dire: "on y va".

"Quelque chose de tout à fait étonnant est en train de se passer", a-t-il déclaré devant quelque 700 membres des collectifs anti-libéraux créés dans la foulée de la victoire du non au référendum européen, réunis à la mairie de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Auparavant, nombre de participants lui avaient demandé d'être leur candidat. La féministe Hamida Ben Sadia parlait de "formidable mobilisation", observant qu'"il y a plus de gens qui signent la pétition demandant à Bové d'être candidat que dans les collectifs anti-libéraux".

"José Bové ne sera pas un candidat de plus, mais un candidat unitaire", lançait Sylvie, d'Aubagne. "Nous devons être à la hauteur de ce que nous avons semé", soulignait Alain Berto (PCF). "Unité, unité, unité !", criait l'assistance. Jacques Perreux, vice-président PCF du Val-de-Marne, appelait à "créer l'électrochoc" pour "déranger le scénario des présidentielles".

Les responsables de la pétition, lancée il y a deux semaines pour demander à José Bové de se lancer, annonçaient 25.000 signatures. Selon eux, Bové, "la voix de ceux que l'on n'entend jamais", serait capable d'entraîner une partie des abstentionnistes de 2002.

"J'ai un picotement dans le ventre. Si vous avez envie d'y aller, moi aussi j'ai envie d'y aller, on a envie d'y aller ensemble", a lancé M. Bové, qui a renoncé à se rendre à Nairobi au Forum social mondial.

"Même si Olivier Besancenot n'a pas voulu l'entendre", le projet des altermondialistes n'est pas, selon lui, "compatible avec le projet socialiste". L'adversaire est "le projet libéral, qu'il soit social-libéral ou de droite".

Bové a semblé vouloir ainsi donner des gages au leader LCR qui avait expliqué sa propre candidature par l'absence d'engagement clair des altermondialistes à ne pas se rapprocher des socialistes au pouvoir.

"Si on ajoute les collectifs à ceux qui ont signé la pétition, un sacré mouvement s'est mis en marche", selon M. Bové.

"Je veux rester prudent, il faut qu'on soit sûrs d'être capables de mener ce travail jusqu'au bout, il faut vérifier dans la semaine que tous les paramètres sont réunis et être capables de dire le 1er février : on y va", a-t-il dit.

Quelques responsables du collectif national ont émis des réserves, sous les huées de l'assistance, notamment Yves Salesse (ex-Copernic), favorable à une campagne pour le retrait préalable des candidatures de Marie-George Buffet (PCF) et Besancenot.

"Ca ne va pas de soi de dire qu'on va soutenir un candidat supplémentaire quand on a défendu l'unité auparavant", observait Clémentine Autain (app. PCF).

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19 janvier 2007 5 19 /01 /janvier /2007 23:40

POUR l’UNITÉ DE LA GAUCHE ANTILIBÉRALE,

LE COMBAT CONTINUE

(Alain FARADJI, Christian PICQUET, Francis SITEL)

 

Avec la rupture opérée par la direction du Parti communiste et la proclamation de sa candidate, Marie-George Buffet, le rassemblement antilibéral, tel qu’initié par l’appel du 10 mai 2006 en faveur de candidatures unitaires aux échéances électorales de 2007, vient de subir un grave échec. 

C’est la dynamique même de la campagne du « non » de gauche au traité constitutionnel européen qui est atteinte. C’est l’espoir porté par des centaines de collectifs et par les meetings enthousiastes des derniers mois qui est menacée. C’est l’opportunité historique de voir s’affirmer un début d’alternative au libéralisme et au social-libéralisme, défendant sur la scène politique les aspirations portées par les mobilisations, répondant à l’attente de milliers de militants du mouvement social, qui peut se voir porter un coup fatal.

Tirons donc le bilan soigneux de la riche expérience à laquelle nous avons participé, et définissons ensemble des perspectives permettant que les acquis de la bataille pour l’unité ne soient pas dilapidés.

Tirer le bilan et préserver nos acquis communs

En s’écartant de la recherche du consensus, méthode qui s’avère pourtant la seule à même de préserver la diversité et l’unité du rassemblement antilibéral, les dirigeants du PCF ont exprimé qu’ils ne s’étaient pas débarrassés des pratiques hégémoniques qui les ont si longtemps caractérisés ; ils ont marqué leurs difficultés à accepter le défi de leur intégration à un processus qui tendait à poser, en des termes tout à fait nouveaux, la question de leur rapport au Parti socialiste et dessinait, à l’horizon, leur propre dépassement.

Avant eux, la direction majoritaire de la LCR s’était elle-même employée à affaiblir le regroupement des forces antilibérales, l’illusion électoraliste que l’avenir dépendait d’un score d’Olivier Besancenot venant contredire l’objectif stratégique, constamment réaffirmé par les congrès de notre organisation, celui d’un débouché politique à la hauteur des attentes sociales comme de la profondeur du rejet du libéralisme dans la société française, dans la perspective d’une nouvelle force anticapitaliste large.

À leur manière, les camarades de Pour la République sociale, auront également concouru aux difficultés du regroupement des antilibéraux, en se montrant jusqu’au bout tributaires de la synthèse acceptée par eux au congrès socialiste du Mans, et en limitant considérablement leur implication dans le mouvement des collectifs, pour ne pas mettre en péril leurs choix au sein du PS.

Ce à quoi il convient d’ajouter une série de facteurs qui n’auront pas permis à la dynamique politique et militante de triompher des calculs à courte vue : la dynamique trop récente des collectifs locaux, la faiblesse et l’hétérogénéité des autres composantes du rassemblement (impossibles à dépasser en si peu de temps), des initiatives mal maîtrisées comme le retrait de la candidature de José Bové le 24 novembre, les insuffisances du collectif national et son incapacité à se mettre d’accord sur une seule candidature pouvant réunir le consensus...

Ce que nous avons semé ces derniers mois ne doit pourtant pas disparaître. Une force militante considérable s’est affirmée à travers le mouvement des collectifs. Dans le prolongement de la bataille du référendum, cette force a contribué à briser les barrières qui séparaient des traditions et des cultures concurrentes, des acteurs du mouvement social et des militants engagés dans des partis.

De même, le document « Ambition-Stratégie » adopté le 10 septembre a commencé à dessiner les contours d’une démarche d’indépendance véritable envers le social-libéralisme au sein de la gauche. Il a affirmé que le projet d’une gauche de gauche ne pouvait se contenter de vouloir infléchir la politique du PS, sans jamais obtenir le moindre résultat, mais qu’il devait viser à donner une majorité à gauche à une orientation de rupture franche avec le libéralisme. Et c’est en fonction de cet objectif qu’il a pu dire clairement que la gauche antilibérale ne serait ni d’un gouvernement, ni d’une majorité parlementaire formée autour du Parti socialiste, de son programme social-libéral, et d’une candidate désormais désignée qui cherche son inspiration du côté de Tony Blair.

Quant aux 125 propositions du projet de programme, par-delà les questions restant en débat, elles seront dans la foulée parvenues à installer dans l’espace politique les principales exigences portées par les grandes mobilisations qui se sont succédé depuis 1995, ce qui n’avait jamais été le cas jusqu’à présent.

Plus que jamais, garder le cap !

L’objectif qui nous a animé ces derniers mois, celui du rassemblement de toute la gauche antilibérale, n’a rien perdu de sa pertinence. L’issue de l’élection présidentielle, comme celle des législatives qui suivront, vont de nouveau clarifier les enjeux politiques du moment.

Une victoire de la droite sanctionnerait une nouvelle fois l’impuissance du social-libéralisme à répondre aux aspirations populaires. À l’inverse, un succès de Ségolène Royal reposerait en des termes très concrets les questions cruciales de l’indépendance vis-à-vis du Parti socialiste et de l’indispensable refus de participer au gouvernement qu’il formera autour de lui. Au PCF comme à la LCR, la réalité des campagnes électorales menées, les scores réalisés dans ce cadre, les choix opérés à l’issue des scrutins rouvriront tous les débats de stratégie qui traversent ces deux formations.

La question de l’alternative à gauche se trouvera, par conséquent, reposée à toutes les forces  qui refusent de se soumettre au libéralisme, des socialistes en rupture avec les logiques d’accompagnement du système jusqu’aux secteurs du mouvement social à la recherche d’un prolongement politique à leurs engagements, en passant par le PCF et la LCR.

Le combat pour la reconstruction d’un projet de transformation radicale de la société, pour l’affirmation d’une gauche de gauche, demeure dès lors notre horizon. Plus que jamais, il s’impose de bâtir un rassemblement durable, ayant pour vocation  de battre le social-libéralisme au sein de la gauche et d’y rendre majoritaire une politique de rupture avec le capitalisme libéral. À charge, pour cette gauche de gauche, de savoir réaliser la synthèse entre le meilleur de la tradition du mouvement ouvrier traditionnel, l’expérience des nouveaux mouvements sociaux et de l’altermondialisme, les acquis du combat écologiste et les apports du féminisme.

C’est en fonction de cette visée qu’il nous faut préserver les acquis du rassemblement initié avec l’appel du 10 mai 2006 et de l’espace politique que celui-ci a commencé de dessiner avec le texte « Ambition-Stratégie » et les 125 propositions du projet de programme. C’est également ce qui doit nous conduire, contre les logiques de division et d’éclatement, à poursuivre tous et toutes ensemble l’expérience des collectifs, qui sont les cadres légitimes héritiers de la bataille engagée en faveur de candidatures unitaires pour les élections de 2007. Poursuivre en commun, dans la diversité qui a fait notre force, suppose évidemment de conserver la méthode du consensus s’agissant des décisions à prendre.

Discutons, par conséquent, sur cette base, de l’action à mener collectivement à l’occasion des échéances électorales qui s’annoncent, de la structuration permettant au mouvement des collectifs de peser le plus efficacement possible, des médiations à travers lesquelles peut se forger un  rassemblement antilibéral durable.

Comment continuer ?
À la présidentielle comme aux législatives, notre objectif reste de battre la droite, de regrouper une gauche de gauche sur la base des acquis de la dernière période, d’interpeller l’ensemble des composantes de la gauche antilibérale.Le courant qui s’est structuré en « Plate-Forme 3 » lors du dernier congrès de la LCR (et dont le bulletin est « Unir 100% à gauche ») a tenu une réunion nationale les 13 et 14 janvier, pour faire le point de la situation. À une très large majorité, un vote indicatif a dégagé les propositions suivantes, soumises à la réflexion de la réunion des collectifs, ces 20 et 21 janvier. À l’élection présidentielle, il nous paraît indispensable de continuer à nous adresser à l’ensemble des composantes de la gauche antilibérale, autour de l’idée d’une candidature « trait d’union » entre toutes les sensibilités impliquées, pour le retrait de Marie-George Buffet et Olivier Besancenot, sur la base des délibérations des collectifs qui avaient notamment dégagé les noms de Clémentine Autain et Yves Salesse pour une possible présentation consensuelle.Jusqu’au 16 mars, date-limite de dépôt des candidatures, une campagne de meetings et réunions publiques pourrait ainsi être organisée, destinée en particulier à adosser cette démarche unitaire aux propositions programmatiques des collectifs.
De ce point de vue, le succès de l’appel en faveur de la candidature de José Bové confirme la force des aspirations à l’unité de la gauche antilibérale. Pour que cet appel remplisse la fonction positive qui peut être la sienne, il devrait s’inscrire dans le cadre d’une candidature collective et du travail réalisé depuis des mois par les collectifs unitaires, en particulier les textes adoptés le 10 septembre et les 14-15 octobre ; et que, procédant d’une décision consensuelle, la candidature de José Bové soit proposée comme « trait d’union » possible entre toutes les composantes de la gauche antilibérale, comme l’ont été dans la phase précédente les candidatures de Clémentine Autain et Yves Salesse. Pour notre part, nous considérons qu’il ne doit pas s’agir d’une candidature supplémentaire : elle implique le retrait de M.G.Buffet et O.Besancenot dans une perspective d’unité antilibérale, si elle veut devenir celle du mouvement unitaire des collectifs. C’est parce qu’il convient de débattre soigneusement des objectifs poursuivis et de leurs traductions pratiques, que nous n’avons pas jugé opportun, comme courant engagé depuis le début dans la bataille de l’unité, de nous associer collectivement à la signature l’appel, même si des camarades de notre courant l’ont fait à titre individuel.  En effet, comme le dit très justement l’introduction à nos discussions de ce week-end : « Nous comprenons ce qui s’exprime dans la volonté d’une candidature antilibérale malgré tout : elle démontre l’aspiration à ne pas renoncer. Mais, si elle n’était pas le résultat d’un consensus, elle ne serait pas celle du rassemblement des collectifs unitaires. »
Au-delà, c’est aux élections législatives que la bataille pour l’unité a l’occasion de s’enraciner. Les collectifs disposent, pour cette échéance, de plus de marges de manœuvre et de réalisation possible. Ils ont les possibilités de poursuivre et d’accentuer la pression vis-à-vis des partis, PCF et LCR, qui se refusent à l’unité à la présidentielle. Ils ne sauraient, nous semble-t-il, chercher à systématiquement présenter des candidats en leur nom entre ceux de la LCR et du PCF, mais chercher d’abord à contraindre ces formations à un accord unitaire. Il importe, à cette fin, que s’engage sans délai un processus de discussion entre les collectifs et les forces politiques locales - lesquelles se sont, dans de très nombreux cas, engagées loyalement dans la démarche de construction de l’unité antilibérale. Dans un département, dans une région, dans une ville, il nous paraît possible de peser pour de vraies candidatures unitaires, et des sections du PCF comme du la LCR peuvent être majoritairement convaincues. De plus, c’est aux législatives que se jouera, plus encore, le profil politique des candidatures : battre les candidats de droite au second tour, rassembler une gauche de gauche qui vise à contester la domination du social-libéralisme à gauche, défendre le programme de 125 propositions, refuser de participer à un gouvernement PS ou à une majorité en soutien à celui-ci, tout en votant et en proposant des lois adossées à la mobilisation sociale. Ce sont là des questions directement présentes pour présenter des candidats et chercher à les faire élire. Là où un réel processus unitaire local n’aura pas été mis en œuvre, les partis maintenant des candidats en leur propre nom, il ne pourra être accordé de label unitaire. Dans ces cas, il appartiendra alors aux collectifs de présenter des candidats en leur nom propre dès lors qu’ils seront en mesure de le faire. En ne réduisant pas la discussion à un accord d’états-majors au sommet, mais en partant de ce travail préalable réalisé au niveau des collectifs puis à celui des départements, une réunion nationale pourrait, en mars, opérer une synthèse permettant d’engager la discussion avec les forces politiques nationales, aboutissant à une labellisation des candidatures unitaires à l’échelle du territoire, et à un accord de répartition de circonscriptions quand il n’y aura pas de candidatures communes.Pour ce qui nous concerne, nous engagerons un débat au sein de la LCR pour que celle-ci opère un tournant unitaire à cette occasion, pour qu’elle accepte de participer à ces candidatures unitaires, et là où les sections de notre organisation y sont favorables, qu’elle les laisse faire si les bases politiques sont acceptables.
Notre combat ne se borne pas aux échéances électorales de cette année : il doit permettre d’aborder ensemble les rendez-vous des luttes sociales. Car nous visons à un rassemblement militant et durable. La question est posée d’une nouvelle force politique à même d’en finir avec l’hégémonie du social-libéralisme sur la gauche. Ces questions sont d’ores et déjà en débat. À ce stade pourtant, seules des mesures provisoires nous paraissent pouvoir être prises, la structuration d’une nouvelle organisation, voire d’une association nationale centralisée, nous semble prématurée. C’est seulement à l’issue de la « séquence » électorale de 2007, sur la base d’un bilan de ce qui y aura été possible, que des assises nationales devront se réunir pour discuter des étapes suivantes du processus unitaire. À la rencontre des 20 et 21 janvier, nous sommes en conséquence favorables à une structuration souple, qui permette d’atteindre une meilleure efficacité et une plus grande transparence de notre action commune, qui tende à mieux impliquer les collectifs dans la coordination du réseau qu’ils constituent, grâce à un cadre qui associe collectifs, sensibilités politiques du rassemblement, et personnalités qui se sont engagées depuis le début dans la bataille de l’unité.


***** 

Depuis le début, nous savons que notre entreprise est difficile. Mais c’est la seule à même de relever des défis aussi complexes que nouveaux. Nous avons le devoir de continuer tous et toutes ensemble.

 
Alain FARADJI – Christian PICQUET – Francis SITEL

(courant unitaire de la LCR, membres du CIUN)

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19 janvier 2007 5 19 /01 /janvier /2007 23:06
Les OGM ont passé la barre des 100 millions
d'hectares cultivés


ix ans, 100 millions d'hectares : c'est le bilan des cultures commerciales d'organismes génétiquement modifiés (OGM) qui ont fêté, en 2006, leur première décennie d'existence. Le compte a été annoncé, jeudi 18 janvier, par l'Isaaa (International Service for the Acquisition of Agri-Biotech Applications), une association qui publie, chaque année, un rapport sur la situation des cultures transgéniques. Elle est financée à 40 % par des firmes privées (parmi lesquelles Monsanto et Syngenta) et s'affiche comme très favorable aux OGM, mais son recensement est le seul qui existe et s'est imposé comme une référence.

Ainsi, dix ans après que l'on a commencé à cultiver à grande échelle les plantes transgéniques en Amérique du Nord (1,7 million d'hectares), elles couvrent 102 millions d'hectares dans le monde en 2006, un chiffre en progression de 13 % par rapport à 2005. Les OGM sont limités à quatre plantes (soja, maïs, coton et colza) et sont concentrés à 88 % dans quatre pays (Etats-Unis, Argentine, Brésil et Canada). Clive James, le président de l'Isaaa, relève par ailleurs que les OGM ont progressé, en 2006, plus rapidement dans les pays en développement. C'est surtout l'adoption du coton transgénique par l'Inde qui explique cette poussée. Cependant, la Chine et l'Inde restent prudentes et n'autorisent que le coton transgénique.

L'analyse de l'Isaaa est critiquée par un rapport de l'association Friends of the Earth (FOE, les Amis de la Terre), publié le 9 janvier. Il énumère les revers enregistrés par les cultures transgéniques, comme leur refus continu par l'Europe, leur abandon par l'Indonésie, la multiplication des contaminations, ou la montée des résistances des insectes et herbes adventices aux propriétés pesticides des OGM. La question des résistances est le seul problème qu'admet Clive James : "La bonne gestion de ces résistances est la clé de l'avenir des biotechnologies", dit-il.

200 MILLIONS D'HECTARES EN 2015

Si les chiffres de l'Isaaa ne sont guère contestés, le débat reste ouvert sur la question de savoir si les OGM permettent un meilleur rendement et une moindre consommation de pesticides. Les études citées par les deux rapports sont indécises. "Croyez-vous que les agriculteurs qui adoptent les OGM ne savent pas ce qu'ils font ?", ironise Clive James. " Les OGM sont une bonne solution pour les grands exploitants, répond Adrian Bebb, de FOE. Mais ils ne profitent pas aux petits fermiers." Les OGM sont cultivés par environ 9 millions d'agriculteurs, soit moins de 1 % des paysans du monde, alors qu'ils représentent environ 7 % de la superficie arable mondiale.

Quel sera l'avenir des OGM ? Selon M. James, ils couvriront 200 millions d'hectares en 2015, du fait de l'adoption du riz transgénique et du développement de plantes destinées aux biocarburants. Des plantes présentant un avantage nutritionnel devraient apparaître : un maïs enrichi en lysine (un acide aminé), un riz dopé en vitamine A (vers 2009), un soja contenant de l'omega-3 (vers 2012). Le principal enjeu sera sans doute le riz : les cultures transgéniques actuelles sont essentiellement destinées à l'alimentation animale. Mais les consommateurs accepteront-ils de manger du riz transgénique ? Ici, le choix de la Chine risque d'être décisif.


Hervé Kempf

CHIFFRES

LA SUPERFICIE COUVERTE EN OGM est de 102 millions d'hectares. Elle a crû de 13 % en 2006, après des augmentations de 11 % en 2005, 20 % en 2004, 15 % en 2003 et 12 % en 2002.

QUATRE PLANTES représentent la totalité des OGM cultivés : le soja (57 %), le maïs (25 %), le coton (13 %) et le colza (5 %).

QUATRE PAYS concentrent une grande majorité des OGM : les Etats-Unis (53 %), l'Argentine (18 %), le Brésil (6 %) et le Canada (6 %). Ensuite viennent l'Inde (4 %) et la Chine (3 %).

LA FRANCE a cultivé 4 500 hectares de maïs transgénique en 2006, selon le ministère de l'agriculture. L'Espagne en a planté de son côté 60 000 hectares.


Article paru dans l'édition du 20.01.07
Source: Le Monde
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19 janvier 2007 5 19 /01 /janvier /2007 15:53

DESENTUBAGES CATHODIQUES

Grosses ficelles du petit écran


Un film collectif produit par Zalea TV (1h30’) avec notamment : Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, Patrick Poivre d’Arvor, Jean-Pierre Pernaut, François Hollande, Philippe Val, Olivier Mazerolle, Claire Chazal, Christine Ockrent...

Réalisateurs : Olivier Azam, Alain-Gilles Bastide, Pascal Boucher,Christophe Del Debbio, Michel Fiszbin, Pierre Merejkowsky.

Production : Zalea Tv

Distribution : Co-errances

La télé libre Zalea TV est interdite de diffusion par le CSA depuis juin 2003. Sa candidature à la TNT nationale a été rejetée deux fois. Son obstination à dénoncer allègrement la toxicité idéologique de la télévision marchande (service publico-commercial compris) n’y st sans doute pas pour rien... Désentubages Cathodiques présente une sélection de décryptages en images des arnaques en tous genres du petit écran. Du mensonge à la mystification en passant par la manipulation et la fausse impartialité, c’est toute la logique de la désinformation et de l’abrutissement qui est mise à jour. Quand le roi des médias et ses bouffons politico-journalistiques sont passés au crible d’un contre pouvoir audiovisuel radical, le discrédit des "élites" sanctionné par le référendum du 29 mai se comprend mieux. Avec Désentubages Cathodiques, l’équipe de Zalea a pris le parti d’en rire et d’en faire rire, même si au fond, ses découvertes sont plutôt inquiétantes. Par la mise en scène d’une série de techniques très simples de télégitime défense, ce film est aussi une invitation à s’auto-désentuber en permanence. Un nouveau jeu de société est né, amusez-vous bien !

Avec les documents suivants :

Chirac le menteur Un film de Olivier Azam, Michel Fiszbin, et Pierre Merejkowsky (10’)

Chirac s’invite chez PPDA pour calmer le bruit des casseroles qui le rattrape avec la sortie de la cassette Mery... Mensonges éhontés et lapsus révélateurs en rafale, du concentré de Chirac pour la postérité...

Prise d’otages sur/par TF1 Un film de Christophe-Emmanuel Del Debbio (15’)

Ce film relate des faits réels qui se sont déroulés le 3 septembre 2004 dans le journal de 13h de TF1 : couverture en direct de la libération des otages de Beslan sans aucune perte en vies humaines (en fait, le bilan sera de 350 morts), annonce bien informée de la libération des otages Chesnot et Malbrunot (ils ne seront libérés que 3 mois et demi plus tard).

Bas les masques au bal des Oui-Oui Un film de Pascal Boucher (27’) avec Henri Maler et Michel Fiszbin

Ayant menée campagne tambours battants pour le Oui au référendum du 29 mai 2005, la télé est mauvaise perdante après la victoire du Non. Henri Maler, co-animateur d’Acrimed (Action Critique Médias), décrypte et analyse, à partir d’extraits édifiants, tous les travers de la télévision "impartiale et objective". Une leçon de désentubage par un maître en la matière...

Signal d’alarme Un film de Olivier Azam et Christophe Emmanuel Del Debbio (17’)

En juillet 2004,"l’affaire du RER D" a bouleversé le monde des médias et de la politique. Ce film retrace la frénésie médiatique déclenchée par un faux fait divers : le récit désespéré d’une jeune mythomane qui regardait trop la télé. Musique : Fred Alpi - "information"

Télégitime défense : le Tivibigone Un film de Olivier Azam et Alain-Gilles Bastide avec la Coordination des Sans Cravates (14’)

Quand il n’y a plus d’autres recours contre l’agression télévisuelle, il y a le TV B-Gone, télextincteur universel d’écrans. La Coordination des Sans Cravates rencontre l’inventeur de cette arme de télégitime défense, et mène une série d’opérations chocs contre les télés dans lieux publics, dans les sièges des grands partis politiques, au Ministère de l’Intérieur... Musique : Vincent Ferrand

Dans les cinémas depuis le 21 Septembre 2005

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17 janvier 2007 3 17 /01 /janvier /2007 23:06
Ma vie privée
sur la place publique, jamais !
Pas touche
à mon numéro de Sécu

 




 

Jamais les outils informatiques n'ont atteint une telle puissance et cependant jamais le gouvernement n'a été aussi désinvolte et irrespectueux de la vie privée des citoyens. Aujourd’hui, il propose au Parlement d'autoriser l'interconnexion de tous les fichiers sociaux au moyen du numéro de Sécurité Sociale (NIR) ; tandis qu’un amendement est déposé pour utiliser ce même numéro pour toutes les connections au Dossier médical personnel (DMP) des 60 millions de personnes concernées.

Le numéro de Sécurité sociale est un numéro qui associe à chaque chiffre une information qui renseigne sur son titulaire. Pour éviter qu’il ne soit dangereux en terme de liberté, son usage a été très fortement limité par la loi.

Retrouver ce numéro signifiant dans de multiples fichiers serait la dernière étape avant l’interconnexion des fichiers. Est-il acceptable qu’un même identifiant soit utilisé à la fois pour la gestion du droit à la sécurité sociale comme aujourd'hui, et également demain pour croiser nos fichiers sociaux et accéder à notre DMP, et comme certains l’ont déjà demandé pour identifier notre dossier fiscal, voire notre dossier chez l’assureur ? Peut-on considérer que le droit à une vie privée serait aussi bien préservé avec de telles extensions ? Évidemment, non.

Aucun argument technique pour étendre l'usage du NIR n'est pertinent. Aujourd’hui comme depuis trente ans, ces arguments techniques ont toujours été utilisés pour légitimer l’objectif politique de pouvoir interconnecter des fichiers concernant une même personne. Tous ces arguments ont maintes fois été écartés par les démocrates, notamment dans des débats à l'Assemblée nationale.

Une nouvelle fois, avec une forte détermination du gouvernement, le dossier revient sur le tapis de l'Assemblée et c'est la CNIL qui se verrait confier la décision de l'usage de ce numéro pour accéder et au DMP et à notre dossier médical à l’hôpital ou chez le médecin traitant. La CNIL a toujours été fermement opposée à l'usage de ce numéro, mais des voix y compris en son sein semblent s'élever pour accepter de modifier cette doctrine.

Une extension de l’usage du NIR porterait un coup décisif au respect de la sphère privée protégée par la non connexion des fichiers. Nous exigeons que cette garantie des libertés individuelles demeure encore et toujours au premier plan des préoccupations de l’État.

Ceci est donc un appel solennel adressé à la CNIL et à toute personne qui disposerait d'un pouvoir pour les décisions dans ce domaine à ne pas autoriser l’extension de l'usage du NIR, et ce dès aujourd’hui dans le cadre du Dossier médical personnel, afin de préserver les droits et libertés des citoyens. On ne doit pas jouer à l'apprenti sorcier avec nos vies privées.

Appel à l’initiative de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et de DELIS (Droits Et Libertés face à l'Informatisation de la Société).

 

Premiers signataires : Cécile ALVERGNAT (ancien membre de la CNIL) , Martine BILLARD (députée de Paris) , Marie-Jeanne BISMUTH (Médecin de santé Publique, Praticien Hospitalier, CHU Dijon) , Nicole BORVO (sénatrice PCF de Paris) , Pierre DELION (professeur de pédopsychiatrie, chef de service de pédopsychiatrie au CHRU de Lille) , Jean-Pierre DESCHAMPS (pédiatre, professeur de santé publique) , Jean-Claude DEVILLE (Statisticien) , Jean-Pierre DUBOIS (président de la LDH) , Jacques GAILLOT (évêque de Partenia) , François GEZE (éditeur) , Roland GORI (psychanalyste, professeur des universités) , André GRIMALDI (Chef du service de diabétologie-métabolisme CHU Pitié-Salpêtrière Paris) , Louis JOINET (Ancien directeur de la CNIL) , Denis LABAYLE (gastro-entérologue, chef de service, Centre hospitalier Sud Francilien (91)) , Henri LECLERC (président d'honneur de la LDH) , Danièle LOCHAK (professeur de droit) , Noël MAMERE (député Vert de la Gironde) , Meryem MARZOUKI (présidente d'IRIS (Imaginons un réseau internet solidaire)) , Laurent MUCCHIELLI (sociologue, chercheur au CNRS) , Patrice MULLER (médecin généraliste, directeur de la revue Pratiques) , Claude POULAIN (Ancien responsable de la sécurité des systèmes d'information à l'Insee) , Michèle RIVASI, J-P SANCELLIER (Infirmier libéral Dijon) , Christian SAOUT (président de Aides) , Francois SAUTEREY (Président du Réseau Associatif et Syndical) , Pierre SUESSER (DELIS) , Jacques TESTART (directeur de recherche à l'Inserm) , Michel TUBIANA (président d'honneur de la LDH) , André VITALIS (professeur de communication, université Bordeaux 3) , Alain WEBER (avocat)

Signer la pétition - Voir les signataires

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17 janvier 2007 3 17 /01 /janvier /2007 22:58
Le fichier Éloi,
ou les glissements progressifs de la xénophobie




Daniel Borrillo & Éric Fassin
juriste, Paris-X, chercheur au CERSA (CNRS) ;
sociologue et américaniste, école normale supérieure, chercheur à GTMS (EHESS / CNRS)

Bien que les étrangers en général et les sans-papiers en particulier soient déjà abondamment et depuis longtemps fichés, un nouveau fichier – ELOI – a vu le jour discrètement au cours de l’été 2006. Il est prévu d’y inscrire, outre les étrangers en situation irrégulière, leurs enfants, les personnes chez lesquelles ils sont assignés à résidence et celles qui leur rendent visite en rétention. Ce fichier vient donc renforcer un dispositif de contrôle qui pèse sur tous ceux qui sont en contact avec les étrangers, qu’ils soient en situation régulière ou irrégulière.
Face à cette volonté de casser toute manifestation de solidarité avec les étrangers, Daniel Borrillo et Eric Fassin se prennent à rêver à un sursaut citoyen qui, à une « xénophobie subie », opposerait une « solidarité choisie ».

Le plus remarquable, c’est que la nouvelle soit passée inaperçue, ou presque. Un arrêté du 30 juillet 2006, publié au Journal Officiel le 18 août, crée un « traitement de données à caractère personnel », justifié par la nécessité de « faciliter l’éloignement des étrangers se maintenant sans droit sur le territoire ». Ce fichier, justement nommé ELOI, ne concerne pas seulement les étrangers en situation irrégulière, mais aussi les personnes qui les hébergent lorsqu’ils se voient assignés à résidence, et celles qui leur rendent visite quand ils sont placés en rétention administrative. Sans doute l’information s’est-elle perdue dans la torpeur de l’été ; on peut pourtant penser qu’il y a quelques années encore, elle aurait provoqué une vague d’indignation. Reste à voir si nos gouvernants auront eu raison de parier sur l’indifférence des uns, et la lassitude des autres, face à l’extension continue du contrôle et de la répression.

Des associations se mobilisent en effet : la Cimade, le Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés), l’Iris(Imaginons un réseau internet solidaire) et la Ligue des droits de l’homme déposent un recours devant le Conseil d’état. C’est qu’il s’agit de droits fondamentaux, qui touchent les Français non moins que les étrangers. Au-delà des principes, la création d’ELOI s’inscrit dans une actualité politique. Certes, les « sans-papiers » sont, depuis longtemps déjà, « sur-fichés ». Mais ce fichier nouveau doit être compris en regard de la circulaire de juin 2006 concernant les parents étrangers d’enfants scolarisés en France. à cette occasion, beaucoup de clandestins sont sortis de l’ombre, s’exposant au contrôle policier dans l’espoir d’une régularisation administrative qui devait leur être refusée dans la grande majorité des cas. Aussi n’est-ce pas un hasard si doivent figurer dans le nouveau fichier, troublante innovation, avec les noms des étrangers en situation irrégulière, ceux de leurs enfants.

Mais il y a plus. à quoi sert le fichage des hébergeants et des visiteurs ? En quoi peut-il concourir à la finalité revendiquée – « la lutte contre l’immigration clandestine » ? C’est la seconde innovation, non moins inquiétante que la première. En fait, il faut bien la comprendre comme le prolongement d’autres mesures. Depuis 2003, les personnes qui en France hébergent des visiteurs étrangers sont déjà fichées, et, au niveau de l’Union européenne, le système d’information sur les visas de court séjour (VIS) étend la mesure à l’espace Schengen. Avec ELOI, la boucle est bouclée : désormais, le fichage et le contrôle concernent tous ceux qui sont en contact avec les étrangers – qu’ils soient en situation régulière ou irrégulière. La suspicion se généralise : au-delà des étrangers, elle touche tous ceux qui pourraient leur manifester une solidarité politique ou personnelle, leurs alliés et leurs proches. Les amis des étrangers sont-ils en train de devenir nos ennemis ?

Le soupçon sur les relations amicales s’étend d’ailleurs aux relations conjugales, avec ce que nous avons qualifié de « chauvinisme matrimonial » (Le Monde, 16 mai 2006). C’est le sens du projet de loi, voté au printemps par l’Assemblée nationale, sur le contrôle de la validité des mariages, qui concerne à la fois les unions célébrées à l’étranger et celles avec un étranger. Le tout récent rapport de la commission des lois du Sénat prend ainsi pour point de départ « l’augmentation concomitante du nombre de mariages de Français avec des étrangers », en particulier venus de « pays à très forte pression migratoire », et « de signalements aux procureurs de la République pour suspicion de mariages simulés ». Il est bien sûr précisé : « Certes, il serait caricatural d’assimiler mariages binationaux et mariages simulés. » Mais c’est pour ajouter aussitôt : « Néanmoins, la coïncidence de ce phénomène avec le renforcement des contrôles de l’immigration et l’intérêt comparatif accru du mariage binational n’apparaît pas totalement fortuite. » Le rapport suggère donc que la politique de restriction de l’immigration entraînerait l’accroissement de la fraude matrimoniale… ou en tout cas de la suspicion.

C’est l’extension sans fin d’une logique du soupçon, qui par cercles concentriques passe des clandestins aux immigrés, et des étrangers à leurs amis, à leurs familles, à leurs alliés. Ces glissements progressifs de la xénophobie ont une finalité politique simple : par l’intimidation, il s’agit de décourager la solidarité qui s’est exprimée dans le pays depuis plus d’un an, en particulier autour du Réseau éducation sans frontière (RESF), et qui joue par exemple lorsque la police fait irruption dans des écoles maternelles. Qui sait l’usage qu’on fera, un jour ou l’autre, de ces fichiers ? Accueillir aujourd’hui un étranger n’entraînera-t-il pas une responsabilité, si celui-ci devait se retrouver demain en situation illégale ? Bref, la condition d’étranger n’est-elle pas en train de devenir contagieuse ?

Une formidable force potentielle

Toutefois, la politique actuelle est travaillée par une contradiction. D’un côté, on cherche à isoler les « sans-papiers », en traçant autour d’eux une frontière de la peur. Mais d’un autre côté, de même qu’on confond volontiers les immigrés légaux ou clandestins dans un semblable soupçon, de même la suspicion s’étend des étrangers aux citoyens « d’origine étrangère ». C’est ainsi que le préfet de la Seine-Saint-Denis, dans une note au ministre de l’intérieur récemment publiée, décrivait « un territoire où 2/3 de la population est étrangère, ou d’origine étrangère, et où les référents culturels sont loin de ceux de notre vieux pays. » Avec la racialisation de notre société, on ne fait plus guère la différence entre ceux qui sont étrangers, et ceux qui « en ont l’air ».

Or que s’est-il passé, pendant le printemps 2006, aux états-Unis ? La politique de répression contre l’immigration clandestine a mobilisé des millions d’Hispaniques – citoyens, immigrés légaux et clandestins confondus [1]. Outre-Atlantique, les « sans-papiers » sont certes beaucoup plus nombreux qu’en France : on parle de douze millions de clandestins, contre quelques centaines de milliers chez nous. Mais ce sont aussi et surtout leurs proches qu’on a vu descendre dans les rues, pour faire pression sur le Congrès et la Maison Blanche par leurs manifestations pacifiques, en mêlant les drapeaux américains et mexicains. Bref, si l’on confond les immigrés en situation irrégulière et régulière, mais aussi les étrangers et les citoyens d’origine étrangère, on dessine les contours d’une formidable force politique potentielle. C’est ainsi qu’à la surprise générale, le « nativisme » américain a éveillé le « géant latino endormi ». Pourquoi n’assisterait-on pas bientôt en France à des réveils comparables ?

Il est vrai que la xénophobie politique semble déployer chez nous une logique inexorable. L’exemple des états-Unis permet pourtant d’imaginer d’autres mobilisations, qui pourraient venir en contrepoint d’initiatives comme RESF. Et si se développait un nouveau mouvement civique, conjuguant la solidarité des proches, amis et familles, avec celle des alliés, engagés à leurs côtés ? Sans doute faut-il espérer que le Conseil d’état saura résister à l’extension du domaine du fichage. Mais s’il n’entendait pas le plaidoyer des associations, on se prend à rêver que dans les mois et les années qui viennent, contre une xénophobie subie, nous soyons nombreux, quels que soient nos origines et nos liens, personnels ou politiques, à rendre visite à des étrangers dans des centres de rétention, pour afficher une solidarité choisie, et revendiquer ainsi l’honneur de figurer dans le fichier ELOI.

Note


Source: http://www.gisti.org/doc/plein-droit/71/eloi.html
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17 janvier 2007 3 17 /01 /janvier /2007 16:55

Le réacteur nucléaire EPR n’est pas la solution à l’avenir énergétique de la France

A la veille des élections présidentielle et législatives de 2007, moment clé de notre démocratie, il est encore temps d’arrêter la construction de l’EPR à Flamanville, en Basse Normandie.

La décision de construire l’EPR bafoue la démocratie.

Ne vous y trompez pas : si l’EPR est construit, il sera bientôt suivi par plusieurs dizaines de nouveaux réacteurs nucléaires partout en France. C’est le renouvellement du parc nucléaire tout entier qui est en jeu aujourd’hui.

L’EPR est aussi dangereux que les réacteurs nucléaires actuels. Accident nucléaire, déchets nucléaires, rejets radioactifs, prolifération et vulnérabilité aux attentats : il n'existe pas de solution à ces risques.

L’énergie, c’est l’affaire de tous !

L’avenir énergétique de la France doit être choisi par tous les Français et non par le lobby pro-nucléaire qui défend exclusivement ses intérêts. 84% des Français plaident en faveur des énergies renouvelables et 77% d’entre eux souhaitent que la maîtrise de l’énergie soit développée (sondage BVA 21-22 juillet 2006). Seules la sobriété énergétique et les énergies renouvelables permettent de lutter contre le changement climatique, assurant ainsi un avenir aux générations futures.

Si l’EPR est construit, la France restera prisonnière d’un modèle énergétique dépassé, centralisé, polluant et dangereux.

A nous d’agir ! Pour qu’ils ne construisent pas l’EPR, nous devons être le plus nombreux possible à manifester.

Faites entendre votre voix le 17 mars !


Matériel de campagne, informations et départs groupés : www.stop-epr.org

E-mail : jocelyn@stop-epr.org

Tél : 02 23 46 10 13

Fax : 02 99 33 05 95

Envoyez vos dons (déductibles à 66 % de vos impôts) à :

Stop EPR - 9, rue Dumenge

69317 Lyon Cedex 04

Chèque à l’ordre de “Stop EPR”

Vous recevrez un reçu fiscal.


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